Vous avez sûrement reçu dernièrement un courriel vous invitant à signer (?) une pétition interpellante quelque part, t’sé veux dire, CONTRE la coupure des budgets de formation gastronomique à l’école, le bouclier anti-imbéciles, la mégapole du savoir-soigner sans médecin ou, à l’inverse, POUR la reconstruction du pont sur la rizière Thaï. Ne niez pas — j’ai des preuves — et ne souscrivez SURTOUT PAS à cette pétition.
Répondez à celui ou celle qui vous l’envoie qu’Internet est en train de devenir obèse à cause d’une surcharge pondérale au niveau de ses protocoles de messagerie méta-libidineuse. Expliquez-lui qu’il existe aujourd’hui des moyens simples et efficaces de mettre une pétition en ligne, sur un site Web, en évitant de faire circuler ainsi dans tous les sens 500 000 messages bourrés d’adresses de courriel pour rien. Faites lui comprendre que des « spammeurs » tomberont peut-être, par hasard ou pas rasés, sur ce pactole d’adresses toutes fraîches qu’ils bombarderont de 500 000 millions de milliards de messages non sollicités stupides, disgracieux, inutiles et souvent malhonnêtes.
Enfin, si l’on ne vous demande pas d’apposez votre adresse de courriel au bas de la pétition, posez-vous cette question toute simple : que vaut, moralement, légalement et politiquement, une pétition de noms sans adresse, sans signature manuscrite — bref, sans mécanisme d’authentification?