La liberté d’expression est-elle compatible avec la démocratie?!?

Alors que TikTok entretient aujourd’hui une armée de 40.000 «professionnels de la sécurité», rares sont les médias canadiens modérant les conversations sur leurs propres sites web…

Le plus difficile, dans la libération de la parole publique démocratique et citoyenne, c’est de l’encadrer afin qu’elle produise quelque chose de bon, de positif, qu’elle génère de l’intelligence collective et de l’espoir et non cette cacophonie anarcho-libertarienne à laquelle la montée en puissance toxique des médias sociaux nous a hélas! habitués.

Résultat: nous assistons aujourd’hui à un ressac de la liberté d’expression inconditionnelle entraînée par la fragmentation et la radicalisation de l’opinion, l’exposition massive à des réalités insoutenables et traumatisantes, sous la pression des pouvoirs politiques et réglementaires dépassés par les événements. La démocratie n’en sort pas gagnante — au contraire.

Rendez-vous compte: TikTok entretient aujourd’hui une armée de quarante mille (40 x 1000! 😵‍💫) « professionnels de la sécurité » alias censeurs. Car la censure-ciseau est inévitable dans l’environnement massif des plateformes numériques multinationales. À plus petite échelle (celle des médias nationaux, qui ont malheureusement renoncé à leur responsabilité démocratique depuis belle lurette), la moderation serait possible et aurait bien meilleur goût.

Car la modération ne consiste pas à censurer systématiquement toute expression déviante, dangereuse, violente ou les trois à la fois. Il s’agit plutôt d’encadrer avec exigence mais bienveillance, de recadrer sans cesse, d’animer l’exposition des faits, des afin de les faire aboutir à des conclusions positives.

Combien de médias patrimoniaux canadiens se donnent aujourd’hui cette peine? Tous ou presque ont abdiqué, préférant se tourner vers la puissance gouvernementale dans l’espoir de récupérer de façon coercitive une part du gâteau publicitaire qui leur a définitivement échappé. C’est triste et bien dommage — pour nous, pour eux, pour la démocratie.

➡️ Plus de détails dans le communiqué de TikTok.

Pétition bidon de soutien à Éric Zemmour

J’ai reçu une volée de courriels me remerciant d’avoir signé la pétition intitulée « Je soutiens Eric Zemmour ! #STOPcensure ». Je n’ai jamais signé cette pétition…

Hier après-midi, j’ai reçu une volée de courriels me remerciant d’avoir signé une pétition de soutien à Eric Zemmour que je n’ai jamais signée (voir la copie probante de cette pétition sauvegardée dans la Web Archive).

Ces quatre courriels, envoyés à une ou deux minutes d’intervalle, répondent à des individus non identifiables puisque les adresses mail des destinataires ne correspondent pas à leurs noms et n’existent tout simplement pas sur le serveur de messagerie du domaine aubry.org que je suis seul à administrer. Leurs « signatures » devraient donc être non recevables.

Voici les données d’identification de ces faux signataires, accompagnées des fichiers sources des messages au format texte normalisé EML:

Nom et lien PNGAdresse courriel (email)Fichier source
Capucine Delannoycohenadele@aubry.orgDelannoy.eml
Hugues deguichardstephane@aubry.orgHughes-de.eml
Margot Pereira-Legernormandclemence@aubry.orgPereira.eml
Xavier Massemauricelaporte@aubry.orgMasse.eml

En cliquant sur les vignettes ci-dessous, vous pourrez visionner des captures d’écran du début de chacun de ces courriels:

Une pétition qui renforce la désinformation

Qu’est-ce que cela prouve, me direz-vous? Plusieurs choses qui valent la peine d’être signalées:

  • Qu’il est très facile de « bourrer les urnes » d’une pétition en ligne si celle-ci n’est pas soumise à une validation rigoureuse.
  • Que cela n’est pas le cas avec la pétition des amis de Zemmour puisque aucun lien de validation n’est fourni dans le courriel.
  • Que les amis de Éric Zemmour (et/ou leurs amis anonymes) sont malhonnêtes et, donc, que leurs déclarations ne sont pas du tout crédibles.
  • Que cette pétition n’a de fait aucune valeur, si ce n’est qu’elle renforcera probablement les biais cognitifs des complotistes que le virulent polémiste proche du Rassemblement national et de la droite extrême séduit et excite par ses déclarations et comportements séditieux.

