La Palestine ou l’impuissance du Verbe

Benyamin Netanyahu n’a aucune intention de négocier quoi que ce soit et ne l’a probablement jamais eue. Enfermé dans la logique du pire, il ne lâchera rien. Le Hamas, malheureusement, en est également rendu là. Le cercle vicieux s’alimente ainsi, sans fin, et ce depuis des décennies.

Qui a commencé? Franchement, la spirale de l’horreur est telle que l’on n’en est plus là. Ce conflit est hors de tout contrôle et ses protagonistes sont soit impuissants, soit machiavéliques, soit complètement fous. Seuls les États-Unis et le Conseil de sécurité pourraient faire quelque chose mais, manifestement, ils ne le souhaitent pas. Tout le monde a trop à perdre et/ou à gagner pour taper du poing sur la table et réparer réellement ses innombrables erreurs du passé.

Il est quand même curieux que le fameux peuple élu au suffrage divin qui a tant souffert de l’exil, de l’incompréhension, de l’antisémitisme, de la violence, des pogroms, de la discrimination, de la réclusion, et même de l’abominable génocide de la Shoah en soit aujourd’hui réduit à jouer les tortionnaires « chirurgicaux » dans un remix de l’apartheid, du ghetto de Varsovie et des camps de concentration réunis (version 2.0).

Ce sont moins les Israëliens que j’accuserais de ces crimes d’État (nombre d’entre eux y sont d’ailleurs sincèrement opposés) et encore moins mes cousins juifs du monde entier, qu’ils soient « pour » ou « contre » (…quoi, au juste?), que les puissances occidentales qui ont créé et laissé s’envenimer cet indicible merdier. En voulant corriger leurs erreurs passées, elles ont créé une monstruosité. En voulant dédommager un peuple, elles en ont sacrifié un autre. Sous prétexte de conclure la paix, elles ont engendré une guerre sans fin.

Et maintenant, que feront-elles pour rétablir un semblant d’équilibre politique susceptible de créer un véritable espoir de paix? Les Américains continueront à faire la morale aux uns et aux autres sans bouger le petit doigt. Les Européens protesteront par principe mais, au fond, ils s’en sacreront comme de l’an 40. Les Russes et les Chinois? Ils ont leur propres merdiers à « nettoyer » et s’accommodent fort bien de celui-là.

Quant au gouvernement canadien, la bienséance m’oblige moi-même à ne pas en parler tellement sa position est un désastre. Bref, tout ce qu’il nous reste, c’est l’impuissance du Verbe et nos yeux pour pleurer.

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