Robyn Tippins’ MyBlogLog Story

Robyn Tippins is as cool and sexy as granted by her MyBlogLog profile. Just before speaking at webcom 2007 last month about community building she kindly shared with us her MyBlogLog story.

First intended to become a first-class bloggers tool, this online community builder service grew up in two years into a large community per se. This success, of course, brought in trolls, spammers, naked avatars, porn marketers — and the need for human review and compterized content filters.

While shifting to a social media strategy Yahoo! acquired the start-up almost a year ago and fueled it with appropriate computing power, bandwidth, staff and resources. According to Robyn, it’s a perfect love story.

This interview produced with my partner Laurent Maisonnave was published on Dec. 29, 2007, on Intruders TV Canada, a vlog that has been abruptly shut off by Thierry Béziers in March, 2009.

Interview: Aydin Mirzaee, CEO of bOKnow.com

Happy Holydays! While you were doing your Boxing Day shopping yesterday you may had to call grandma or this old friend living abroad but did not want to spend loads of dollars on expensive overseas mobile minutes. If so, you should consider using one of these cheap mobile calling services such as Mobivox, Jajah or bOK.

As a matter of fact, dozens of such services are trying to get your business today. Last months, at the Canada Technology and Science Museum, we met Aydin Mirzaee, the young CEO of bOK Inc.. This Ottawa-based startup has invested the field of cheap mobile calling rates with a slightly different approach than its competitors. It relies on short text messages (SMS) to initiate calls. When a cheap SMS containing an international phone number is received, the system dials you back as well as that phone number, then connects both lines over the Internet for a fraction of the cost that your mobile provider would charge. Short and sweet, isn’t it?

Beside showcasing the bOK system, this interview shows the enthusiasm of a new generation of Web 2.0 entrepreneurs that are able to create leading-edge business models just a few weeks after graduating from the university. Aydin and his post-graduate fellows dare to shake the old PSTN business model. They are also aware that our economy move so fast now that the bOK system may have a short livehood. This is not a problem since they are already working on other ideas that will eventually turn into new business plans. That’s the way it is in World 2.0, folks!

This interview was published on Dec. 27, 2007 on Intruders TV Canada, a vlog that has been abruptly shut off by Thierry Béziers in March, 2009.

Les relations presse 2.0 vues par Geoffroi Garon

Geoffroi Garon a rejoint les rangs de K3 Media il y a quelques mois pour s’y occuper du développement d’affaires. Figure bien connue de la blogosphèrere montréalaise, c’est lui qui nous avait mis en contact avec Thierry Bézier, l’été dernier, et qui est donc indirectement responsable du lancement d’Intruders Canada. Nous l’avons de nouveau croisé au Webcom | 2007 où il tenait le kiosque de K3 Media, partenaire de l’événement, et en avons profité pour l’entretenir d’un projet qui lui est cher: la salle de presse virtuelle à l’ère du Web 2.0.

Comme il l’explique fort bien, le métier de relationniste de presse est en train de changer, comme la plupart des métiers liés aux médias et à la communication. Les conférences de presse classiques font de moins en moins recette et les attachés de presse doivent recourir à d’autres stratégies pour assurer leur mission, qui consiste ultimement à acheminer le message de leurs clients jusqu’à leurs publics cibles.

Comment y arriver ?

  • Tout d’abord en facilitant la vie des journalistes à qui l’on doit maintenant proposer, outre les textes habituels, des enregistrements vidéos des conférences de presse, des entrevues audio et vidéo ainsi que des photos pertinentes. Le tout en haute définition, si possible, afin de pouvoir être « clippé » dans les médias traditionnels, tout comme les communiqués d’autrefois.
  • Ensuite, en ne négligeant pas l’apport des blogueurs spécialisés qui, de plus en plus, constituent un canal de communication corporative privilégié dans l’univers complexe des nouveaux médias.
  • Enfin, en en profitant pour s’adresser directement aux publics ciblés par l’entremise des sites Web d’entreprise, bien sûr, mais aussi et surtout via les aggrégateurs de médias en ligne (YouTube, DailyMotion, Espace Canoë…) et les réseaux sociaux (Facebook, Digg…).

Production vidéo

Dans la « salle de presse virtuelle » proposée par K3 Media, les journalistes ont notamment accès à des vidéos haute définition, lesquelles peuvent également être diffusées sur le site Web de leurs clients, mais aussi et surtout sur les médias sociaux (partage de vidéos, « digglikes », etc.). Les blogueurs sont en mesure de les republier en y ajoutant leurs analyses, accentuant ainsi le caractère viral de l’info.

