Les relations publiques à l'ère du développement durable

Photo du colloqueÀ l’heure où l’ONU s’inquiétait pour la santé des océans, quatre associations de communicateurs et professionnels québécois en relations publiques signaient, hier, une déclaration solennelle en faveur du développement durable. La cérémonie de signature a eu lieu à la clôture du colloque Développement durable et communications organisé par la Chaire de relations publiques de l’UQÀM. En voici le texte, la bande son et le clip vidéo.

Cette déclaration s’inscrit évidemment dans le sillage de la Loi sur le développement durable adoptée par l’Assemblée nationale du Québec en avril dernier. Elle a été signée par Mme Francine La Haye, présidente de l’Alliance des cabinets de relations publiques du Québec (ACRPQ), M. Bernard Poulin, président de l’Association des communicateurs municipaux du Québec (ACMQ), Mme France Poulain, présidente de l’Association internationale des professionnels en communication (Chapitre de Montréal) et Mme Nicole Beaulieu, présidente de la Société québécoise des professionnels en relations publiques (SQPRP).

La lecture de la Déclaration par Mme Solange Tremblay est également disponible sous forme audio, dans ce fichier MP3 de 2,5 Mo. En voici la transcription :

Déclaration des communicateurs et des professionnels en relations publiques du Québec à l’égard du développement durable


Dans la foulée des travaux des Nations-Unies en 2002, à Johannesburg, dans le cadre du Sommet Mondial sur le Développement Durable, les communicateurs et les professionnels en relations publiques du Québec prennent l’engagement de contribuer à la promotion et au respect du développement durable dans les sphères relevant de leurs responsabilités et de leurs activités au sein de la société québécoise.

Ce faisant, ils font leur la définition du développement durable proposée par le Rapport Brundtland en 1987 : « Le développement durable est un développement qui répond aux besoins du présent sans compromettre la capacité des générations futures de répondre aux leurs. »

Les communicateurs et professionnels en relations publiques du Québec s’engagent :

  • à prôner une vision fondée sur le respect des personnes, des systèmes vivants et de l’environnement qui favorise une économie respectueuse des impacts de ses activités , une société juste et un environnement sain pour les générations actuelles et à venir, dans une perspective d’amélioration de la vie des personnes et de préservation des ressources.
  • à apporter leur contribution professionnelle à la sensibilisation des différentes collectivités, organisations et entreprises de la société québécoise envers des pratiques respectueuses des principes du développement durable.
  • à stimuler l’acquisition et le partage des savoirs et des savoir-faire sur l’aspect communicationnel du développement durable.
  • à mettre en évidence les enjeux reliés au développement durable et à encourager le dialogue avec les groupes citoyens et les différentes parties prenantes des organisations et des entreprises.
  • à ne négliger aucun effort de communication pour favoriser la concertation, la collaboration et l’imputabilité des décideurs face à ces questions.
  • à favoriser l’essor du développement durable dans les différents réseaux où ils interviennent.

En prenant cet engagement, les communicateurs et professionnels en relations publiques du Québec entendent rendre hommage aux nombreuses personnes et aux nombreux groupes qui ont tracé la voie du développement durable au Québec et, avec eux, ils souhaitent participer activement au renforcement des trois fondements interdépendants du développement durable : le développement économique, le développement social et la protection de l’environnement, dans la poursuite de l’oeuvre du pionnier du développement durable du Québec, M. Pierre Dansereau.

Signé à Montréal, le 4 octobre 2006, par l’Alliance des cabinets de relations publiques du Québec, l’Association des communicateurs municipaux du Québec, l’Association internationale des professionnels en communication – Chapitre Montréal et la Société québécoise des professionnels en relations publiques.

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» Voir aussi le reportage photo du colloque.


Ce billet a été publiée le 15 octobre 2006 sur economielogique.com et transféré ici le 15 mars 2009, en prévision de la fermeture prochaine de mon ancien site corporatif.

Colloque Développement durable et communications

Logo du Colloque Développement durable et communications

Toute la journée, je suis au Pavillon des sciences de l’UQAM, où je filme les conférences du colloque Développement durable et communications. Madame Solange Tremblay, directrice du Centre d’études sur les responsabilités sociales, le développement durable et l’éthique de la Chaire en relations publiques de l’UQÀM, présente en ce moment même les résultats d’une étude sur l’opinion des communicateurs québécois sur le développement durable. C’est passionnant !

» Voir le reportage photo en direct sur Flickr.

» Lire le billet sur ma participation sur ÉconomieLogique.com.

» Mise à jour – La Déclaration des communicateurs et des professionnels en relations publiques du Québec vient d’être publiée sur Centpapiers.

