Portrait de blogueur: Kim Gjerstad

Ancien webmestre de Radio Okapi, la radio des Nations-Unies en République démocratique du Congo, puis d’une ONG environnementale oeuvrant dans ce pays ravagé par trente années de guerre, Kim Gjerstad est l’auteur d’un blogue atypique. Plus de détails sur nayezpaspeur.ca, le blogue de Philippe Martin.

Pour rompre avec les deux portraits féminins précédents, finis les chants d’oiseau et les vignettes bucoliques d’introduction. Rien de mieux qu’un bon coup de poing dans les oreilles pour évoquer le Congo — et puis cela fera plaisir à Guillaume Marin ;).

Comme d’habitude, Le clip est tourné en une seule prise, sans autre effet de montage que l’incrustation des sous-titres et de quelques saisies d’écran. Le rythme et la densité du propos sont évidemment très différents de ceux du huitième portrait de blogueur, celui de Philippe Martin lui-même, entièrement réalisé par Vero.b.

En passant, j’aime beaucoup le travail qu’a fait Véro avec ce portrait en plan ultra-serré. Ceci dit, le ratio 3:1 (45 minutes de tournage condensées en 12:45 minutes) a, selon moi, deux défauts :

  • Au plan technique, il allonge énormément le temps nécessaire au montage, ce qui rend la production des clips plus longue et donc plus coûteuse en temps ou en argent. Bien entendu, l’endos de la médaille est que le propos est plus dense, donc plus excitant.
  • Du coup, cependant, on s’éloigne de la réalité que l’on maquille, tronque, corrige, en la faisant paraître légèrement différente de ce qu’elle est réellement. On acquiert ainsi une partie des défauts des médias électronique traditionnels qui mettent trop souvent en scène l’information de façon à la rendre plus excitante, plus accrocheuse.

Le second point me semble le plus important. En ce qui me concerne, je ne me sens pas l’étoffe d’un artiste, mais j’aime à croire que je fais un travail de collecteur d’information honnête. Depuis toujours, l’un de mes objectifs consiste à offrir à mes lecteurs, dans la mesure du possible, l’intégralité des sources auxquelles je puise.

C’est pourquoi le cahier des charges proposé par Philippe (une seule prise; le moins de post-production possible) me convient tout à fait. Le résultat est plus réel, plus conforme à l’esprit du « journalisme citoyen ». À l’écran, les gens disent ainsi ce qu’ils ont à dire comme ils l’ont dit et ils ont l’air de ce qu’ils sont. Nul n’est besoin de fumer un joint de traitement numérique pour apprécier leur intelligence et leur humanité. ;-}

Enfin, vous remarquerez peut-être une capture d’écran dynamique du blogue de Kim, au début de la séquence. Pour la réaliser, j’ai utilisé l’excellent gratuiciel de capture vidéo Wink, de DebugMode, qui produit une séquence Flash. J’ai ensuite converti celle-ci en AVI à l’aide d’un autre gratuiciel, swf>>avi Converter.

Le résultat est un peu merdique, mais ces deux logiciels sont à la portée de toutes les bourses, bien que disponibles seulement sous Windows. La prochaine fois, j’essaierai de filmer le défilement de l’écran avec ma caméra, mais je ne suis pas certain de faire mieux. Et puis, de toute manière, une fois que le film est compressé en 3GP et affiché sur mon téléphone portable, qui verra la différence? 😉

Ce « portrait de blogueur » est le neuvième de la série et le le septième que je réalise avec mon collègue et ami Philippe Martin, fabricant de blogues chez Paradigma (publication originale).


Ce billet a été publiée le 21 juillet 2006 sur economielogique.com et transféré ici le 15 mars 2009, en prévision de la fermeture prochaine de mon ancien site corporatif.

Future Shop ou la torture consentie

Hier, en magasinant sur le rue Sainte-Catherine, je suis tombé en arrêt devant les vitrines du grand magasin d’électronique Future Shop. Pour les besoins d’une promotion estivale, on avait organisé un grand racolage de trottoir…

Faux mannequins en vitrine

Hier, en magasinant sur le rue Sainte-Catherine, je suis tombé en arrêt devant les vitrines du grand magasin d’électronique Future Shop. Pour les besoins d’une promotion estivale, on y avait organisé un grand racolage de trottoir. Le principal élément d’attraction était constitué de personnages vivants embrassant de pseudo téléviseurs dont l’écran vantait un concours quelconque. Ces jeunes gens devaient rester immobiles, pendant des heures, dans d’inconfortables positions. La jeune fille que vous voyez sur cette photo donnait des signes évidents de fatigue lombaire, tentant d’assouplir, tant bien que mal, son dos endolori par cette position. Les deux garçons de la vitrine d’à côté n’avaient pas l’air trop incommodés, mais franchement, je ne vois comment on peut rester accroupi et immobile pendant un temps très long sans endommager son ossature et ses ligaments.