Cela faisait un bail que l’idée était dans l’air. Je l’avais moi-même consignée par écrit dans le premier projet d’affaires de VidéoPresse, rédigé en février 2006, lorsque Nelson Dumais et moi-même réalisions nos premiers podcasts vidéo. « Si la tendance se maintient », comme dit Bernard Derome, c’est en 2008 que l’on verra naitre une abondante communication multimédia générée par les entreprises, aux faibles coûts que permettent les technologies numériques d’aujourd’hui.

Pour réaliser ces vidéo et en optimiser la diffusion, ces organisation auront le choix entre la réalisation à l’interne, ce qui sera possible si le matériel et le savoir-faire nécessaire y sont acquis, ou bien la sous-traitance auprès de concepteurs-réalisateurs spécialisés. Dois-je vous faire un dessin ? 😛

Cette entrevue réalisée en duo avec Laurent Maisonnave a été publiée le 17 décembre 2007 sur Intruders TV Canada, un blogue collaboratif qui a été fermé abruptement par Thierry Béziers en mars 2009.

Walter Stewart introducing Web Enabled Platforms

This interview produced and directed by Christian Aubry (camera: Laurent Maisonnave) was published on Dec. 14, 2007, on Intruders TV Canada, a vlog that has been shut off as of March, 2009.

There is no doubt that the Web 2.0 paradigm is changing the way we entertain and conduct our business online. But are business and entertainment all it is about?

Last month, at the RISQ 2007 Research and Education (R&E) advanced networking conference hold in Montreal, we had the chance to hear Walter Stewart talking about NEP which stands for Network Enabled Platforms. Walter is a well-known Canadian consultant in the field of advanced networking. In particular, he is Senior advisor in intelligent infrastructure for CANARIE, the coast-to-coast next-generation R&E networking consortium.

In this interview Walter explained us how the Web 2.0 paradigm is now changing the way of doing scientific research. As for main stream Web 2.0 services, NEP is not only about technology, but mostly about data. Genomic, geological or climate science laboratories around the world are building huge collection of scientific data that they can’t — and should not — process only by themselves. Here come Web services and collaborative networks that allow scientists around the world to download them, process them, recreate experiments, mix them with their own data flows — just as we see in the public Internet nowadays.

Besides the fast scientific progress that NEP should deliver to an endangered human race, Web 2.0 applied to science will certainly benefit back to commercial Web 2.0 developers and enterprises. That’s another form of « conversation ». Furthermore, there is no doubt in our mind that other human groups of interest will benefit of the collaborative networking technologies that are raising today. Just think how they could help human rights groups or environmental groups for instance. That is… another story 🙂

Pré-lancement du livre 'Pourquoi bloguer' à Webcom 2007

« Pas encore un livre de blogueurs ! », s’exclameront certains, en référence au fameux Yulblog de mars dernier au cours duquel furent lancés les livres de trois blogueurs montréalais. Cette fois-ci, le lancement a lieu au dernier Yulbiz de l’année et il n’y aura qu’un seul livre à saluer.

Autre différence : Pourquoi bloguer dans un contexte d’affaires est moins un livre d’auteur qu’un « livre en réseau » puisqu’il a été rédigé, cet été, par dix blogueurs influents collaborant sur un wiki à la rédaction de leurs chapitres respectifs. Destiné à inciter les gens d’affaires à bloguer, ce projet a été initié l’an dernier par Claude Malaison, président d’émergenceweb et directeur de la programmation de Webcom Montréal.

Présents au dernier Webcom où nous avons réalisé plusieurs entrevues que nous présenterons ici au cours des prochaines semaines, nous en avons profité pour demander à Claude de nous parler du livre, mais aussi de la conférence Webcom dont le succès augmente à chaque édition. En prime, nous avons eu droit à l’annonce du retour à Webcom du « pape du blogue », Loïc Le Meur, le 14 mai prochain.

Publication originale sur Intruders CANADA

Pré-lancement du livre ‘Pourquoi bloguer’ à Webcom 2007

Cette entrevue produite et réalisée par Christian Aubry (caméra: Laurent Maisonnave) a été publiée le 26 novembre 2007 sur Intruders TV Canada, un « vlog » qui a été fermé sans préavis en mars 2009.

