Pour en finir avec les demandes de connexion Facebook (et Linkedin*) infondées

Du bon usage des outils de contact personnel sur les médias sociaux.

Comme vous-même, je suppose, je reçois régulièrement des demandes de connexion Facebook [PS: ou Linkedin] émanant de personnes inconnues qui ne me donnent aucune façon d’évaluer la pertinence de leur répondre « oui » ou « non ». Très souvent, la consultation de leur profil, laconique et/ou insignifiant, n’apporte aucun élément de réponse.

business_cardPour ne pas être impoli, j’ignore donc leur demande tout en leur envoyant un petit mot personnalisé, du genre:

« Bonjour Louise. Où nous sommes-nous rencontrés? Si ce n’est pas le cas, que me vaut l’immense plaisir de m’interroger avec une grande perplexité sur la raison de votre demande de connexion? »

Quelle perte de temps!

Pourtant, chaque formulaire de demande est accompagnée d’une option « Ajouter un message personnel… » permettant, justement, d’ajouter une once de savoir-vivre, quelques explications, une touche personnelle, enfin, à sa demande. Comment se fait-il que ces gens ne l’utilisent pas puisqu’ils s’adressent à un pur inconnu?

Une carte d’affaires? La belle affaire!

Certes, ma copine Michelle Blanc affirme sur toutes les ondes accepter les demandes de n’importe qui car (je résume) « on ne refuse pas une carte d’affaires, n’est-ce pas? ». Michelle étant désormais un personnage public, c’est son privilège et son droit. Ce qui est vraie pour elle ne l’est cependant pas forcément pour tout le monde et je vais tenter de vous expliquer pourquoi.

En ce qui me concerne, mon profil Facebook n’est pas un lieu de travail, mais de détente personnelle et professionnelle, un « partenariat public/privé », en quelque sorte. J’y tiens librement des propos tantôt professionnels, tantôt personnels. J’y suis connecté avec ma fille adolescente, des membres de ma famille, des collègues de travail, des relations proches ou lointaines, voire même des gens que je ne connais ni d’Adam ni d’Ève, mais avec qui j’ai eu des échanges agréables ici ou là.

Je publie sur Facebook des éléments publics ainsi que des éléments classés « privés mais non confidentiels ». Je tiens donc à connaitre un peu les gens à qui je donne accès à mes données privées. Idéalement, je m’impose de créer avec eux un début de relation personnelle, même si celle-ci est encore mince et embryonnaire.

Dans la vraie vie, je ne refuse jamais une carte d’affaires que l’on me tend en me disant bonjour, puis en m’adressant quelques mots d’explication et un sourire. Sinon, que ferais-je de la carte d’un inconnu dont je ne sais rien? Elle finirait dans une poubelle ou un tiroir. À quoi bon? Et pourquoi donnerais-je la mienne à une personne qui ne m’adresse même pas la parole? Pour me bercer de quelle illusion?

Connexion, mode d’emploi

En conclusion, j’invite tous celles et ceux qui souhaitent me compter parmi leurs amis Facebook à ne pas le faire à la légère. Je leur demande aimablement de se poser simplement cette question: « Pourquoi et qu’est-ce que j’ai à échanger avec ce type? ». Ensuite, il leur suffit d’accompagner leur demande d’un petit mot *personnalisé* et d’y partager avec moi la réponse à cette question. Voilà, c’est tout!

Si c’est encore trop leur demander, il peuvent toujours se connecter à mon profil LinkedIn. Il s’agit là d’un strict profil d’affaires. Je n’y verrai donc aucun inconvénient.

Mise à jour (13 février 2012)

* Dérives actuelles et bon usage de Linkedin:

Malheureusement, Linkedin est devenu entretemps le nouvel Eldorado des chercheurs d’or virtuel, collectionneurs de contacts et solliciteurs commerciaux en tous genres. À mon grand regret, je n’y accueillerai plus que les demandes de connexions pertinentes, c’est à dire conformes à la vocation de ce réseau de contacts professionnels avérés.

