Bonne année. Ceci étant dit avec beaucoup d’éloquence et sans que nul ne puisse me taxer d’hypocrisie, venons-en au fait : il faut abolir la monarchie car elle est contraire aux droits de l’homme et au principe de liberté.
Je m’explique. Le prince Harry fait scandale. Pourquoi? Invité à « une fête d’anniversaire dont la thématique était l’Afrique coloniale, le jeune prince s’est présenté (…) vêtu en officier [allemand] de l’Afrika Corps » orné d’une croix gammée. Pas bon, ça, Prince coco.
« Dans sa lettre d’excuse, Harry avoue avoir tout bonnement manqué de jugement pour le choix de son costume. » Un peu con mais pas trop, le prince. N’importe quel hooligan aurait pu s’en tirer par cette pirouette en s’attirant les bonnes grâces du jury ou, à tout le moins, les circonstances atténuantes. Le troisième prétendant au trône d’Angleterre a dû subir, lui, une campagne de presse internationale sans pitié. C’est injuste!
Pensez à la pauvre reine Elizabeth, condamnée à se promener jusqu’à la fin de ses jours avec une pièce montée sur la tête. Au moins, personne apparemment ne se moque d’elle — et pour cause : aux yeux des monarchies démocratiques, comme nous le rappelle Aujourd’hui le Maroc, seule la figure régnante est inviolable et sacrée. Son frère et sa belle soeur, en revanche, ont été forcés d’abdiquer afin de jouir d’un minimum de vie privée. Quant à Lady Di — tu parles d’un surnom lourd à porter! — elle vécut un enfer encore plus terrible que Stéphanie de Monaco jusqu’à ce qu’un cocktail léthal de paparazzis et d’alcool creuse son tombeau au fond d’un tunnel.
De nos jours, les princes et princesses ont la vie dure. Tout bardés de prestige qu’ils soient, la monarchie démocratique (hum… cherchez l’erreur) les soumet à une tyrannie médiatique incompatible avec le respect de la vie privée et la liberté d’expression qu’elle revendique pour ses simples citoyens. Face à cette injustice flagrante, à cette citoyenneté à deux vitesses, il n’y a que deux solutions : le retour à la monarchie absolue ou son abolition pure et simple.
N’ayant pas d’intérêt objectif pour la première, je choisis sans hésiter l’abolition. Exécution.