« Pas encore un livre de blogueurs ! », s’exclameront certains, en référence au fameux Yulblog de mars dernier au cours duquel furent lancés les livres de trois blogueurs montréalais. Cette fois-ci, le lancement a lieu au dernier Yulbiz de l’année et il n’y aura qu’un seul livre à saluer.

Autre différence : Pourquoi bloguer dans un contexte d’affaires est moins un livre d’auteur qu’un « livre en réseau » puisqu’il a été rédigé, cet été, par dix blogueurs influents collaborant sur un wiki à la rédaction de leurs chapitres respectifs. Destiné à inciter les gens d’affaires à bloguer, ce projet a été initié l’an dernier par Claude Malaison, président d’émergenceweb et directeur de la programmation de Webcom Montréal.

Présents au dernier Webcom où nous avons réalisé plusieurs entrevues que nous présenterons ici au cours des prochaines semaines, nous en avons profité pour demander à Claude de nous parler du livre, mais aussi de la conférence Webcom dont le succès augmente à chaque édition. En prime, nous avons eu droit à l’annonce du retour à Webcom du « pape du blogue », Loïc Le Meur, le 14 mai prochain…

Casey McKinnon and Rudy Jahchan against CanCon Net regulations

This interview produced and directed by Christian Aubry (camera: Laurent Maisonnave) was published on Nov. 17, 2007, on Intruders TV Canada, a vlog that has been shut off as of March, 2009.

Clearly fearing for their wallets a growing number of artistic and industrial groups in Canada would like the Internet to be regulated as radio and TV, and Canadian content to be « prioritized » (c.f. Michael Geist). With a quarter of a million pages viewed per month, however, Casey McKinnon and Rudy Jahchan from the Galacticast weekly parody video show do not really agree.

In fact, they devoted a very serious presentation at the latest BarCampMontreal to disqualify the idea of enforcing « CanCon » (Canadian Content) regulations on the Internet. In the interview they also explained their feelings as new media artists regarding the traditional media industry.

Who said there’s a cultural divide out there?

Tabac, pétrole et mensonge d’État

Bonne fête, Canada !Le Réseau de l’information (RDI) diffusait un excellent reportage de l’émission The Fifth Estate, hier soir : La machine à nier, version française de The Denial Machine. On y démonte la machine de propagande qui a permis aux fabricants de tabac de nier le lien entre leurs produits et le cancer pendant des dizaines d’années. Plus intéressant encore, on y démontre comment cette machine à nier l’évidence sous de faux prétextes scientifiques s’est mise au service de l’industrie pétrolière, ces dernières années, afin de réfuter le lien entre celle-ci et le réchauffement climatique… si tant est que celui-ci existe (!).

Il est étonnant de voir à quel point les humains sont idiots et combien certains d’entre eux, pourtant intelligents, envoient leurs semblables au casse-pipe sans état d’âme, avec un cynisme et une malveillance consommée. Que cela arrive aux États-Unis, c’est une chose. Que des industriels et des politiciens canadiens appliquent les mêmes recettes que leurs homologues américains, c’en est une autre dont on ne peut pas tirer grande fierté.

Ce matin, je lis dans Libération un excellent reportage qui expose en détails la catastrophe écologique entraînée par l’exploitation des sables bitumineux albertains : Au Canada, le sale coût du pétrole des sables. Mettant ces informations en perspective avec ce que j’ai entendu sur RDI hier soir, je me dis que le gouvernement conservateur du Canada est effectivement bien entraîné à travestir la réalité à l’avantage d’une économie dépassée.

Ces errances et ces mensonges protégeront l’activité industrielle à court terme, certes, mais elle sèmera la mort par millions, au Canada et à travers le monde. Par ailleurs, c’en est fait de la réputation saine et avant-gardiste du Canada. Fini le mythe des « grands espaces », des lacs immenses aux eaux pures et des forêts boréales à perte de vue. Lui succède de plus en plus la vision dévastatrice d’un des derniers territoires préservés de la planète en proie à la voracité destructrice de notre espèce.

Espérons que les Canadiens auront le courage de regarder cette réalité en face et de prendre leurs responsabilités lors des prochaines élections fédérales. Encore faudrait-il que le Parti Libéral version 2007 ne fasse pas partie du problème, mais de la solution.

