Hébergement vidéo : il n'y a pas photo

Les offres de services d’hébergement vidéo gratuit sont de plus en plus nombreuses, en Europe et aux États-Unis. Ceci dit, tous ces services recréent de nouveaux fichiers vidéo à partir des sources qu’on leur soumet, ce qui dégrade énormément la qualité finale. Il faudra que se développe un marché de l’hébergement vidéo un peu plus haut de gamme avant que les entreprises et les amateurs exigeants ne sautent dans le bateau.

À titre d’exemple, j’ai effectué un court montage de quelques plans captés, hier soir, à la soirée mensuelle de YULBIZ, au Café Méliès. J’ai exporté la séquence au format Windows Media encodé à 512 Mb/s, ce qui a donné ce fichier de 7 Mo que vous pouvez télécharger ici. Ensuite, j’ai téléversé ce fichier sur Yahoo Video, qui l’a converti en Flash 7 et a généré cette page Web afin d’y présenter le résultat que voici :

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Visionnement en téléchargement progressif avec Flash
Cliquez sur l’écran et patientez quelques secondes.

Parallèlement, j’ai réalisé une exportation directe de la même séquence au format Flash 8. Étant donné la bande passante limitée de ma connexion ADSL, je ne vous en propose ici qu’un court extrait, situé à 1’25 » du début. Cliquez sur le contrôleur ci-dessous pour comparer la qualité avec celle de Yahoo Video. Vous constaterez que la qualité est bien meilleure :

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Cette différence de qualité est normale. Pour cette version, j’ai travaillé à partir d’un fichier à haute résolution (720×480 pixels) et peu compressé (±1,5 Mb/s), soit la séquence maîtresse au format DV. L’encodeur Flash 7 de Yahoo a dû se contenter du fichier Windows Media à basse résolution (384×288 pixels) et déjà assez compressé (0,5 Mb/s). La différence est donc comparable à celle qui existe entre une huile d’olive « première pression à froid » et une huile ordinaire, issue d’une deuxième ou d’une troisième pression.

Étant donné le coût réel de la bande passante, on comprend fort bien que les hébergeurs Jumpcut, DailyMotion, Google Video et autres cherchent à réduire le poids des fichiers qu’ils distribuent gratuitement. Les vidéastes exigeants et les entreprises soucieuses de leur image ne pourront cependant pas se contenter d’une qualité aussi faible. Les services d’hébergement multimédia professionnels, sans compromis sur la qualité, offrant des prix raisonnables et des fonctionnalités aussi simples que celles des services précités, ont donc très certainement de beaux jours devant eux.


Ce billet a été publiée le 28 juin 2006 sur economielogique.com et transféré ici le 15 mars 2009, en prévision de la fermeture prochaine de mon ancien site corporatif.

Expiation sur la Montagne

Dimanche dernier, j’ai décidé qu’il était temps de faire de l’exercice et d’expier mes péchés en gravissant « la Montagne » � vélo. La sueur remplace le sang, certes, mais la grimace de souffrance reste la même.

Dimanche dernier, j’ai décidé qu’il était temps de faire de l’exercice et d’expier mes péchés en gravissant « la Montagne » à vélo. Après tout, depuis que Paul Chomedey, sieur de Maisonneuve y a dressé une croix, en 1634, en signe de remerciement à la Sainte Vierge, des générations entières se sont arraché les genoux sur les marches des oratoires afin d’implorer la clémence divine. Or, les joggueurs et cyclistes qui se tapent les trois kilomètres de sentier menant au sommet du Mont-Royal, le matin, n’ont rien à leur envier. La sueur remplace le sang, certes, mais la grimace de souffrance reste la même.

Recevoir l’absolution de Dieu a toujours entrainé quelque pénitence. Le culte de la santé et de la beauté fonctionne sur le même shéma. La vie sédentaire et le manque d’oxygène font le reste, donnant lieu à de nouveaux rituels.

Suant sang et eau, le système cardio-vasculaire soumis à rude épreuve, j’ai poursuivi l’analogie jusqu’à la première station, premier terrain plat, première récompense de l’ascension : le lac des Castors. J’ai redoublé d’efforts jusqu’à la deuxième station, le Belvédère Kondiaronk, où je me suis arrêté quelques minutes pour écouter le Grand Prix de Formule 1 démarrer bruyamment, là -bas, sur l’île Sainte-Hélène. Puis j’ai achevé mon supplice au pied de la Croix, le coeur battant, amen.

Ce que le catéchisme ne dit pas, c’est le plaisir de la descente, sans effort, corps délié, une envolée dans le vent et la fraîcheur de la forêt.