Je me suis rendu compte, en effet, qu’il n’est pas du tout pertinent de créer des connexions Linkedin factices avec des inconnus, aussi sympathiques et bienveillants soient-ils. En plus de « délayer la sauce » et d’affaiblir le rapport signal/bruit, cela dénature la valeur même de ce réseau dans lequel tout contact découle théoriquement d’une relation préexistante à même d’engendrer, le cas échéant, une recommandation crédible. La nécessité de cette relation est écrite noir sur blanc dans les conditions d’utilisation (article 10):

B – Don’t undertake the following::
5 – Invite people you do not know to join your network;
(…)
8 – f) (…) (a) using LinkedIn invitations to send messages to people who don’t know you or who are unlikely to recognize you as a known contact; (b) using LinkedIn to connect to people who don’t know you and (…)

Si la magie de « l’effet réseau » permet d’y entrer en contact avec un grand nombre d’inconnus constituant autant de nouveaux contacts potentiels, c’est avant tout grâce au filtrage bidirectionnel de personnes dignes de foi, pas à l’aveuglette. Plus cette chaîne de confiance professionnelle basée sur l’expérience vécue est trahie par ses propres utilisateurs, plus Linkedin perd de sa pertinence et, avec elle, de son utilité socio-professionnelle. Pour ne pas dire de sa future valeur boursière, mais souhaitons-lui de ne pas en arriver là.

Si vous cherchez à faire de nouveaux contacts sur Linkedin, voici mes conseils:

  • N’envoyez jamais de demande de connexion à une personne qui ne vous connait pas sans lui envoyer en même temps un message personnalisé contenant des explications claires et solides de ce geste;
  • N’affirmez jamais de contre-vérité en cochant n’importe quoi sur le formulaire de validation de la demande (« Comment avez-vous rencontré Untel? »);
  • Ne présumez pas que le fait d’être abonnés à un même groupe Linkedin est une raison suffisante pour accepter votre invitation;
  • Participez plutôt avec dynamisme aux groupes de discussion afin de démontrer qu’ils correspondent à vos intérêts professionnels majeurs. Vous y susciterez alors certainement la sympathie et l’intérêt de gens qui, comme vous, sont ouverts à de nouvelles connexions. Une fois qu’ils auront échangé leurs opinions avec vous dans une ou plusieurs conversations, ils seront prêts à répondre favorablement à votre message personnalisé d’invitation.
  • Enfin, posez-vous toujours deux questions avant d’inviter une personne dans votre réseau:
    • Quel intérêt ai-je à établir cette connexion, alors que je peux suivre cette personne sur un groupe de discussion Linkedin, peut-être aussi sur Twitter ou Google Plus, sans nécessairement l’ajouter à mes contacts?
    • Quel intérêt ma demande a-t-elle pour elle et comment la lui la mieux présenter ?

Ça a l’air bête comme ça, mais, à en juger par les demandes que je reçois, bien des gens ne se posent jamais ces questions élémentaires !

13 réflexions sur « Pour en finir avec les demandes de connexion Facebook (et Linkedin*) infondées »

  1. Bon. Alors, voilà, ce site était encore en développement lorsque Heri, Laurent sont venus m’y saluer, tandis que Michelle y a discuté ferme. Ce matin, j’ai modifié mon thème et, allez savoir pourquoi, tous les commentaires ont disparu! Vraiment dommage. Merci quand même pour le test beta. 🙂

  2. Je ne sais pas si ça va nous motiver à commenter si tu redémarre la machine tous les jours.

    Bon, comme je t’aime bien voici de nouveau mon commentaire qui ressemblait à ça : « Félicitations Christian pour ton nouveau blogue. Ta belle plume nous manquait sur la toile. »

  3. Merci, Laurent. En ce qui concerne le blogue, il me convient maintenant et je peux donc dire qu’il s’agit de la version 1.0 🙂

    Je regrette surtout d’avoir perdu les commentaires de Michelle B., qui s’était exprimée sur la question pour laquelle je l’invoquais plus haut, à savoir Facebook. Ses arguments sont intéressants, à savoir que Facebook est pour elle une manière de faire rayonner sa « business » et que si trois inconnus qu’elle avait acceptés comme « amis » finissaient par lui confier un mandat, peu importe qu’elle en ait accepté 2000 pour rien.

    Ce à quoi je répondais que je comprends, certes, mais que cela encourage tout simplement le spam parce que cela signifie que plus on a d’«amis», plus on a de chance d’engranger des contrats. Certains renversent alors la proposition et se mettent à lancer des demandes de connexions par centaines et à n’importe qui. Ça, désolé, mais c’est du spam.