La mondialisation au secours des journalistes

JournalisteQui l’eût cru ? La mondialisation aurait du bon, à en croire des syndicats de journalistes français soutenus par plusieurs personnalités socialistes. Et comme on n’en est pas à un paradoxe prêt, ces mêmes syndicats demandent à Nicolas Sarkozy, nouveau président de la République et grand ami des patrons de presse et d’industrie, de garantir leur indépendance face à leurs employeurs !

Toute l’histoire est expliquée dans cet article du Nouvel Observateur. La goutte d’eau qui a fait déborder le vase, semble-t-il, c’est le rachat possible du quotidien économique Les Echos par le groupe industriel de produits de luxe LVMH (Moët-Hennessy, Louis-Vuitton, Gucci, etc.), qui est déjà propriétaire de l’autre quotidien économique français, La Tribune. Une première journée de grève a eu lieu aux Échos et une longue liste de personnalités indignées (dont de nombreux socialistes) ont signé une pétition de soutien.

En entrevue avec le Nouvel Obs, un représentant des journalistes explique pourquoi ce rachat fait peur : « Le conflit d’intérêt est évident, nous avons à écrire sur [LVMH] quotidiennement ! L’année passée, nous avons consacré 93 articles à Bernard Arnault [le P.-d.g.], 215 à son groupe, 229 à Carrefour dont il est actionnaire, mais aussi 225 à PPR, son principal concurrent, 181 à François Pinault et 65 à Gucci… Aurions-nous eu la même liberté de traitement de l’information en appartenant à LVMH ? » Voilà une question des plus intéressantes…

Ce qui me laisse perplexe, c’est ceci : « Puisque nous devons être vendus, l’idéal serait de l’être à un groupe de presse étranger. Le succès des Echos, depuis un siècle, c’est son indépendance. C’est grâce à cela qu’il est le journal économique et financier de référence. Sa vente à une groupe industriel serait destructeur de valeur. »

En résumé, une rédaction de presse ne devrait pas être liée financièrement à des intérêts qu’elle risque d’avoir à bousculer dans l’exercice de ses fonctions. La solution idéale serait donc la propriété étrangère, qui n’exercerait pas de pression sur elle par définition.

La propriété étrangère garante de l’indépendance de la presse… Est-ce bien sûr ?

  1. Que se passe-t-il en cas de tension internationale avec le pays des maîtres étrangers ?
  2. La pression « froide » visant la rentabilité purement économique ne risque-t-elle pas d’édulcorer le travail des journalistes de façon tout aussi pernicieuse que la pression « chaude » de l’intérêt industriel ou politique ? Qui finance les journaux par la publicité, en effet, à part des intérêts commerciaux locaux ?
  3. Les journalistes n’ont-ils pas le devoir de résister à toute pression, anyway, comme les policiers et les magistrats ?

Bref, il faut en effet que l’éthique professionnelle et les garde-fou étatiques soient tombés bien bas, me semble-t-il, pour en arriver à cette vision mondialisante. Dans un monde idéal, pour bien servir la population, un média ne devraient dépendre que de lui-même, de ses consommateurs et, à la limite, des aides et protections assurées par l’État, lequel émane de tous les citoyens.

Malheureusement, nous ne vivons pas dans un monde idéal. L’économique ayant pris le pas sur le politique, le spectre du licenciement a remplacé celui de l’emprisonnement. Pour exercer dignement le métier de journaliste, en 2007, il n’est pas nécessaire d’appartenir à un groupe étranger; il suffit simplement d’avoir des couilles et de ne pas faire passer sa sécurité et son petit intérêt personnel avant celui de sa mission.

Comme tous les professionnels, les journalistes devraient s’entendre pour refuser toute pression injustifiée, faire corps avec les collègues des médias concurrents en cas de danger, démissionner en bloc et créer de nouveaux médias lorsque cela devient nécessaire, maintenir quoiqu’il arrive un lien d’information vivant et fiable avec la population et mobiliser celle-ci en cas d’atteinte à la liberté de presse.

Le journalisme, ce n’est pas seulement un métier, c’est une cause, un sacerdoce ! C’est pour cela que je l’ai moi-même abandonné à deux reprises : trop exigeant, trop ingrat, trop démoralisant. Chapeau bas à celles et ceux qui réussissent à l’exercer pendant des décennies sans jamais se compromettre ni craquer. Ce sont de vrais professionnels, au meilleur sens du terme, et je pense qu’ils se fichent pas mal de savoir qui signe leur chèque de paie !

