Pauvres Afghans! Il est dommage pour eux que Baby Bush, le fin stratège de la Quatrième Guerre Mondiale, n’ait pas retenu cette leçon chèrement apprise : « Si tu es invincible sur un front, assure-toi de compléter totalement ta victoire avant d’en ouvrir un second. » (Amicus Calmanus, ©2004)
- Napoléon était victorieux en Europe de l’Ouest lorsque, soudain, il décida de s’attaquer à l’Empereur de Russie. Mal lui en prit. Ce fut le début de sa dégringolade jusqu’à l’Ile d’Elbe. La plus puissante armée de l’histoire était vaincue.
- Hitler avait également écrasé l’Europe de l’Ouest lorsqu’il se retourna contre l’Union Soviétique dont il espérait ne faire qu’une (grosse) bouchée. Mais en réalité, elle fut si dure à avaler que ses soldats durent reculer en rangs désordonnées jusqu’à Berlin. Ce faisant, le front occidental était tellement dégarni que les Alliés y pénétrèrent aussi facilement que dans de la cervelle d’agneau. La plus puissante armée de l’histoire était vaincue.
Rumsfeld et les joueurs d’échecs du Pentagone ne sont pas très doués en Histoire, visiblement. S’ils avaient concentré leurs pièces maîtresses en Afghanistan au lieu de les déplacer en Irak, ils auraient pu épargner aux pions afghans bien des désagréments. Ils auraient aussi remporté une victoire à long terme contre le terrorisme, qu’ils n’ont fait pour l’instant qu’empirer. Enfin, ils auraient apporté un peu plus d’espoir et de dignité à tous les musulmans, ce qui constitue probablement la clé du problème ayant mené aux événements du 11 septembre 2001.
Au lieu de cela, ils ont nourri la haine à l’étouffer. Sale histoire dont nul ne peut prévoir la fin.