Les présentations filmées de W3Québec

Depuis fin août, j’ai commencé à filmer chaque mois les présentations mensuelles de W3Québec, une association québécoise visant à promouvoir l’ensemble des normes, standards ouverts et bonnes pratiques du Web et du multimédia. Auparavant, nous tenions ces réunions montréalaises en duplex avec nos amis de Québec, à l’aide d’un lien de vidéoconférence légère. L’archivage vidéo apporte maintenant la pérennité à ces présentations tout en élargissant considérablement leur audience potentielle. Puisqu’il s’agit de promotion sans but lucratif, c’est tout bon.

Fin août, j’ai donc filmé l’introduction aux Web Services présentée par Benoît Piette (ses diapositives sont ici). Nous étions dans une grande salle du CRIM dont nous avions laissé une bonne partie des plafonniers allumés, ce qui fait que l’image est assez bonne (toutes restrictions gardées). J’ai inséré le petit logo de W3Québec semi-transparent dans Adobe Première Pro : l’effet est net et sans bavure.

Contenu disparu en même temps que Google Video

Introduction aux Web Services, par Benoît Piette (28.08.2006)

Fin septembre, nous avions droit à une présentation de Denis Boudreau, fraîchement revenu de ParisWeb 2006. Cela s’intitule Exploration du Web mobile (diapositives ici), un sujet dont Denis explique d’entrée de jeu qu’il n’est pas un expert. Ceci dit, son expertise générale des normes et technologies Web lui permet de défricher rapidement et efficacement la question, comme on peut le constater dans la vidéo. C’est d’ailleurs la situation dans laquelle se retrouvent souvent la plupart des professeurs ;->

Contenu disparu en même temps que Google Video

Exploration du Web mobile, par Denis Boudreault (25.09.2006)

Pris par le temps — ah! le colloque du RISQ ! — j’ai intégré le logo de W3Québec dans Ulead Video Studio Plus, un logiciel grand public que j’utilise souvent pour mes montages. C’est aussi avec cet outil que j’ai généré le fichier compressé envoyé à Google. Malheureusement, si ce logiciel est pratique et simple d’emploi, ses fonctions fines et ses codecs de sortie sont bien moins bons que ceux de Première (qui coûte, c’est vrai, beaucoup plus cher). Résultat : le logo de W3Québec est affreux!

Système d'éclairage légerJe tire deux autres enseignements techniques de cet enregistrement.

  1. Nous étions, cette fois, dans une plus petite salle dont la configuration nous a amenés à éteindre toutes les lumières. Nous n’étions éclairés que par l’écran sur lequel s’affichaient les diapositives. Il en résulte beaucoup de « bruit vidéo », ce qui m’a convaincu d’investir quelque 330 dollars (le prix en magasin) dans un petit système d’éclairage très paramétrable qui me permettra de corriger le problème à l’avenir. Nous pourrons en mesurer l’apport le mois prochain.
  2. Côté son, j’ai commis l’erreur de ne pas brancher de micro directionnel pendant les 10 premières minutes, pensant ainsi mieux capter l’atmosphère de cette petite salle. Mal m’en prit car, au final, le son qui en résulte n’est vraiment pas bon. Concentré sur mon problème d’éclairage, j’ai mis du temps à m’en rendre compte, mais les choses se sont arrangées ensuite, dès que j’ai pointé un micro externe vers Denis.

Je suis très heureux de pouvoir bénéficier chaque mois de l’expérience et de la perspicacité de professionnels ouverts et talentueux, comme le sont Benoît, Denis et tous ceux qui, comme eux, partagent leurs connaissances avec les membres de W3Québec. Je contribue comme je le peux à cet échange, espérant ainsi faire ma part pour que rayonnent les principes d’accessibilité et de normalisation dont W3Québec fait la promotion.

Pour conclure, précisons que ces vidéos véhiculent une bonne partie du contenu partagé, mais que la présence physique aux réunions permet de participer à l’échange, de le prolonger en s’y confrontant à d’autres points de vue et, à toutes fins utiles, de s’y constituer un réseau socio-professionnel de qualité. La vidéo ne communique pas cela. Raison de plus, si vous le pouvez, pour réserver votre « dernier lundi » de chaque mois afin de faire un tour au CRIM Montréal, de 19h à 21h. Stay tuned!


Ce billet a été publiée le 3 octobre 2006 sur economielogique.com et transféré ici le 15 mars 2009, en prévision de la fermeture prochaine de mon ancien site corporatif.