Dans la soirée, je suis allé voir l’excellent film The Road To Guantanamo au complexe Ex-Centris. Mi-fiction mi-documentaire, ce film retrace le dangereux périple d’un groupe de britanniques originaires du Pakistan, partis marier l’un d’entre eux à Karachi et, piqués par la curiosité des événements de l’automne 2001, arrêtés par les rebelles Afghans, puis déportés par les Américains à Guantanamo. L’une des tortures éprouvées que l’on pratique, dans cette prison contre l’humanité, consiste à obliger quelqu’un à rester pendant des heures dans une situation inconfortable. C’est très douloureux et cela fonctionne donc très bien.

Mais revenons à Future Shop. J’ai discuté avec l’un des gérants, qui observait la scène depuis le trottoir, très satisfait de son idée brillante. Lorsque je lui ai fait remarquer l’inconfort des positions exigés des jeunes mannequins vivants, il m’a répondu que ceux-ci le savaient au moment de signer leur contrat d’embauche temporaire : « Ils ont été avertis et ils ont accepté; il n’y a donc pas de problème. » Bien entendu, ai-je argumenté, le fait qu’une prostituée accepte de vendre son corps n’entraîne nullement l’élargissement de son proxénète. J’ai aussi fait remarquer que les jeunes ont besoin de travailler l’été, ne serait-ce que pour se payer les bébelles plus ou moins utiles que Future Shop sait si bien rendre indispensables. Ils sont souvent prêts à faire n’importe quoi et manquent d’expérience pour juger adéquatement de ce type de piège et de ses conséquences.

Heureusement, le brave homme s’est montré sincèrement décontenancé par mon intervention. Il venait de découvrir son idée géniale sous un jour qui l’est moins. Avec ou sans consentement du sujet, la torture physique n’est pas acceptable et l’est d’autant moins qu’elle n’est pas nécessaire. En l’occurence, des mannequins de plastique auraient tout aussi bien fait l’affaire, sans suggérer aux passants blasés que l’être humain est un objet que l’on peut exposer impunément dans une vitrine, immobile, comme une marchandise. Cela aussi, ça l’a drôlement étonné.

Ceci dit, l’opinion d’un seul individu a peu de poids en ce monde de statistiques impersonnelles. Ce qui, semble-t-il, a le plus fait réfléchir le gérant, c’est l’annonce que j’allais publier mes photos sur Flickr assorties d’un billet expliquant tout le mal que je pense de cette opération. Car nous sommes en 2006 et chacun d’entre nous a le pouvoir de dire « NON », haut et fort, en prenant à témoin ses concitoyens. Les marchands commencent à bien comprendre le danger commercial que représentent ces prises de position.À la lumière de ce qui précède, je vous invite donc à mettre fortement en doute cette pieuse affirmation : « Chez Future Shop, les gens jouent un rôle important dans notre croissance. Nos associés évoluent dans un climat de dignité favorisant le travail d’équipe, l’initiative et l’ouverture d’esprit (…) »

OK pour le rôle important, car c’est tout à fait vrai et c’est très bien de le reconnaître. En ce qui concerne la dignité, cependant, j’irai en rediscuter, dans quelques semaines, avec le brave gérant.

Nouvelle vague à l'âme de fond

Michel Leblanc, très sérieux consultant en commerce électronique, a récemment mis en ligne un nouveau blogue explicitement consacré � son « côté givré ». Il y publie des poèmes de son cru qui, autrement, sommeilleraient dans des cocons de papier. Plusieurs choses m’intéressent dans ce projet.

Photo de Michel Leblanc agrandie sur Flickr.com
Michel Leblanc est très sérieusement
fier de son côté givré 😉

Michel Leblanc, très sérieux consultant en commerce électronique, a récemment mis en ligne un nouveau blogue explicitement consacré à son « côté givré ». Il y publie des poèmes de son cru qui, autrement, sommeilleraient dans des cocons de papier. Plusieurs choses m’intéressent dans ce projet. Tout d’abord, Michel n’est pas le seul professionnel « sérieux » à afficher ainsi son univers intérieur sur Internet. Cela n’en dénote pas moins une bonne compréhension de la complexité et la richesse de ce médium dont la valeur réside autant (sinon plus) dans sa capacité à exprimer notre humanité que dans ses fonctions informationnelles et commerciales.

Ensuite, je trouve très pertinent que chaque poème soit disponible à la fois sous forme de texte et de séquence audio. Avant de me mettre en quête de projets similaires sur le Web, j’étais persuadé que le mariage entre poésie écrite et poésie parlée avait déjà été exploré mille fois ailleurs. Or, s’il existe bien des recueils de poésie sous forme de séquences audio, rares sont ceux qui allient le texte et le son. Aucun autre, à ma connaissance, n’utilise la structure du blogue pour les agencer. Or, il s’agit là d’un concept simple et très susceptible de remettre au goût du jour la musique des mots. On imagine même très bien un blogue collectif de poésie construit sur ce modèle.