    Par ailleurs, des personnes vulnérables qui entendent Michelle dire cela à une heure de grande écoute vont se mettre à accepter n’importe qui et cela peut leur attirer des ennuis si des escrocs, la mafia russe ou des pédophiles trouvent le moyen d’exploiter les données plus ou moins personnelles auxquelles ils aurons ainsi accès.

    En ce qui concerne tes félicitations, je te remercie mais ma modeste plume n’a jamais vraiment quitté la Toile. Elle s’investissaient ailleurs. Quant à mes caméras et mes micros, ils te réservent encore quelques surprises pour bientôt 🙂

  4. Bonjour,

    Voici la beauté et l’inconvénient de facebook, qui envoie en groupe des invitations aux contacts de vos contacts sur un simple clic. (cela peut être effectivement irritant).

    Cela ne me dérange pas dans la mesure ou cet outil permet justement d’approcher des gens de nos connaissances, d’horizons professionnels variés, avec qui échanger des idées et être pro-actif. Dans tous les cas, à n’importe quel moment, on peut effacer le link.

    Toujours est-il que vous pouvez rapidement voir les gens sérieux des spammeurs ! Si vous voyez que la personne a une centaine de contacts, c’est qu’il y a une sélection qui se fait à un moment ou à un autre.

    Mis a part mes VRAIS amis et ceux qui font partis du réseau pro, Facebook est un moyen de s’entourer de gens tout de même intéressants. Le fait que ce soit plus convivial m’a permis de faire des liens pro intéressants. Linkedin est plus ciblé et parfois trop « cul coincé » si je peux m’exprimer ainsi.

    On porte déjà tellement de masques, que je trouve que facebook peu donner un coté plus  »humain ». Les amis de facebook n’étant jamais imposés, vous avez juste un petit clic à faire sur une petite croix !

  5. Bonsoir Charles. Je ne comprends pas très bien votre histoire d’envoi pyramidal, mais il est vrai qu’il arrive à tout le monde d’omettre de se présenter proprement en envoyant une demande de connexion facebook. L’ergonomie du système n’est pas toujours évidente et ce serait un point d’amélioration à y apporter.

    Sur le fond, je ne conteste pas que les réseaux sociaux puissent susciter des rencontres enrichissantes, voire de nouvelles amitiés. On se rend en effet vite compte si un profil nous « parle » ou pas. Reste que je n’aime pas être sollicité par des inconnus sans le moindre mot de bienvenue ou d’explication. Je ne suis pas une machine et je me sens mal d’être traité comme tel.

    Il me semble que, pour se connecter à un(e) inconnu, cela prend une raison, un intérêt commun, un début de conversation, bref quelque chose… Pourquoi et comment êtes-vous arrivé jusqu’à moi? Voilà une information que j’aurais apprécié de connaitre. Cela aurait de plus suscité un début de conversation circonstancié. Bien sûr, on peut toujours faire la sélection après coup, mais en a-t-on le temps? Pas moi.

    Comme je l’explique plus haut, facebook n’a rien à voir avec Linkedin et Twitter. Il y a des photos, des vidéos, la famille, etc. Je souhaite partager tout cela avec des gens sensibles à la valeur de cet univers personnel. J’ai du mal à me dire qu’il ne s’agit que d’objets de consommation anodins — que je ne suis moi-même, peut-être, qu’un simple objet de consommation à vos yeux.

    Merci d’être venu jusqu’ici et bonne fin de semaine!

  6. Bonjour Christian,

    En réponse,
    Justement ne sommes nous pas des machines très perfectionnés, pourvues de sentiment et d’émotion. D’ailleurs les professionnels du marketing et de la pub nous ont bien disséqués. Dans notre société nous sommes induits de faire des choses en croyant être libre de choisir. De quoi sommes nous réellement maître ?
    Oui quelques détails de la vie de tous les jours nous fait penser de ne pas être sur les rails du quotidien malgré une rarissime automation.

    Facebook que j’ai boudé longtemps, fait partie de notre évolution. De cette foutu mondialisation. C’est effectivement un nouvel outil pour rester en contact bref avec nos vrais amis. Heureusement les FILTRES permettent d’avoir une certaine pudeur voir encore une vie privée. Il s’agit de faire ses choix et de maîtriser toute la latitude de cet outil advenant que l’on choisisse de l’utiliser.
    Avant n’avions nous pas les lettres, puis le téléphone, les e-mail, le chating, la vidéo conférence et enfin la pluri-actualité de nos proches et autres apr ce réseau.

