John Kerry aura été élégant et subtil jusqu’à l’ultime constat d’échec. Son carnet Web de campagne, lui, s’est figé dans une posture d’incrédulité désormais anachronique (MAJ : puis sabordé).
Plus de 3 millions de voix séparent Kerry de Bush, parait-il. Une moitié du peuple américain gagne, l’autre perd tout et pleure. À part quelques néo-dictateurs comme Poutine et « Berlusconnerie », le reste du monde pleure, lui aussi, malgré les déclarations diplomatiques généralement apaisantes de ses dirigeants.
À venir : encore quatre années d’arrogance, d’obscurantisme religieux, de recul des libertés et de refus des gestes politiques essentiels au sauvetage de notre environnement planétaire.
George W. Bush étant déjà passé en une nuit de l’état d’alcoolique grave à celui d’intégriste de la chrétienté renaissante, parions qu’il se transformera la semaine prochaine en archange de la paix mondiale, en apôtre de la résolution rapide et effective du conflit israelo-palestinien, en champion impitoyable de la lutte à l’effet de serre, en ennemi du déficit budgétaire et de la corruption — bref en président charismatique capable d’affronter les enjeux planétaires et de se faire aimer et respecter jusqu’au fin fond de la terre d’Islam.
Au XXIème siècle, comme nous l’aura appris cette campagne désastreuse, c’est encore et toujours l’espoir qui fait vivre, et non pas la sagesse. Résignons-nous et prions, mes frères.