No citizen left behind

L’Internet pour tous. Aucun citoyen oublié. Voici le plan aussi limpide qu’ambitieux dont l’Europe vient de se doter en matière d’accessibilité numérique. Datée du 12 juin 2006, la déclaration ministérielle de Riga déclare la guerre à la « fracture numérique » inhérente à l’explosion de la société de l’information.

Cosmonaute en fauteuil volantEnviron un citoyen européen sur trois, en effet, n’a, actuellement, pas ou que partiellement accès à l’information numérique, que ce soit du fait de son âge, de son appartenance sociale, de sa condition physique ou mentale, voire de sa situation géographique. La tâche est donc énorme mais nécessaire au maintien d’une société inclusive à visage humain.

Sur Google, la recherche des mots « e-inclusion canada » mène droit au site du Réseau de recherche e-Inclusion qui vise à procurer à tous les Canadiens une expérience multimédia plus enrichissante. Dans quelques semaines, je vous reparlerai de ce consortium administré par le CRIM et à propos duquel je viens de réaliser un article à paraître dans le numéro 9 de la revue @ccéléraTIon.


Ce billet a été publiée le 16 juin 2006 sur economielogique.com et transféré ici le 15 mars 2009, en prévision de la fermeture prochaine de mon ancien site corporatif.

À la recherche du consommateur perdu

ConsommationLe petit monde de la publicité et de la communication est en effervescence. Où sont passés les jeunes ? Comment rejoindre les consommateurs dans un monde où les médias se concentrent pour mieux se diluer dans la Toile aux mille et une aventures inédites et incontrôlables ? Chez le libraire comme sur le Web, quelques pistes commencent à poindre…

Dans une chronique publiée ce matin dans Le Devoir (mais maladroitement réservée aux abonnés sur le site Web de ce journal d’un autre siècle), Bruno Guglielminetti rend compte de sa lecture d’un livre signé Pierre Delagrave, président de Cossette Média, On efface tout et on recommence!, qui parait demain aux Éditions MultiMondes. Selon le chroniqueur, Pierre Delagrave* constate « qu’un des plus grands changements dans ce monde numérique a été de sous-estimer le transfert du pouvoir dans les mains du citoyen, du consommateur ». Il affirme également avoir remplacé la lecture matinale de son journal par celle de Google News pendant deux semaines et mieux comprendre, maintenant, pourquoi les jeunes s’abreuvent massivement aux sources d’information en ligne. La naissance récente du média citoyen québécois Cent papiers démontre d’ailleurs que cette tendance n’est pas simplement consumériste, mais plutôt l’expression d’un nouveau mode d’information interactif en train de naître.

Couverture du livre de Pierre DelagraveConséquences de cette évolution techno-informationnelle : « Le consommateur consacre plus de temps aux médias, mais est de moins en moins exposé à la publicité traditionnelle. Les agences de communication et les annonceurs doivent accepter ce changement fondamental et modifier leurs approches. » Pour ne pas perdre le contact avec le citoyen-consommateur, il faut désormais « le rejoindre au bon endroit, au bon moment. Il faut attendre qu’il nous invite, ou tout simplement attendre qu’il nous rende visite ». Oui, mais comment ?

Dans le domaine des relations publiques, le cabinet américain Burson-Marsteller s’attache désormais à courtiser les blogueurs influents, leur consacrant même tout un site Web. Les publicitaires, de leur côté, envisagent de mettre des publicités dans les jeux vidéos (au secours!) et se creusent la cervelle en lançant des campagnes de marketing viral sur le Web, alliant sites Web, blogues corporatifs, baladodiffusion, communautés virtuelles et organisation d’événements à forte teneur communicationnelle.

Podcast vidéo de Loïc Le Meur et Thierry ClouzetNul ne peut réellement prédire où tout ceci va nous mener. Une chose, cependant, est certaine : nous vivons désormais dans une économie de réseau informelle et mondialisée. Au jeu des devinettes, le blogueur français Loïc Le Meur** s’entretenait récemment de cette question avec Thierry Crouzet, auteur d’un livre au titre révélateur : « Le peuple des connecteurs : ils ne votent pas, ils n’étudient pas, ils ne travaillent pas, mais ils changent le monde ». On y découvre une vision quelque peu utopique de l’avenir social, certes, mais probablement pas très éloignée de ce qui nous attend.


Ce billet a été publiée le 5 juin 2006 sur economielogique.com et transféré ici le 15 mars 2009, en prévision de la fermeture prochaine de mon ancien site corporatif.