    Il est vrai que recevoir une demande d’AMI sur facebook par des inconnus manque franchement de savoir vivre. Mais c’est tres Américain du Nord. Déja en partant le mot AMI me dérange… Pour être mon AMI il faut effectivement avoir partagé des moments important. Facbook joue donc sur les sentiments et l’isolement; Je changerai le mot ami par CONTACT. Car mes amis les vrais j’en ai une dizaine, les autres sont des COPAINS (voir le site copains d’alors), des COLLEGUES ou Contacts d’affaire (voir LinkedIn) et les autres … (RÉSEAU CONTACT).
    Je pense que Facebook c’est un amalgame de tout cela.
    Reste que c’est un puissant outil, et comme tous les outils ils peuvent être problématique si mal utilisé.

    Oui certaines options de facebook (dépendant des pays, et des langues !!) offre une facon rapide de faire des contacts via adresse courriel ou deuxième cercle de réseau de nos vrais amis. Il y a aussi ce côté voyeurisme de ces dernières années que Mark Zuckerberger a su exploiter. Car les gens sont curieux de savoir qui sont vos amis ou vos styles de contact.
    Encore une fois le max de fiche ne devrait pas dépasser deux cent. Même que c’est beaucoup, qui peut s’occuper de suivre autant d’actualité ? et c’est la que moi je décroche, car cela remet en cause le fait même d’être sur facebook…Aussi, je classifie ,et, une majorité d’actualité des gens les moins pertinents ou futiles est masquée (quelle belle option). Puis il faut comme dans la vraie vie a un moment donné faire le ménage des contacts qui n’échangent jamais. (cela prend 10min par deux mois).

    Bref, voici que facebook nous fait échanger…c’est bon finalement !
    Je vous laisse je vais prendre un pot sur une terrasse avec mes AMIS ;o)

  7. Christian, je suis tombée ( aie aie! ) sur cette article, et je me suis rappelée comment nous nous sommes rencontrés. Des fois, des demandes facebook envoyées sans message se transforment en bonnes rencontres.

    Line

    1. Je suis d’accord, Line, à condition d’initier la conversation. Si je ne t’avais pas relancée, peut-être ne nous serions-nous jamais parlé.

      Et puis même, en admettant que nous aurions fini par nous parler quand-même, n’est-t-il pas agréable et courtois de se présenter quand on veut entrer en contact avec quelqu’un que l’on ne connait pas ?

  8. Salut Christian,

    Dans la vie, il y a 10 catégories de personnes : ceux qui se demandent « Qu’est-ce que ce nouveau contact va m’apporter ? » et ceux qui se demandent « Qu’est-ce que je peux apporter à ce nouveau contact ? »

    Je te laisse deviner ceux qui sont le plus ouverts d’esprit et qui acceptent systématiquement les demandes de contact.

    Je ne suis qu’un grain de poussière,
    Antoine.

  9. Cher Antoine, ton amour des logiciels libres m’empêche de te jeter la pierre, mais que préconises-tu, au juste? Que l’on accepte n’importe quel demande de contact, avec ou sans justification? Que l’on ignore les conditions d’utilisation pourtant précises de Linkedin et les raisons qui les sous-tendent? Désolé, mais j’explique plus haut pourquoi je ne mange pas de ce pain-là.

    Avoir « l’esprit ouvert » ne signifie pas le vider de sa substance en le surchargeant d’informations inutiles. Je n’ai pas envie de voir défiler, sur mon fil d’actualité, des centaines de noms et de visages inconnus partageant des nouvelles qui ne m’intéressent pas. Il y a d’autres réseaux pour cela. Je n’ai pas envie non plus que des inconnus spamment mes contacts ou me quémandent une introduction que je serais bien en peine de justifier.

    Effectivement, je n’utilise pas Linkedin par générosité mais pour conserver mes contacts professionnels. Cela fait 35 ans que je suis sur le marché du travail, alors je n’ai aucune raison de développer ce réseau solide à l’aveuglette et à l’infini.

    Je regrette de t’avoir vexé et j’espère sincèrement avoir l’occasion de te connaitre sous un jour plus attrayant. D’ici là, tu n’as pas besoin de Linkedin pour me trouver, n’est-ce pas? 😉

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