Comme aurait dit Reiser, on vit une époque formidable. Vive la République en décomposition et vive la France en perdition! 😉

On vit une époque formidable (dessin de Reiser)
Couverture de la bande dessinée de Reiser « On vit une époque formidable« .
©Éditions Glenat, Paris, 2011 (utilisation équitable).

TheftSourcing : Quand La Presse pirate Radio-Canada… sans le savoir ?

Tout va très vite, dans les médias, et encore plus depuis qu’ils battent au rythme des médias sociaux. C’est ainsi que l’on retrouvait ce matin, sur le site du quotidien montréalais La Presse, une photo de la terrible tragédie du Lac Mégantic initialement diffusée hier par Radio-Canada mais attribuée à… un twitteur belge ! Le journal semble avoir acquis un droit de publication pseudo-légal auprès de CrowdMedia, une agence montréalaise commercialisant des médias dit « citoyens ». Imbroglio.
Continuer la lecture de « TheftSourcing : Quand La Presse pirate Radio-Canada… sans le savoir ? »

Guillaume Brunet entre chez Cossette Optimum en passant par Yulbiz ;)

Le copain blogueur, yulbizeur, marketeur, twitter et «foursquareur» Guillaume Brunet a terminé sa période Transcontinental. Dès le 8 mars 2010, il sera à l’emploi d’Optimum relations publiques (une division de Cossette) à titre de directeur principal des médias sociaux.

Please RT !!! Le copain blogueur, yulbizeur, marketeur, twitter et «foursquareur» Guillaume Brunet a terminé sa période Transcontinental. Dès le 8 mars 2010, il sera à l’emploi d’Optimum relations publiques (une division de Cossette) à titre de directeur principal des médias sociaux.

C’est à Yulbiz qu’il a officiellement dévoilé la nouvelle hier soir en me demandant d’en immortaliser l’annonce en vidéo. Étant donné la carrure — dans tous les sens du terme — du bonhomme, j’aurais vraiment eu tort de refuser 😉

PS: Merci aux gentils figurants involontaires — on n’a plus de vie privée 😉

3e Mardi | Congrats Michelle | Hello Tara Hunt

Si l’on en croit la liste des invités ayant répondu présent sur Facebook, le petit café du centre-ville où se tient les “cooférences” (un néologisme de mon cru) du 3e Mardi va être plein à craquer. La réputation de Tara Hunt y est évidemment pour quelque chose et nombreux seront ceux, au Canada, aux États-Unis et au-delà, qui auront le goût de suivre sa présentation en direct sur le canal Ustream du 3e Mardi.

Sur un air connu (Il est rev’nu le temps des conféreeeen-ceuuuu…), et après la rentrée de W3Québec, j’aurai le plaisir, mardi prochain, de webdiffuser celle du 3e Mardi | Third Tuesday Montreal en direct du chic Daylight Factory. Et quoi de plus agréable, pour vous donner envie de nous rejoindre sur place ou à distance, qu’une petite entrevue vidéo avec Michelle Sullivan, co-animatrice de l’événement ?

Sur DailyMotion: En attendant la conférence de Tara Hunt au 3e Mardi

Si l’on en croit la liste des invités ayant répondu présent sur Facebook, le petit café du centre-ville où se tient les « cooférences » (un néologisme de mon cru) du 3e Mardi va être plein à craquer. La réputation de Tara Hunt y est évidemment pour quelque chose et nombreux seront ceux, au Canada, aux États-Unis et au-delà, qui auront le goût de suivre sa présentation en direct sur le canal Ustream du 3e Mardi.

Cette webdiffusion sera présentée par HKDP (Hill & Knowlton à Montréal), l’un des principaux cabinets-conseils en communications et en relations publiques au Québec qu’a récemment intégré Michelle à titre de Directrice des communications numériques.

Bonne fin de semaine et à mardi !

Diane Nadeau de Twitter au Laïka en passant par la Génération Web

Vendredi dernier, je tentais de travailler dans mon studio du centre-ville malgré le bombardement incessant de Twitter, Facebook, Skype et autres aléas sociaux, lorsque soudain… oups! j’appris que @dianenadeau était à deux coins de rue pendant encore une heure. Je ne pouvais pas rater ça. Après une rapide pause mnémotechnique, j’attrapais ma célèbre trousse d’e-paparazzi mobile afin de me rendre au non moins célèbre Laïka. Comme d’habitude, @PhilippeMartin était plongé dans son iPhone tandis que, bizarrement, @MichelleBlanc et @Emergent007 étaient absents. (?!?)

