Le petit monde de la publicité et de la communication est en effervescence. Où sont passés les jeunes ? Comment rejoindre les consommateurs dans un monde où les médias se concentrent pour mieux se diluer dans la Toile aux mille et une aventures inédites et incontrôlables ? Chez le libraire comme sur le Web, quelques pistes commencent à poindre…
Dans une chronique publiée ce matin dans Le Devoir (mais maladroitement réservée aux abonnés sur le site Web de ce journal d’un autre siècle), Bruno Guglielminetti rend compte de sa lecture d’un livre signé Pierre Delagrave, président de Cossette Média, On efface tout et on recommence!, qui parait demain aux Éditions MultiMondes. Selon le chroniqueur, Pierre Delagrave* constate « qu’un des plus grands changements dans ce monde numérique a été de sous-estimer le transfert du pouvoir dans les mains du citoyen, du consommateur ». Il affirme également avoir remplacé la lecture matinale de son journal par celle de Google News pendant deux semaines et mieux comprendre, maintenant, pourquoi les jeunes s’abreuvent massivement aux sources d’information en ligne. La naissance récente du média citoyen québécois Cent papiers démontre d’ailleurs que cette tendance n’est pas simplement consumériste, mais plutôt l’expression d’un nouveau mode d’information interactif en train de naître.
Conséquences de cette évolution techno-informationnelle : « Le consommateur consacre plus de temps aux médias, mais est de moins en moins exposé à la publicité traditionnelle. Les agences de communication et les annonceurs doivent accepter ce changement fondamental et modifier leurs approches. » Pour ne pas perdre le contact avec le citoyen-consommateur, il faut désormais « le rejoindre au bon endroit, au bon moment. Il faut attendre qu’il nous invite, ou tout simplement attendre qu’il nous rende visite ». Oui, mais comment ?
Dans le domaine des relations publiques, le cabinet américain Burson-Marsteller s’attache désormais à courtiser les blogueurs influents, leur consacrant même tout un site Web. Les publicitaires, de leur côté, envisagent de mettre des publicités dans les jeux vidéos (au secours!) et se creusent la cervelle en lançant des campagnes de marketing viral sur le Web, alliant sites Web, blogues corporatifs, baladodiffusion, communautés virtuelles et organisation d’événements à forte teneur communicationnelle.
Nul ne peut réellement prédire où tout ceci va nous mener. Une chose, cependant, est certaine : nous vivons désormais dans une économie de réseau informelle et mondialisée. Au jeu des devinettes, le blogueur français Loïc Le Meur** s’entretenait récemment de cette question avec Thierry Crouzet, auteur d’un livre au titre révélateur : « Le peuple des connecteurs : ils ne votent pas, ils n’étudient pas, ils ne travaillent pas, mais ils changent le monde ». On y découvre une vision quelque peu utopique de l’avenir social, certes, mais probablement pas très éloignée de ce qui nous attend.