Mise en abîme pour Yvan

C’est l’histoire d’un lien qui renvoie vers un site qui contient un lien qui renvoie vers un site qui contient un lien renvoyant au premier (ad libitum).

Aller-retour... C’est l’histoire d’un lien qui renvoie vers un site qui contient un lien qui renvoie vers un site qui contient un lien ramenant à la case départ (ad libitum).

Continue, Yvan. Je ne te connais pas autrement que par la magie des liens mais je suis sûr que tu vas bien aimer. 🙂

Ami Calmant,

C.A.

Pincez-moi, je rêve !

La doctrine américaine des brevets logiciels appliqués à l’internet vient encore de démontrer son aberrante stupidité — aussi aberrante que la politique étrangère de George W. Bush, ce qui n’est pas peu dire.

Pincez-moi, je rêve !La doctrine américaine des brevets logiciels appliqués à l’internet vient encore de démontrer son aberrante stupidité — aussi aberrante que la politique étrangère de George W. Bush, ce qui n’est pas peu dire.

La compagnie Test.com Inc. prétend en effet détenir, depuis le 28 janvier 2003, un brevet sur « la distribution et la vente de tests sur Internet« . Le simple fait de faire passer un test en ligne moyennant rétribution violerait sa soi-disante propriété intellectuelle. Sont directement visés, bien sûr, les instituts de formation en ligne, de certification professionnelle, mais également les collèges, écoles et universités qui proposent ce genre de tests à leurs étudiants moyennant des droits d’inscription génériques.

Dans un excellent article publié dans son édition du 26 mars mais malheureusement réservé aux abonnés, le Chronicle of Higher Education précise qu’une autre entreprise américaine, Acacia Research, prétend de son côté que les collèges et entreprises ayant recours à la webdiffusion en transit (media streaming) violeraient son brevet (voir à ce sujet les précisions de mediastreaming.com). « Cela revient à ouvrir la boîte de Pandore », commente Mme Sally Johnstone, directrice exécutive de WICHE. En effet, n’importe qui pourrait breveter n’importe quelle idée générique et réclamer ainsi sa retraite à vie.

Tant qu’à y être, apprenez que je dépose demain matin un brevet sur les carnets Web. Carnetiers, si vous voulez continuer à aligner dans une interface homme-machine bidimensionnelle, de façon verticale et linéaire, des textes ou extraits de textes classés par ordre chronologique inverse, dotés de liens vers d’autres pages contenant les textes complets munis d’une adresse permanente, éventuellement assortis d’une fonction pour que les lecteurs puissent ajouter de façon interactive à cette page, ou à toute page directement liée à celle-ci, des commentaires de leur cru, eh bien vous devrez désormais me verser une caisse de bière hebdomadaire, deux kilos de filet-mignon et 200 dollars d’argent de poche. Si vous refusez de vous conformer à cette demande, je serai au grand regret de vous envoyer mes avocats.

Que voulez vous? Le génie, ça ne se marchande pas. Mon brevet porte le numéro XB4569437y23405 et sera déposé le 1er avril 2004 dans mon bac vert, les arêtes de poisson faisant foi.

Peu importe par qui le scandale arrive

Peu importe par qui le scandale arrive, du moment qu’il advienne. Et si tout ceci n’est qu’un coup de bluff, réjouissez-vous : Alain Richard se serait alors mis lui-même définitivement hors jeu.

Drahcir NialaAprès quelques discussions téléphoniques sans concession, j’accepte le scepticisme (pour ne pas dire l’apathie) du milieu face à cette affaire. Alain Richard est en effet détesté par bien du monde qui juge son comportement atypique plus que douteux, et ce depuis des lustres. Il n’y a qu’à chercher son nom — maintes fois cité — dans cette page de feu-pssst pour saisir l’ampleur du phénomène. Si le personnage est à la hauteur (bassesse?) de sa réputation, son témoignage devant la Commission parlementaire se dégonflera de lui-même. D’accord.

Si c’est le cas, cependant, la portée vitriolique des propos qu’il a livré au Devoir signe son arrêt de mort économique et politique total. Certains prétendent que c’est déjà fait, mais je ne crois pas que ce soit vrai. Même si le petit milieu québécois de la communication numérique condamne Alain Richard d’avance, ce n’est pas le cas d’autres milieuxéconomiques où il peut encore gagner des clients. Après un flop retentissant devant la Commission, il perdrait fatalement toute crédibilité pour ces « non initiés ».

Compte tenu de cela, c’est à mon tour d’être sceptique. Je ne vois pas comment Richard pourrait se mettre ainsi la tête sur le billot — et en première page en plus! — s’il n’a pas de preuves solides à mettre sur la table. Qu’il en profite pour se faire de la pub, pour tenter de redorer son blason, j’en conviens et j’ai moi-même signalé le communiqué de presse qui annonçait, la semaine dernière, son départ imminent du pays. Cela ne signifie pourtant pas qu’il n’ait rien à dire de pertinent sur le scandale des commandites. Tout individu aspirant à un certain assainissement des moeurs politiques devrait donc vouloir l’entendre à tout prix et faire tout ce qui lui est possible pour le protéger de ces présumés menaces de mort jusqu’à ce qu’il présente son témoignage devant les députés.