Lancement de LogiqueLibre en vidéo

Lancement de LogiqueLibreCela fait environ six mois qu’une petite équipe s’affaire autour du projet LogiqueLibre. Ce portail, dédié aux logiciels libres et aux milieux d’affaires qui les déploient et qui les utilisent, est né d’une idée de Michel Dumais portée par l’Association des professionnels en développement économique de Laval qui a reçu, pour concrétiser le projet, une subvention du programme Francommunautés d’Industrie Canada.

Sous la direction de projet d’Yvon Gagnon, Économie Logique Communications a géré le déploiement de la plateforme de gestion de contenu Xoops (adaptée par Inbox International) et l’intégration des contenus initiaux. Nous continuons par ailleurs à à alimenter le site et animer sa communauté.

Bien entendu, qui dit Économie Logique dit vidéo ! Vous pouvez donc visionner les allocutions prononcées à Laval, lors du lancement officiel du 18 juin dernier, que nous avons filmées et mises en ligne ce matin.

Your browser does not support iframes.


Ce billet a été publiée le 26 juin 2007 sur economielogique.com et transféré ici le 15 mars 2009, en prévision de la fermeture prochaine de mon ancien site corporatif.

La Loi anti-tabac fait reculer le jeu

Jeu, tabac et cupidité

Une bonne nouvelle ne vient jamais seule. Mercredi dernier, Loto-Québec, la société d’État québécoise régissant les jeux et loteries, présentait son rapport annuel à la presse sous le titre « L’ère de la croissance continue est révolue à Loto-Québec ». Les esprits matérialistes comprenaient que la Société avait engrangé moins de profit et versé moins d’argent au budget consolidé de l’État québécois que lors des exercices précédents. Les esprits holistiques se consolaient en pensant que moins de gens avaient succombé au mirage du gain miraculeux, que moins de pauvres s’étaient appauvris davantage et que le ministère de la Santé et des services sociaux allait dépenser moins d’argent pour soigner les plus compulsifs d’entre eux. Mais ce n’est pas tout !

L’analyse révèle en effet que 72 % de la baisse enregistrée est attribuable à la Loi sur le tabac, entrée en vigueur l’an dernier, qui aurait éloigné de nombreux joueurs des bars abritant des loteries vidéos. Quelle bonne nouvelle ! Cela indique que la Loi sur le tabac est doublement utile, réduisant à la fois le tabagisme et le jeu compulsif.

Évidemment, MonChoix.ca, un site Web soi-disant associatif mais, en réalité, habilement manipulé par l’Association des manufacturiers de tabac (j’en suis toujours « membre », semble-t-il!), n’est pas du même avis. L’état des finances publiques l’inquiète plus que celle des Canadiens dont les droits fondamentaux, comme chacun sait, sont baffoués par les impératifs de santé publique.

Comme Loto-Québec est une vache à lait du gouvernement, Québec va peut-être prendre des moyens pour que les revenus de sa richissime société d’État retrouvent le chemin de la croissance. Solution : permettre aux clients des loteries vidéo de fumer dans des salons spécialement aménagés?

C’est effectivement une bonne solution pour un retour en arrière dont, heureusement, la majorité des québécois ne veut pas. L’industrie du tabac démontre une fois de plus son cynisme, espérant ouvertement que le gouvernement démocratique du Québec agira selon les lois mécaniques du capitalisme sauvage, plaçant l’intérêt de l’actionnaire avant celui du citoyen. Fort heureusement, ce ne sera pas le cas.

À lire aussi :

Nomadisme identitaire

L'homme nomade

Je viens de me lancer dans la lecture de L’homme nomade, un essai de Jacques Attali datant de 2003. J’ai lu une bonne demi-douzaine d’essais de cet intellectuel français et je sens que celui-ci va nourrir ma vision du monde au moins autant que les précédents.

Je me retrouve en effet dans sa vision du nomadisme comme propre de l’homme, depuis la nuit des temps et jusqu’aux espaces virtuels que nous parcourons aujourd’hui, d’un blogue à l’autre, d’un projet au suivant. Ayant plusieurs fois changé de métier, pas mal voyagé et émigré d’Europe en Amérique, je me perçois moi-même comme un nomade, ne m’installant en un lieu, une mission professionnelle, un état social (un couple, même!) que le temps de m’en nourrir, de livrer la marchandise, de laisser derrière moi quelque réalisation dont je sois fier (non, pas une flopée d’enfants, quand même!) et de me préparer à un nouveau départ.