Enfin, sachant que Michel Leblanc se targue d’être l’un des spécialistes montréalais des stratégies de référencement, je note qu’il a rapidement réussi à prendre la tête, au palmarès Google, des pages web traitant de matières fécales en long, en large et en diarrhée. Toutes mes félicitations ! 🙂

Portrait de blogueur(e): Martine Gingras

Communicatrice (et vice-présidente, Communications, de NetSym), mère, jardinière et banlieusarde, Martine Gingras produit l’un des blogues les plus consultés du Québec: banlieusardises.com. Dans l’entrevue, elle raconte le cheminement logique qui l’a menée à y traiter de cuisine, puis de produits de soins personnels, de jardinage, de loisirs et de maternité.

Le clip joué sur mon GSM

Cliquez sur l’image pour agrandir !

Ce tournage ayant eu lieu dans la foulée de celui de Marie-Chantale Turgeon, je suis resté dans la même note bucolique, réutilisant la même musique d’introduction et les mêmes chants d’oiseaux. Pendant que Philippe et Martine faisaient connaissance, j’ai tourné les plans fixes et autres scènes d’ambiance parsemant le clip. Évidemment, ces ajouts allongent quelque peu le temps de montage, mais il me semble que c’est assez plaisant.

Côté technique, je n’avais pas emporté mes éclairages car nous devions tourner dehors. Mal m’en prit car le ciel banlieusard s’est assombri et, au dernier moment, nous avons décidé de tourner à l’intérieur. L’éclairage halogène zénithal de la cuisine n’était pas idéal et c’est ainsi que des ombres marquées batifolent sur le visage de Martine. J’ai essayé de les atténuer un peu en adoucissant le contraste, mais j’ai retenu la leçon : ne jamais plus me séparer de ma boîte d’éclairage, au cas où !

Pour la première fois, Philippe a accepté que je le filme en pleine action, allant même jusqu’à s’adresser à la caméra. Je me suis donc senti autorisé à l’intégrer au clip, ce qui nous rapproche de plus en plus du langage télévisuel.

Le clip joué sur mon GSM

Cliquez sur l’image pour agrandir !

Ceci dit, il y a loin de la coupe aux lèvres, comme on dit. Mon nouveau SonyEriccson W810i me permet en effet de vérifier que le film fonctionne aussi bien (notamment les titrages) sur l’écran réduit d’un téléphone cellulaire que sur Internet. Dans l’industrie de la télé, actuellement, on a plutôt tendance à penser l’image en fonction des nouveaux récepteurs à haute définition. Deux médiums radicalement différents entraineront forcément deux approches différentes…

Ce « portrait de blogueur » est le septième de la série et le le sixième que j’ai réalisé avec mon collègue et ami Philippe Martin, fabricant de blogues chez Paradigma (publication originale).


Ce billet a été publiée le 6 juillet 2006 sur economielogique.com et transféré ici le 15 mars 2009, en prévision de la fermeture prochaine de mon ancien site corporatif.

Portrait de blogueur(e): Marie-Chantal Turgeon

Marie-Chantal Turgeon est une artiste et communicatrice montréalaise spécialisée en culture et adepte, elle aussi, du podcasting audio et vidéo. Son blogue, Vu d’Ici est rédigé le plus souvent en anglais, la lingua franca du Web, mais parfois aussi en langue française, pour des textes plus personnels. Comme son collègue Julien Smith, elle couvre aussi des événements artistiques, tels les présentations récentes de Délirium à Montréal, ce qui en fait une véritable pionnière des nouveaux médias.

Pour cette production, j’ai repris toutes les bonnes idées des Portraits précédents. En prime, je me suis amusé à intégrer des plans de coupe tournés dans le Parc Lafontaine avant et après l’entrevue. À la fin de celle-ci, un événement insolite est arrivé et je n’ai pu m’empêcher de l’immortaliser dans le fil de l’action. ;-}

Multimediaman et corneille

© m-c turgeon

Cette fois-ci, l’éclairage naturel a facilité l’obtention d’une assez bonne qualité d’image. Cela me confirme que l’unité d’éclairage est au moins aussi importante, sur le Web, que la fixité et la simplicité du décor. La compression est une bête capricieuse qu’il faut apprendre à bien connaître…

Ce « portrait de blogueur » est le sixième de la série et le cinquième que j’ai réalisé avec mon collègue et ami Philippe Martin, fabricant de blogues chez Paradigma (publication originale).


Ce billet a été publiée le 3 juillet 2006 sur economielogique.com et transféré ici le 15 mars 2009, en prévision de la fermeture prochaine de mon ancien site corporatif.