La fragilité, andidote de la performance

Une flaque d'eau, du sable et un galet dessinent un oeil minéral

J’ai découvert ce matin, sur le blogue de Maridan’, un bouquin publié en 2004 que je vais impérativement me procurer d’ici ce soir : La fragilité de Miguel Benasayag. Il faut lire ces extraits que ma lectrice préférée nous en livre et qui nourrissent magistralement les feux de mon cerveau. En résumé, voici un extrait de la jaquette d’Amazon.ca : « Au fil d’un parcours philosophique aussi exigeant que passionnant, (…) M. Benasayag explore les voies d’un renouveau de l’action politique. Il propose ici une théorie de l’émancipation qui dépasse l’opposition forts-faibles à la base du fonctionnement de nos sociétés, une théorie de la situation fondée sur la notion de « fragilité » comme dimension fondamentale de ce qui fait l’essence même de la vie. Sa grille de lecture nous permet de mieux saisir cette « mutation du citoyen » et cette quête de résistance à la virtualisation de la vie. »

Parmi les passages cités par Maridan’, j’aime particulièrement celui sur la technique dont les secrets de fabrication nous échappent et que nous utilisons à l’aveuglette, comme l’on récitait autrefois une prière. Le mystère de la technique remplace celui de l’Immaculée Conception et le clergé post-moderne troque la soutane contre un diplôme d’ingénieur et un M.B.A. Sommes-nous plus avancés ?

Inspirant, aussi, l’extrait résumant le thème général du livre, qui arrime le lien social à la fragilité intrinsèque de l’être humain. Ce constat traverse tous les bouquins éclairants que j’ai lu, ces derniers temps, de La force de conviction à Écologie et liberté. Il explique peut-être aussi pourquoi, dans notre univers de dispersion et de technicité, le réseau Internet connait le succès foudroyant que l’on connait. Sauf qu’il ne faut pas être dupe : être lié, ce n’est pas tout à fait la même chose qu’être hyperlié.

La liberté de presse s’applique-t-elle à tous ?

Affiche de soutien à Josh Wolf

N’importe qui, aujourd’hui, dans les pays développés, peut s’acheter une caméra, se mettre à filmer et diffuser ce dont il est témoin sur Internet. Un peu journaliste, beaucoup blogueur et notoirement engagé, c’est ce qu’a fait Josh Wolf (voir billet précédent) en diffusant cette vidéo d’une manifestation violente sur son blogue intitulé La révolution sera télévisée. Le jeune californien travaille pour une petite télévision communautaire sans grand pouvoir et il ne cache nullement ses opinions anarchistes. La justice, à qui il a refusé de donner son reportage intégral, l’a renvoyé la semaine dernière en prison et il devra y rester jusqu’à ce que sa cause passe en appel, l’été prochain.

Le San Francisco Chronicle signale, dans cet article, que deux de ses journalistes sont également poursuivis par la cour fédérale américaine sous un chef d’accusation similaire : refus de livrer leurs sources à la police dans une affaire de dopage. Cependant, ils resteront libres jusqu’à ce que leur cause soit entendue en cour d’appel. Or, bien que leur cause soit différente de celle de Wolsh, les principes qui la sous-tendent sont les mêmes, explique la section nord-californienne de la Society for Professional Journalists (SPJ) qui vient de nommer les trois hommes « Journalistes de l’année » à la lumière de leur combat pour la liberté de la presse libre et indépendante.

En août dernier, un éditorialiste du SF Chronicle affirmait d’ailleurs que « le Premier Amendement [constitutionnel qui garantit la liberté de presse, NDCA] n’a pas été conçu pour ne protéger que les grands médias. » On comprend donc que les petits médias indépendants devraient aussi être couverts par l’Amendement.

Si l’on poursuit ce raisonnement, les blogueurs et les podcasteurs devraient aussi avoir la liberté de protéger leurs sources. Le principe s’appliquerait donc à tout citoyen en situation de journalisme et non pas seulement aux citoyens exerçant un emploi rémunéré de journaliste.

En ces temps d’informatisation croissante des pouvoirs politiques et judiciaires, il n’est pas anodin de flirter avec l’idée d’un renforcement des contre-pouvoirs médiatiques et démocratiques, voire de les lier. C’est peut-être nécessaire pour arriver à garantir les libertés civiles dans les démocraties à haute technologie du XXIème siècle.

Dans cette vidéo diffusée la semaine dernière, Josh demande aux internautes de discuter de son histoire, d’explorer les questions qu’elle soulève et d’en parler autour de nous, sur nos blogues, dans nos journaux. Cela nous aidera à garder l’esprit alerte et cela lui permettra peut-être aussi de pouvoir aller recevoir son prix en personne, le 9 novembre prochain, dans un restaurant de San Francisco.