Il ne s’agit pas ici de plébisciter Alain Richard ni d’en faire un héros. Il s’agit de faire toute la lumière possible sur une histoire très louche témoignant de détournements inacceptables de l’argent de nos impôts par une classe politico-administrative s’estimant de toute évidence au-dessus des lois.

Peu importe par qui le scandale arrive, du moment qu’il advienne. D’après ce que je comprend, Alain Richard n’a plus grand-chose à perdre à dire tout haut ce que beaucoup de monde pense tout bas. C’est peut-être bien quelqu’un comme cela que ça prend pour abattre le mur du silence. Et si toute cette histoire n’était qu’un vulgaire coup de bluff, réjouissez-vous : Alain Richard se serait alors mis lui-même totalement hors d’état de nuire et vous en seriez enfin débarrassés.

Ne touchez pas à Alain Richard!

Qui que vous soyez, ne touchez pas à Alain Richard. Nous voulons entendre ce qu’il a à dire. S’il devait lui arriver quelque chose, nous ne vous le pardonnerions jamais.

Alain RichardEnfin, dans le pesant scandale des commandites qui se déroule depuis maintenant des mois sous nos yeux, voici un protagoniste avec lequel nous pouvons nous identifier: Alain Richard, fondateur et premier rebelle de rebelles.com. Et quoi? Des pourris voudraient l’éliminer?

Que ce soit vrai ou que que ce soit un fantastique coup de pub (c’est sûr qu’il y a aussi cette dimension-là, il n’y a qu’à lire le premier paragraphe de ce communiqué pour s’en convaincre), il faut absolument que les Libéraux et les semi-mafieux qui gravitent dans leur ombre opaque sachent qu’Alain Richard et ses proches sont désormais intouchables parce qu’ils incarnent rien moins que le droit des citoyens à savoir, à dire et à entendre la vérité.

Qui que vous soyez, ne touchez pas à Alain Richard. Nous voulons entendre ce qu’il a à nous dire. S’il devait lui arriver quelque chose, nous ne vous le pardonnerions jamais.

La licence GPL serait-elle trop stricte?

Selon le développeur hongrois Àrpàd Gereöffy, « la licence GPL ne nous protège pas des voleurs de codes tout en éloignant de nous les commanditaires et les entreprises. » Voici un sujet qui ne manquera pas de faire jaser les partenaires du Réseau d’expertise en standards ouverts et logiciels libres et ouverts (RESOLL)…

Adios!Nombreux sont les adeptes de Linux qui utilisent le logiciel libre MPlayer pour visionner leurs programmes vidéos favoris. Ils seront peut-être étonnés d’apprendre que le lead developer de ce petit chef d’oeuvre de technologie librement partagée quitte aujourd’hui le navire qu’il a lui-même mis à flot en l’an 2000, et ce… pour cause de désaccord avec la licence publique générale (GPL) qui régit la propriété intellectuelle de la plupart des logiciels libres.

Ce développeur hongrois surnommé A’rpi, alias Àrpàd Gereöffy, dirigeait le développement de Mplayer depuis l’an 2000. Il jette aujourd’hui l’éponge car il se trouve en désaccord avec la licence GPL qui, dit-il, « ne nous protège pas des voleurs de codes (…), tout en éloignant de nous les commanditaires et les entreprises. » Cette prise de position ne date pourtant pas d’hier puisqu’il en parlait déjà dans une entrevue remontant à novembre 2001.

Le fond de l’histoire, c’est qu’A’rpi aurait souhaité pouvoir intégrer quelques API développées pour Mplayer G2 dans certaines applications commerciales. Il préconisait donc le recours à une licence mixte (dual licensing), mais « la licence GPL, dit-il, est trop stricte pour cela et toutes les licences alternatives ont immédiatement été rejetées par tous les autres développeurs. »

Voici un sujet qui ne manquera pas de faire jaser les partenaires du Réseau d’expertise en standards ouverts et logiciels libres et ouverts (RESOLL), et notamment les représentants en son sein du Centre de recherche en droit public de l’Université de Montréal qui lui apporteront leur expertise juridique.

<plogue>Signalons en passant que le RESOLL commentera justement, ce lundi 29 mars, l’étude qu’il vient de réaliser sur l’offre en matière de logiciel libre au Québec, une étude dont le rapport est déjà disponible sur son tout nouveau site Web auquel j’ai le très grand plaisir de collaborer 🙂 </plogue>

C'est la faute aux médias!

Comment voulez-vous participer à une manifestation dont vous ne soupçonnez pas l’existence? Certes, le rôle des médias n’est pas de promouvoir toutes les causes ni de s’associer aux mouvements de contestation. Par ailleurs, ceux-ci devraient s’assurer de mieux communiquer avec la population. Mais en ont-ils les moyens?