Dans le chapitre 3.1 (Vivre ensemble), Attali aborde la question de l’identité au sein des groupes humains. Au cours de notre évolution, note-t-il, « Le nom des peuples compte moins que ceux des individus. Quand ils commencent à se donner des noms (…), nombre de peuples se désignent simplement par le mot qui signifie « les hommes », « nous-mêmes », « ceux qui parlent la même langue », « le peuple », « la famille » ou encore « le patrimoine ». Et comme ce nom est en général pour eux dénué d’importance, ils en changent souvent pour prendre ceux des peuples auxquels ils se mêlent, conquérants ou vaincus. Les sentiments d’appartenance et d’identité ne viennent que beaucoup plus tard. »

Ainsi, je ne sais plus trop moi-même si je suis « français » (car je ne vote plus en France), « canadien » (n’ayant toujours pas demandé cette citoyenneté) ou « québécois » (étant ambivalent face à la question nationale). Les qualificatifs dans lesquels je me retrouve le mieux, depuis une décennie, sont « montréalais » (proximité) et « citoyen du monde » (globalité). Au fond, la question de mon appartenance identitaire m’importe peu.

Jacques Attali poursuit : « À la différence du nom du groupe, celui de chaque individu importe beaucoup; c’est celui d’un être vivant et il ne faut jamais le proférer sous peine de le voir partir, lui-même nomade, et, avec lui, voir disparaître l’identité de qui le porte. Encore aujourd’hui, certains Inuit changent de nom à intervalles réguliers pour renaître avec chaque nouveau patronyme et vivre ainsi des sortes de réincarnations symboliques. »

En méditant ce passage comme on mâche une feuille de coca, je pense à l’importance que les gens du milieu que je fréquente attachent à leur « identité numérique », la déclinant à l’infini dans toutes sortes de communautés nomades en ligne : Linkedin, Viadeo, Facebook, Flickr, etc., sans parler de leur propre blogue, bien sûr. Certains, comme moi, cèdent parallèlement à une pulsion sédentaire contradictoire qui leur fait redouter la profanation (soit le vol) de leur identité, protégeant le mieux possible, malgré ce déballage flagrant, leurs précieux renseignements personnels.

Chris O'Bry à la basse (1978)

Je me rappelle aussi les différentes identités fictives qui furent les miennes à travers les décennies. Lorsque j’avais 20 ans et que je jouais de la guitare basse au sein d’un groupe nommé Ejakulakoss Pression (sic), le nom Christian Aubry m’apparaissait banal et trop français pour sonner jazz. Sur scène, je préférais donc me faire appeler « Chris O’Bry ». Aujourd’hui, cela me fait sourire car, heureusement, le ridicule ne tue pas. 🙂

Cinq ans plus tard, lorsque je jouais à un grand jeu social et artistique nommé Hexameron (une référence théologique dont il faudra que je raconte un jour la résurgence parisienne de 1983-84), je me suis d’abord appelé « Palsembleu », Prince du Pays où la mer s’enfonçe (re-sic), puis « Rootshield », allusion à la pseudo-lignée ludo-aristocratique de Palsembleu et à son alliance avec le clan des Marchands. Étonnamment, 23 ans plus tard, ces identités fantasques hantent toujours mon imaginaire puisque je les utilise encore pour nommer mes ordinateurs personnels, prothèses numériques indispensables à ma survie.

Enfin, bien entendu, il y a « Ami Calmant ». Ce surnom remonte à 1995, l’année du second référendum sur la Souveraineté du Québec. Emporté par la marche de l’histoire, je participais à d’intenses joutes oratoires sur les forums en ligne entre partisans passionnés et farouches opposants du projet. Essayant de tempérer les dérapages haineux des uns et des autres, je concluais mes messages par cette formule de politesse revisitée, suivie de mes initiales, « C.A. ». C’est ainsi qu’« amicalmant » devint mon pseudonyme sur de nombreux forums et que, tout naturellement, j’ai hébergé mon blogue personnel, de 2003 à 2007, sur le domaine amicalmant.ca. 😉

Et vous, chers nomades qui explorez ma caverne pendant quelques minutes avant de repartir vers d’autres villages, quelles sont les identités individuelles et/ou sociales qui marquent votre vie ?

PS : je dédie ce billet à ma fille, Juliette, qui fête aujourd’hui ses 14 ans. Puisse les enfants de ses petits-enfants le relire avec tendresse et amusement dans 120 ans. 🙂