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Si le journalisme citoyen vous intéresse, n’hésitez pas à envoyer un à Josh Wolsh, dans sa prison :

Joshua Wolf 98005-111
Federal Correctional Institution – Dublin
5701 8th St. Camp-Parks, Unit J2
Dublin, CA 94568

Les lettres sont contrôlés par des gardiens et doivent obligatoirement comporter une adresse de retour.

L’affaire Gloaguen : du caviar dans le free speech

Blogue caviar

« L’affaire Natacha », titre Laurent Gloaguen, dit Le Capitaine, barreur des embruns point nets. En ce 28 septembre, le billet est vide : en attente de republication, parait-il. On a rarement vu ça : un billet vide suscitant 23 commentaires! [MAJ: Laurent a finalement réécrit ce billet le 29 septembre, bien qu’il reste daté du 26. Pour le coup, je lui envoie le 30 un trackbak du 28 ;-]

Il y a trois semaines, je n’avais guère entendu parler de « LG », que vaguement de Natacha « QS » (par Philippe et Michel, évidemment) et encore jamais visité Mémoire Vive, le vidéoblogue que cette dernière développe avec son frangin bidouilleur, Sacha. Aujourd’hui, huit jours après l’inénarrable polémique allumée par ce vidéopodcast, je me fais « caviarder » — sic : il y a aussi une blogosphère caviard ! — pour cause de « contrevérités » — et re-sac : j’ai le mal de mer. Certains de mes propos n’ayant pas eu l’heur de franchir le bastinguage, je me vois obligé de les réinventer plus bas, ma mémoire ne s’étant évidemment pas préparée à cela.

Ce qui est tordant, c’est qu’un peu plus bas, l’embrumeur s’adonne au copier/coller à propos de l’« affaire Jan Wong », bien canadienne, celle-là. Il pointe notamment vers le billet de Michel Dumais, reproduisant texto sa ligne de chute imparable : « Living with this free speech means sometimes, you get offended. Period! » Faut croire que le free speech, valable d’un océan à l’autre, ne l’est plus en haute mer. Sur le vaisseau du Capitaine Gloaguen, on caviarde ce qui déplait, sans se gêner pour dire ce que l’on pense par ailleurs. On est chez soi. Le capitaine de vaisseau ne supporterait-il que les vassaux?

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Le 28 septembre 2006, Christian Aubry a dit :
« Shirley et Dino »… Je ne sais pas à quoi vous carburez ni quelles sont vos frustrations, mais je constate une fois de plus que vous avez le fiel dans le sang, l’allusion assassine et la noirceur vissée au coeur. Reproduire ici le billet abscond de Denys ne fait vraiment pas avancer le débat.

  • « les blogs dépendent bien plus du capital culturel que du capital social, si tant est que l’on puisse les distinguer. » Si ce n’est pas le cas, alors, pourquoi le faire? Parce qu’on se sent plus fort en tentant d’imiter Proust qu’en créant avec fraîcheur et dynamisme une réelle communauté?
  • « Pour y trouver sa place, plus qu’une pathétique crise d’autoritarisme… » De quelle crise parle-t-on ? La vôtre, Laurent, qui vous êtes fâché tout bleu [bip] heu (je ne me rappelle plus)… en attaquant Natacha parce qu’elle vous avait obligé à répondre à ses questions sous la menace d’un micro Sony de calibre 57[/bip] ? Quand et où ladite dame aurait-elle fait preuve d’autoritarisme ?

Et puis vous trouvez ça normal, vous, le « capitaine », que des « influenceurs » passent la soirée à se prélasser sur les canapés d’un parti politique sans qu’il soit possible d’en rendre compte publiquement ? Que diriez-vous s’il s’agissait de dignitaires étrangers ou de barons de la grande industrie ? La démocratie ne mérite-t-elle pas une messe médiatique, parfois, même si cela vous semble un peu soporifique ?

Peut-être que ce que vous n’avez pas aimé, au fond, c’est le style de Natacha, sa façon de poser ses questions. En ce cas, calmez-vous et respirez pas le nez. Il ne s’agit que de la forme, concentrez-vous sur le fond. Et puis, SVP, arrêtez de jouer [bip]les vierges offensées[/bip], surtout que vos attaques [bip]heu… répétées (sans parler de la censure érigée en système)[/bip] prouvent exactement le contraire !

  • « Il faudra un apprentissage des pratiques usuelles et de la géographie des positions existantes que, à l’évidence, Mémoire Vive n’est pas prête d’amorcer ce pourquoi, fort probablement, son petit réseau ne deviendra jamais grand. » Mais de quoi parlez-vous ??? De politique, de coterie parisienne ou de Kamasutra? Qui êtes-vous pour asséner cette leçon pointifiante et que savez-vous de l’avenir de tel ou tel réseau qui ne sorte de votre appréciation subjective ?

