3e Mardi de @jfcodere : aux sources, citoyens !

« N’accordez pas trop de crédit aux rumeurs et vérifiez par vous même. » ©amicalmant 2009

Cette captation diffusée en CC-BY-SA est constituée de neuf séquences vidéo enchainées l’une à l’autre. Utilisez les boutons de navigation situés dans les parties droite et gauche de l’image pour “zapper” plus rapidement. Si votre système le permet, utilisez le mode “HQ” qui offre une qualité d’images nettement meilleure. Voir plus bas pour plus de précisions.

Dans mon billet sur la retentissante conférence de Michelle Blanc Médias Trads versus Web 2.0 du 3e Mardi de mars dernier, j’écrivais : « J’espère que la personnalité extraordinaire de Michelle Blanc, la charge iconoclaste de son discours et l’acuité de sa vision contribueront à réveiller nos dinosaures médiatiques en voie de disparition ».

Deux mois plus tard, j’étais de retour au Daylight Factory — pas pour filmer la réplique de la FPJQ tel qu’attendu, mais celle de Jean-François Codère, un jeune dinosaure assez spécial car natif du numérique (il a débuté sa carrière il y a 10 ans au cyberquotidien Multimédium, peu de temps après que j’aie quitté le poste de rédacteur en chef), journaliste, cyberjournaliste et blogueur.

Une conférence très néo-médiatique

Pour mémoire, JFC avait lancé en mars dernier une attaque en règle contre Michelle et les «gourous du Web», accusés de jeter le bébé avec l’eau du bain afin de satisfaire leurs intérêts commerciaux. Il replongeait dans l’eau chaude quelques jours plus tard en minimisant l’importance des médias sociaux. Puis il donnait cette conférence au Third Tuesday Montréal avant d’enfoncer le clou dans un billet de précisions sur son blogue.

Co-production: Christian Aubry et Michelle Sullivan Communications

La webdiffusion de cette conférence sur Ustream et sa post-production ont été en partie financées par Michelle Sullivan Communications, co-fondatrice des 3e Mardi | Third Tuesday Montréal, selon un nouveau « modèle d’affaires sociales 2.0 » que j’expérimente depuis quelques temps. Comme pour webcom, W3Québec et la CLLAP, il s’agit de minimiser les coûts au maximum grâce aux outils 2.0 et à un savoir-faire polyvalent,  puis à trouver des commanditaires ponctuels ayant un intérêt direct à ce que ces événements soient diffusés ou souhaitant faire leur part afin d’élargir leur portée. Étant partie prenante et solidaire de ces communautés, j’assume moi-même une partie du budget.

Techniquement, j’appelle cela du journalisme citoyen. Le contenu est généré par les utilisateurs, qui prennent en charge les moyens de diffusion numérique. Il ne s’agit pas ici de produire de l’opinion, mais un témoignage social, une source directe d’expression, de documentation et d’information que chacun peut utiliser comme bon lui semble, que ce soit pour son information personnelle, dans son blogue, son intranet, voire son site de médias.

Car les médias « traditionnels en mutation » peuvent également bénéficier de cet apport de contenu indépendant, y collaborer, le réutiliser, le commenter, le prolonger, comme ce fut récemment le cas à webcom. Y a-t-il là de quoi fouetter un dinosaure? ;-}

Comment le mieux présenter une heure de conférence ?

J’ai eu un long échange par courriel, ce matin, avec Sébastien Paquet à propos de la présentation de ce long enregistrement vidéo de plus de 45 minutes. Il me demandait pourquoi je  l’avais découpé en morceau et publié sur Youtube plutôt qu’ailleurs. En substance, je lui ai répondu que :