Il n'y a pas d'âge pour manifesterÀ Montréal, plus de 7000 personnes ont répondu à l’appel du Collectif Échec à la guerre et ont revendiqué la fin de l’occupation irakienne, contre 150 000 en 2003 qui avaient manifesté contre la guerre.

C’est exact, mais comparons des pommes avec des pommes. Le 15 mars 2003, on en était à la troisième manif d’une série de quatre et les médias avaient un petit peu mieux rempli leur rôle. Par exemple, Le Devoir annonçait la manifestation record du 15 mars 2003 trois jours avant qu’elle n’ait lieu. Cette année, il n’en a parlé à ses lecteurs que le matin même. C’est un peu court, jeune homme, comme disait Cyrano.

Comment peut-on participer à une manifestation dont on ne soupçonne même pas l’existence? Le rôle des médias n’est certes pas de promouvoir toutes les causes ni de médiatiser tous les mouvements de contestation. Ceux-ci devraient par ailleurs s’assurer de mieux communiquer avec la population. Mais en ont-ils les moyens?

La journée de manifestations de samedi dernier a été décrétée au Forum social mondial de Bombay, le 19 janvier dernier. Ce matin-là, Le Devoir publiait une dépêche d’agence intitulée Les altermondialistes dénoncent les méfaits de la guerre et du militarisme américain. Trois mois plus tard, pas un mot sur la journée mondiale d’action pour la paix programmée en mars, qui constituait pourtant l’une des annonces factuelles les plus « sexy » — journalistiquement parlant — faites ce jour-là. Elle avait en plus des retombées locales directes pour les lecteurs. N’est-ce pas là une très regrettable omission?

Selon mon estimation personnelle, il y a eu au moins 5000 manifestants sortis de nulle part, à Montréal, samedi. Comparée à celle de la première manif anti-guerre de décembre 2002, c’est vraiment bien.

Ceci dit, la participation populaire ayant été très limitée, les slogans et le ton général faisaient un peu gau-gauche. Mon amie Ariane me faisait d’ailleurs remarquer qu’il est stupide de demander aux Américains de quitter l’Irak maintenant, étant donné l’état dans lequel ils l’ont mis. C’est vrai, mais si l’intelligentsia et les médias québécois avaient mis la population au parfum un peu plus tôt quant à cette manif, il y aurait eu plus de monde et les slogans auraient fatalement reflété cette diversité.

Des menteurs aux pieds d'argile

Le mensonge d’État n’a pas tellement la cote, ces jours-ci. Notre espèce et la planète qui la supporte seront à l’agonie avant cent ans si les politiciens continuent de se moquer de l’opinion du peuple, des valeurs humanistes et de la réelle démocratie.

Politicien mal prisLe mensonge d’État n’a pas tellement la cote, ces jours-ci.

* Le Parti pseudo-populaire s’est fait jeter dehors, en Espagne, à cause de sa gestion déplorable de la crise terroriste de Madrid, pendant laquelle le Premier Sinistre Aznar a tenté de faire pression sur les médias afin qu’ils accréditent la piste invraisemblable de l’ETA.

* À Washington, Donald Rumsfeld s’est fait épinglé en flagrant délire de mensonge (peut-être s’agit-il d’Alzeihmer, ce serait presque rassurant). Il faut le voir pour le croire!

* Au Canada, le Premier Ministre, Paul Martin, se démène pour faire croire à ses électeurs qu’il ne savait rien du croustillant scandale des commandites. Le voilà coincé entre le flagrant délit d’incompétence et celui de mensonge éhonté. Mais qu’à cela ne tienne! Il affirme aujourd’hui que « la bureaucratie, le processus politique, Ottawa au complet ne seront plus jamais comme avant »

J’espère que les Canadiens le prendront au mot. J’espère aussi que les journalistes et les fonctionnaires feront leur travail et dénonceront tout manquement à la parole donnée. Notre espèce et la planète qui la supporte seront à l’agonie avant cent ans si les politiciens continuent de se moquer des valeurs humanistes de l’intérêt du peuple et, somme toute, de la démocratie.

Bush-toi les yeux!

Je ne veux pas rajouter de l’huile de chauffage sur le feu, mais cette étude prospective sur les conséquences prévisibles des bouleversements climatiques dès 2010 commandé par le Pentagone a de quoi faire frémir…

Dans l'eau dans le gaz d'échappement...Je ne veux pas rajouter de l’huile de chauffage sur le feu, mais cette étude prospective sur les conséquences prévisibles des bouleversements climatiques dès 2010 commandé par le Pentagone au think-tank américain Environmental Media Services a de quoi faire frémir. Encore une fois, Papa Noël Bush a du pain sur la planche pour nous convaincre qu’il est autre chose que le fruit de l’accouplement d’un singe politique et d’une autruche.