À mon sens, professeur, et quels que soient leurs défauts (qui n’en a pas, dites-moi?), les petits films de Sacha et Natacha ont mille fois plus de chances de séduire les jeunes générations, de par leur modernité de forme et de fond, que vos noirâtres écrits nombrilistes imitant une langue soi-disant savante, en réalité vide et révolue [là, bien sûr, je faisais allusion à la prose emberlificotée de Denys Bergrave, ce qui explique peut-être pourquoi Laurent a privé ces propos peu amènes de leur ration de caviar].

Allez-y, crachez votre venin et traitez-moi de groupie insignifiante du « clan » Mémoire Vive. Prenez note, toutefois, que je ne connaissais ni leur blogue ni même leur existence il y a trois semaines, étant physiquement à mille lieux (5500 km, pour être plus précis) de la survie parisienne. En les filmant, je n’ai découvert aucun « second degré » au sens où vous l’insinuez [dans le commentaire précédent]. Seulement de la fraîcheur, de la simplicité, de la jeunesse, certes, mais aussi une dynamique et une vision du Web et de la société qui mérite vraiment d’être explorée pour ce qu’elle est. Pour le reste, c’est le public et ses réseaux qui décideront de leur avenir. Et du vôtre, aussi.

*

Fin de l’auto-[ré]citation. Les portions entre crochets sont des ajouts et [bip]celles-ci[/bip] sont des ré-créations.

Les "after hours" de YULBIZ

YULBIZ, vous connaissez ? Il s’agit d’une rencontre mensuelle fort sympathique entre montréalais(es) intéressé(e)s par les blogues d’affaires. Cela se passe au Café Méliès et j’ai déjà rendu compte en images de l’ambiance qui y règne. La soirée s’achève en général, par petits groupes, dans les restos du quartier. C’est cet after-hour que j’ai croqué, ce mois-ci, à l’aide de mon téléphone portable. La qualité de l’image s’en ressent, vu le manque de lumière et la taille nanoscopique de l’objectif, mais j’espère que cela donnera tout de même le goût à ceux qui hésitent encore de se joindre à nous, le mois prochain — histoire de refaire le Web autour d’une bonne bouteille !

Portrait de blogueurs: Natacha et Sacha QS

Cela fait plus de dix ans que Natacha et Sacha Quester-Siméon explorent le Web afin de le mettre au service des êtres humains. Il faut dire qu’ils avaient de qui tenir : Tatiana Faria, leur mère, la femme aux semelles de vent, fonda, en 1984, l’ONG française Les Humains Associés. C’est donc tout naturellement qu’ils tombèrent dans la communication en étant petits. Depuis lors, ils écrivent, filment, photographie, développent des médias, lancent des entreprises et surfent sur la vague Internet, plume et fusain au poing, les quatre z’yeux et le micro grands ouverts. Mais place à la parole, on tourne !

En parlant de tournage, cette vidéo a vu le jour dans des conditions assez particulières : cela se passait à Paris, boulevard Saint-Germain, tandis que Philippe nous parlait depuis Montréal, connecté au salon où nous nous trouvions tous les trois par la magie d’une liaison Internet. De temps à autres, j’ai basculé l’objectif de ma caméra vers l’ordinateur portable recevant cette liason afin de figurer la voix de Philippe. Ayant eu le plaisir de goûter à sa cuisine cet été, je trouve que ce son de couvercle de boîte de conserve lui va drôlement bien. 😉

Une seule prise, un long plan séquence comme je les aime et des sujets si volubiles que l’entrevue dure carrément 38 minutes. C’est long, certes, mais si vous vous intéressez, comme moi, à la communication numérique et aux petites histoires d’Internet, vous trouverez certainement cela passionnant. Par moment, la connexion « tombait », comme on dit (Heu… allo, Houston, vous nous recevez ?) et il fallait tout reprendre puis enchaîner. Évidemment, je me suis permis de couper ces petits intermèdes techniques. Les raccords impromptus qui en résultent sont les seuls artifices du montage.

Si j’en avais eu le temps, j’aurais bien ajouté le petit générique habituel ainsi que quelques captures d’écran des sites évoqués. Malheureusement, je rentrais de voyage et j’avais un agenda hyper-chargé, gracieuseté de sa Majesté le colloque annuel du RISQ (17ème du nom) que j’organise actuellement. Mais ça, c’est une autre histoire dont je me ferai un plaisir de vous entretenir très prochainement. ;-}

Ce « portrait de blogueurs » est le dixième de la série et le le neuvième que je réalise avec mon collègue et ami Philippe Martin, fabricant de blogues chez Paradigma (publication originale).