  1. Le découpage est en partie imposé par la longueur, puisque Youtube limite la durée des vidéos à 10 minutes (↓) et que l’encodage de fichiers très gros est quelque peu aléatoire sur d’autres plateformes. Par ailleurs, d’un point de vue éditorial, cela permet d’effectuer une pré-indexation sommaire des sujets couverts, d’accéder plus rapidement à une portion qui vous intéresse et de ne republier au besoin qu’un extrait précis.
  2. Le choix de Youtube repose sur les fonctionnalités de ses listes de lectures (playlists), qui enchainent les vidéos dans un lecteur à commandes visuelles dynamiques présentant la vidéo en pleine largeur. On a ainsi le meilleur sous tous les rapports : choix à la carte, visionnement linéaire, zapping de scène en scène style DVD, qualité de base et haute qualité.
  3. Avantage marginal pour les co-producteurs : si vous visionnez toute la conférence, vous verrez le court générique de fin huit fois plutôt qu’une seule ;-}

Ceci dit, je reste ouvert (même la nuit) à vos commentaires, questions ou suggestions.


(1) La limitation à 10 minutes des vidéos Youtube a été montée à 15 minutes en juillet 2010, puis totalement supprimée pour les comptes vérifiés.

Manuel Angelini compare la webdiffusion UGC et les solutions corporatives

En septembre dernier, plus de 250 podcasteurs, blogueurs, professionnels du Web et sympathisants participaient au premier PodCamp Montréal, une « anticonférence » sur la baladodiffusion et les nouveaux médias. J’y produisais la webdiffusion en direct d’une partie des présentations grâce à l’application Web 2.0 gratuite et sophistiquée Ustream.TV.

Celle-ci donne littéralement aux organisations modestes des moyens de diffusion presque comparables à ceux d’une grande entreprise. À l’aide d’une petite caméra numérique à 350 $, d’un ordinateur portable, de quelques câbles et du réseau Internet de l’UQAM, nous avons en effet pu diffuser un flux vidéo en direct, interagir avec les internautes connectés et archiver la vidéo pour visionnement ultérieur.

Manuel Angelini, expert des technologies vidéo sur IP et cofondateur de Pecunia, a eu la gentillesse de me relayer à la caméra le deuxième jour. Spécialiste des solutions professionnelles de webdiffusion utilisées dans les environnements corporatifs, il ne tarit pas d’éloge sur cette plateforme avant tout destinée au fameux « contenu généré par les utilisateurs » (UGC) :

« Ustream permet de faire du direct d’à peu près n’importe où, dit-il, avec toutes sortes d’options issues du Web 2.0 et touchant principalement l’aspect social, que l’on retrouve moins dans les plus grosses solutions de l’univers corporatif. »

L’interface de Ustream comprend en effet une fenêtre de clavardage permettant aux internautes de réagir, commenter, voire discuter entre eux, ce qui leur offre beaucoup plus qu’un simple rôle de spectateur passif. Un onglet est également prévu pour envoyer de courts messages texte sur Twitter afin, par exemple, d’annoncer les événements à venir dans les minutes qui viennent.

Conçue avec la technologie Adobe Flash, l’interface de contrôle des sources médias accepte n’importe quelle caméra disposant d’une fonction webcam et intègre même une minirégie permettant d’utiliser plusieurs caméras. Il faut cependant manier celle-ci avec précaution, car il s’agit d’une application bêta qui conserve encore quelques bogues et est donc susceptible de planter à tout moment.

Selon Manuel Angelini, les solutions de webdiffusion UGC comme Ustream ou Mogulus ont encore certaines étapes à franchir avant d’intéresser les grandes entreprises, qui exigent une fiabilité à toute épreuve, et les médias, qui privilégient quant à eux la qualité du signal et le contrôle des droits d’auteur.

Elles sont cependant une source d’innovation et d’inspiration pour les promoteurs de solutions plus robustes qui commencent à intégrer l’aspect communauté qu’elles proposent, comme les espaces de clavardage et la possibilité de récupérer le code d’une diffusion pour l’afficher en quelques clics de souris sur son blogue ou son site Web.

En attendant, grâce à ce genre d’applications, les petites entreprises, les nouveaux médias, les établissements d’enseignement et les organismes sans but lucratif disposent désormais d’un nouveau canal multimédia pour diffuser leurs messages sur Internet. Reste à voir jusqu’à quel point ils seront prêts à l’utiliser.