Vendredi dernier, je tentais de travailler dans mon studio du centre-ville malgré le bombardement incessant de Twitter, Facebook, Skype et autres aléas sociaux, lorsque soudain… oups! j’appris que @dianenadeau était à deux coins de rue pendant encore une heure. Je ne pouvais pas rater ça.

Ma célèbre trousse d'e-paparazzi mobileAprès une rapide pause mnémotechnique, j’attrapais ma célèbre trousse d’e-paparazzi mobile afin de me rendre au non moins célèbre Laïka. Comme d’habitude, @PhilippeMartin était plongé dans son iPhone tandis que, bizarrement, @MichelleBlanc et @Emergent007 étaient absents. (?!?)

C’est ainsi que je rencontrais pour la première fois Diane Nadeau, consultante en stratégie et marketing Internet et chargée de cours, depuis 2001, à l’Université de Sherbrooke. Je la remercie chaleureusement d’avoir si bien joué le jeu, avec sourire, passion, en une seule prise et sans aucune préparation.

Pour la petite histoire, c’est ce billet sur la nouvelle cohorte d’étudiants de Diane qui m’a mis le feu à l’oreille, comme dirait Jean Perron. J’ai tout de suite pensé à mon amie L. qui recule toujours, de mois en mois, son entrée dans le monde étrange et merveilleux de l’identité numérique et des médias sociaux. C’est à elle, et à tous ceux qui lui ressemblent à ce chapitre, que je dédie la dernière minute de cette petite entrevue.

Manuel Angelini compare la webdiffusion UGC et les solutions corporatives

En septembre dernier, plus de 250 podcasteurs, blogueurs, professionnels du Web et sympathisants participaient au premier PodCamp Montréal, une « anticonférence » sur la baladodiffusion et les nouveaux médias. J’y produisais la webdiffusion en direct d’une partie des présentations grâce à l’application Web 2.0 gratuite et sophistiquée Ustream.TV.

Celle-ci donne littéralement aux organisations modestes des moyens de diffusion presque comparables à ceux d’une grande entreprise. À l’aide d’une petite caméra numérique à 350 $, d’un ordinateur portable, de quelques câbles et du réseau Internet de l’UQAM, nous avons en effet pu diffuser un flux vidéo en direct, interagir avec les internautes connectés et archiver la vidéo pour visionnement ultérieur.

Manuel Angelini, expert des technologies vidéo sur IP et cofondateur de Pecunia, a eu la gentillesse de me relayer à la caméra le deuxième jour. Spécialiste des solutions professionnelles de webdiffusion utilisées dans les environnements corporatifs, il ne tarit pas d’éloge sur cette plateforme avant tout destinée au fameux « contenu généré par les utilisateurs » (UGC) :

« Ustream permet de faire du direct d’à peu près n’importe où, dit-il, avec toutes sortes d’options issues du Web 2.0 et touchant principalement l’aspect social, que l’on retrouve moins dans les plus grosses solutions de l’univers corporatif. »

L’interface de Ustream comprend en effet une fenêtre de clavardage permettant aux internautes de réagir, commenter, voire discuter entre eux, ce qui leur offre beaucoup plus qu’un simple rôle de spectateur passif. Un onglet est également prévu pour envoyer de courts messages texte sur Twitter afin, par exemple, d’annoncer les événements à venir dans les minutes qui viennent.

Conçue avec la technologie Adobe Flash, l’interface de contrôle des sources médias accepte n’importe quelle caméra disposant d’une fonction webcam et intègre même une minirégie permettant d’utiliser plusieurs caméras. Il faut cependant manier celle-ci avec précaution, car il s’agit d’une application bêta qui conserve encore quelques bogues et est donc susceptible de planter à tout moment.

Selon Manuel Angelini, les solutions de webdiffusion UGC comme Ustream ou Mogulus ont encore certaines étapes à franchir avant d’intéresser les grandes entreprises, qui exigent une fiabilité à toute épreuve, et les médias, qui privilégient quant à eux la qualité du signal et le contrôle des droits d’auteur.

Elles sont cependant une source d’innovation et d’inspiration pour les promoteurs de solutions plus robustes qui commencent à intégrer l’aspect communauté qu’elles proposent, comme les espaces de clavardage et la possibilité de récupérer le code d’une diffusion pour l’afficher en quelques clics de souris sur son blogue ou son site Web.

En attendant, grâce à ce genre d’applications, les petites entreprises, les nouveaux médias, les établissements d’enseignement et les organismes sans but lucratif disposent désormais d’un nouveau canal multimédia pour diffuser leurs messages sur Internet. Reste à voir jusqu’à quel point ils seront prêts à l’utiliser.