Ce billet a été publiée le 27 septembre 2006 sur economielogique.com et transféré ici le 15 mars 2009, en prévision de la fermeture prochaine de mon ancien site corporatif.

Que seront l’Europe et l’Amérique dans 20 ans devenus?

Oiseaux migrateurs

Je rentre d’un voyage familial d’une semaine à Paris. On y parle beaucoup d’immigration clandestine et notamment de ces Africains qui, sur des embarcations de fortune, se jettent à l’assaut des paradis économiques européens. Face à ce rêve immense, peu leur importe de périr en mer ou de croupir dans des camps de concentration avant d’être renvoyés chez eux.

Dans l’avion hautement technologique qui me ramenait en toute sécurité à Montréal, j’ai longuement contemplé la carte du monde publiée dans le numéro 399 du magazine La Recherche. Cette carte illustre les impacts du changement climatique à l’horizon 2050 et met en évidence «les gagnants et les perdants». Comme de raison, ce sont les humains du Sud — Africains en tête — qui seront les perdants et qui en subiront les pires impacts.

Cette carte n’est pas publiée en ligne, mais celle du monde réchauffé (©La documentation Française) présente à peu près les mêmes éléments :

Carte d'un monde «réchauffé»

 

On constate que d’intenses mouvements migratoires sont à prévoir en Asie en raison de la montée des eaux. Incapable de sortir de la misère noire dans laquelle la colonisation, puis la guerre et la corruption l’ont plongée, l’Afrique sera aux prises avec encore plus de famines qu’aujourd’hui à cause de la sécheresse, la désertification, l’érosion et l’épuisement des sols. L’Amérique latine, quant à elle, sera soumise à des pluies diluviennes et des inondations qui rayeront probablement de la carte nombre de villes et de villages. Des millions d’âmes s’éteindront au passage et plus encore seront en deuil et dans de cruels états de dénuement.

Aux États-Unis, pendant ce temps, le niveau des Grands Lacs baissera, l’agriculture des Prairies et de la vallée du St-Laurent en sera affectée. Il y aura du stress environnemental et des espèces acculées à l’extinction, de grandes sécheresses et des ouragans dans le sud mais, finalement, pas trop de dégâts.

Au nord-est du Canada, on se gèlera moins les petons en hiver et l’on sera en mesure d’exploiter les ressources naturelles situées plus au nord des régions d’exploitation minière actuelles (d’où la frénésie canadienne et les récentes convoitises internationales que ce secteur a suscitées). Si la navigation devient incertaine au Sud, de nouvelles voies de commerce maritime seront tracées dans un Océan Arctique délivré de sa banquise.

En Europe, les pays du Nord essuieront des précipitations plus intenses, la sécheresse augmentera au sud, mais les rendements agricoles augmenteront peut-être un peu sous l’effet d’une concentration accrue de CO2. Inondations, récoltes perdues et incendies de forêt se multiplieront, tandis que la fonte des neiges fera fondre les profits de l’industrie du ski dans les Alpes.

Ceci dit, qui aura encore le cœur à skier ? Probablement pas les millions d’Africains qui tenteront d’échapper à d’indicibles souffrances en envahissant, coûte que coûte, la forteresse européenne. Il n’est pas difficile d’imaginer le flot de désespérés migrant du Sud vers le Nord afin de sauver leurs peaux. Qui les blâmera ? Des européens inquiets pour leur propre avenir, sans doute, et des politiciens autoritaires tentant de leur faire croire que l’Apartheid représente, comme aux États-Unis ou en Israël, la bonne solution. Pas moi.

On n’arrête pas la mer qui monte !

Ces barrages administratifs et policiers retarderont un peu l’inéluctable, mais je ne donne vraiment pas cher de leur efficacité à long terme. L’histoire récente prouve, en effet, qu’aucune digue, aucun mur ne peut résister indéfiniment aux éléments déchaînés — l’être humain luttant pour sa survie n’en étant qu’un parmi les autres.

Qui plus est, les tensions raciales sont déjà fortes en Europe et l’on voit mal comment la radicalisation des politiques anti-migratoires pourraient les apaiser. Si l’extrême droite se permet de crier au loup, c’est parce que si le loup y était, il serait déjà dans la bergerie. En réalité, il s’agit d’êtres humains à la recherche bien légitime d’un avenir meilleur. L’incapacité des anciennes puissances coloniales à régulariser et intégrer efficacement ces migrants maintient ceux-ci, depuis des décennies, dans une situation d’altérité et de précarité qui tourne maintenant à l’affrontement sporadique, mais récurrent. Les damnés de la terre se transforment en damnés de la République. Hier encore, corvéables à merci, ils constituent aujourd’hui une formidable bombe à retardement démographique, sociale et culturelle.

