Expiation sur la Montagne

Dimanche dernier, j’ai décidé qu’il était temps de faire de l’exercice et d’expier mes péchés en gravissant « la Montagne » � vélo. La sueur remplace le sang, certes, mais la grimace de souffrance reste la même.

Dimanche dernier, j’ai décidé qu’il était temps de faire de l’exercice et d’expier mes péchés en gravissant « la Montagne » à vélo. Après tout, depuis que Paul Chomedey, sieur de Maisonneuve y a dressé une croix, en 1634, en signe de remerciement à la Sainte Vierge, des générations entières se sont arraché les genoux sur les marches des oratoires afin d’implorer la clémence divine. Or, les joggueurs et cyclistes qui se tapent les trois kilomètres de sentier menant au sommet du Mont-Royal, le matin, n’ont rien à leur envier. La sueur remplace le sang, certes, mais la grimace de souffrance reste la même.

Recevoir l’absolution de Dieu a toujours entrainé quelque pénitence. Le culte de la santé et de la beauté fonctionne sur le même shéma. La vie sédentaire et le manque d’oxygène font le reste, donnant lieu à de nouveaux rituels.

Suant sang et eau, le système cardio-vasculaire soumis à rude épreuve, j’ai poursuivi l’analogie jusqu’à la première station, premier terrain plat, première récompense de l’ascension : le lac des Castors. J’ai redoublé d’efforts jusqu’à la deuxième station, le Belvédère Kondiaronk, où je me suis arrêté quelques minutes pour écouter le Grand Prix de Formule 1 démarrer bruyamment, là -bas, sur l’île Sainte-Hélène. Puis j’ai achevé mon supplice au pied de la Croix, le coeur battant, amen.

Ce que le catéchisme ne dit pas, c’est le plaisir de la descente, sans effort, corps délié, une envolée dans le vent et la fraîcheur de la forêt.

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