Dans ce contexte, on peut se demander quelles seront les conditions concrètes de la « résistance européenne » à la pression migratoire des populations africaines, celle-ci étant décuplée par les changements climatiques. On peut aussi anticiper un phénomène de vases communicants — le trop plein d’affamés africains se déversant en Europe tandis que la fraction la mieux nantie de la population européenne trouverait refuge en Amérique du Nord afin d’échapper à l’« africanisation ».

Si le temps nous était compté…

Dans l’avion du retour, entre deux repas insipides, j’ai longuement discuté de ces graves questions avec mon voisin de gauche, un sympathique artiste d’origine maghrébine installé à Québec, depuis quelques années. Pétrie d’humanisme, de culture et de respect, sa vision coïncidait parfaitement avec la mienne, ce qui confirme une fois de plus qu’il n’y a pas de déterminant racial aux solutions politiques, économiques et sociales que l’espèce humaine doit imaginer et mettre en place pour assurer sa survie.

Sur le siège de droite, ma fille de 13 ans regardait Nos voisins les hommes, un divertissement américain traitant subtilement de la malbouffe et de la prolifération des banlieues. Tant mieux, me disais-je. Elle a encore le temps de s’éveiller à ses responsabilités d’homo sapiens de façon plus sérieuse. Ce temps nous est toutefois compté.

Portrait de blogueur: Martin Lessard

Martin Lessard est l’un des meilleurs analystes actuels des tendances du Web qu’il dissèque régulièrement sur son blogue, ZERO SECONDE. Contrairement à bien d’autres blogueurs, il écrit souvent de longs billets où il développe ses idées en intégrant beaucoup de liens vers des pages de références et des sources auxquelles il a puisé. Philippe Martin l’a rencontré avant-hier, sous l’oeil un peu embué par le soleil de ma petite caméra. Plus de détails sur nayezpaspeur.ca, le blogue de Philippe.

Vous remarquerez donc que le soleil m’a joué des tours. Ses rayons capricieux sont venus modifier les conditions de lumière et, parfois, saturer le visage de Martin. J’ai aussi laissé au montage des zooms un peu rudes, mais je ne pense pas que cela pose problème. Le propos n’en est pas moins passionnant; il s’agit d’un plan séquence et d’une seul prise; il serait donc malhonnête de maquiller cette réalité, d’autant que c’est la rentrée… Faut bien que ça paraisse, pas vrai?

Dans cette entrevue, Martin expose brièvement sa théorie des six cultures qui ont façonné Internet. Il l’a en partie empruntée à d’autres auteurs et prolongé, de façon originale, jusqu’au fameux Web 2.0. Cette théorie me semble parfaitement juste. Elle explique énormément de choses que la plupart d’entre nous ne perçoivent que fortuitement. En ce sens, Martin est pour moi un véritable artiste, car il nous donne à voir des choses qui étaient là, sous nos yeux, mais que l’on ne voyait pas.

Ce « portrait de blogueur » est le neuvième de la série et le le huitième que je réalise avec mon collègue et ami Philippe Martin, fabricant de blogues chez Paradigma (publication originale).


Ce billet a été publiée le 13 septembre 2006 sur economielogique.com et transféré ici le 15 mars 2009, en prévision de la fermeture prochaine de mon ancien site corporatif.

Colloque Développement durable et communications

Colloque Développement durable et communicationsÉconomie Logique est fière de participer au colloque sur le développement durable et les communications qui aura lieu le 4 octobre prochain à la Faculté des sciences de l’Université du Québec à Montréal. Organisée par la Chaire en relations publiques de l’UQÀM, cette conférence tentera de définir le rôle qui incombe aux communicateurs afin de favoriser la participation des organisations et de la population à ce que l’on qualifie parfois de « révolution post-industrielle ». J’y filmerai les conférences, qui seront ensuite diffusées le plus largement possible, selon les modalités choisies par le comité organisateur du colloque.

En mettant ainsi mon expertise de la publication « clés en main » de présentations multimédias au service de ce passionnant remue-méninges, j’espère apporter une contribution modeste, certes, mais non négligeable à la prise de conscience essentielle que ses organisateurs cherchent à provoquer. Je crois en effet que chaque citoyen peut et devrait faire sa part, aujourd’hui, pour que notre société prenne la pleine mesure de ses responsabilités à l’égard de son économie, de ses modes de productions et de leurs impacts sur l’environnement. Les communicateurs sont d’autant plus concernés qu’ils ont le pouvoir d’influencer non seulement leurs publics cibles, mais également leurs collègues et dirigeants.

Ayant conçu et organisé la numérisation des conférences du Réseau d’informations scientifiques du Québec (RISQ) en 2004 et en 2005, puis ayant entièrement produit les actes vidéos de la Conférence sur les logiciels libres dans les administrations publiques (CLLAP 2006), je possède le savoir-faire idéal pour réaliser cette opération. Par ailleurs, m’étant résolument engagé, il y a six mois, en faveur d’une « économie logique » fondée sur le développement durable ainsi que l’usage de la science et des technologies au service de l’homme (et non le contraire), j’ai donc offert mes services en échange d’une visibilité qui sera, je l’espère, bien méritée.

Je profite de ce billet pour remercier Judith Goudreau et ses collègues de la Chaire de leur confiance et je me réjouis par avance des contacts et des apprentissages passionnants dont je vais ainsi bénéficier.


Ce billet a été publiée le 11 septembre 2006 sur economielogique.com et transféré ici le 15 mars 2009, en prévision de la fermeture prochaine de mon ancien site corporatif.

Ces systèmes complexes qui broient nos libertés

Deux nouvelles très différentes, cette semaine, confirment que les corporations placent leurs intérêts, même les plus discutables, avant ceux des individus et que les systèmes judiciaire et politique sont, à cet égard, leurs meilleurs outils de répression.

Affiche du film The Corporation
Affiche du film The Corporation

Deux nouvelles très différentes, cette semaine, confirment que certaines corporations placent leurs intérêts, même les plus discutables, au-dessus de ceux des individus et que les systèmes judiciaire et politique, censés préserver l’homme des agressions iniques, constituent leurs meilleurs outils de répression. L’une concerne la défense de l’environnement et l’autre, la liberté d’expression et de circulation des données sur Internet. Allez comprendre comment il est possible, en 2006, que des organisations créées par et pour l’homme puissent en arriver à se retourner contre lui !

Il y a d’abord cette inacceptable poursuite stratégique contre la mobilisation publique (équivalent de l’anglais SLAPP) de 5 millions $ que la compagnie américaine American Iron & Metal Company (AIM) a intentée, en novembre dernier, contre onze membres de l’Association québécoise de lutte contre la pollution atmosphérique (AQLPA). Sous la pression financière de cette poursuite abusive, l’association est maintenant acculée à la dissolution, non pas qu’elle ait tort ou ait agi illégalement, mais parce qu’elle a… aidé la justice à faire son travail. Malheureusement, celle-ci est si lourde, si complexe et si coûteuse qu’elle ne peut la protéger contre le déluge de frais juridiques qui s’abat sur elle.

La seconde nouvelle inquiétante est diffusée par l’excellent Center for Democracy & Technology (CDT). Dans une longue analyse fort bien documentée, le CDT décortique le dossier du traité de l’OMPI sur la protection des organismes de radiodiffusion. En superposant au droit d’auteur, déjà internationalement reconnu, un nouveau « droit de diffuseur », l’Organisation mondiale de la propriété intellectuelle (OMPI) risque de tuer le bébé — la liberté d’expression et d’information citoyenne — avec l’eau du bain — les intérêts financiers étriqués des entreprises de radiodiffusion, de câblodistribution et (tenez-vous bien) les fournisseurs de service Internet qui, comme Yahoo, Google et YouTube, par exemple, diffusent des contenus qu’ils n’ont pas produits et sur lesquels ils ne détiennent aucun droit d’auteur. Ce traité pourrait leur permettre de contrôler la diffusion de nos oeuvres pendant 50 ans. C’est fort !

Ces deux affaires me laissent perplexe. La seconde, en particulier, démontre que les technologies les plus porteuses de liberté, celles-là mêmes qui naissent d’une aspiration légitime à libérer le potentiel créatif de l’homme, entraînent invariablement une réaction négative de la part des structures de pouvoir. Celles-ci ont vite fait d’imposer de nouvelles mesures de contrôle social destinées à en réduire la portée. Au final, ce n’est pas les individus (vous et moi, actionnaires, clients ou employés) qui en sortent gagnants. Ce sont les structures elles-mêmes, ces structures insensibles aux dommages collatéraux pernicieux qu’elles entraînent, ainsi que le nouveau clergé en chemise blanche qui les nourrit servilement avec l’illusion de détenir la Vérité Suprême.

» Voir aussi : WIPO Broadcasting Treaty (Electronic Frontier Foundation)