Aujourd’hui, on devrait évaluer un logiciel non seulement pour sa valeur intrinsèque, mais également pour son intéropérabilité. Cela règlerait bien des problèmes en cas de changement d’entreprise, par exemple, ou de transfert de savoir-faire entre Mac, Linux et Windows pour n’importe quelle raison. D’autant qu’à l’ère des normes et codes source libres et ouverts, l’interopérabilité n’est plus un idéal, mais une réalité.
Le grand défi, en effet, quand on veut s’affranchir des chapelles informatiques et travailler sur n’importe quelle plateforme sans exclusive, consiste à trouver des outils équivalents sur chacune d’entre d’elles. Si le même outil fonctionne sur toutes, tout va très bien car il n’est plus nécessaire d’apprendre à se servir de deux ou trois logiciels différents pour atteindre le même résultat. Ainsi en va-t-il d’OpenOffice, dans le domaine de la bureautique, par exemple. Ce progiciel constitue bien sûr la seule alternative possible à Microsoft Office sous Linux, mais il permet en prime de continuer à utiliser parallèlement son Mac OS ou son Windows XP sans souffrir de «conversionnite aigüe». Disponible pour les trois plateformes, OpenOffice rend le passage de l’une à l’autre totalement transparent.
Même liberté avec the Gimp, l’éditeur graphique phare de l’industrie informatique libre; Firefox, le fureteur Web le plus complet et le plus performant que le monde ait connu à ce jour; avec aussi une foule d’autres projets développés de façon conviviale, ouverte et naturelle (car au mérite) sur le portail SourceForge. Soit dit en passant, SourceForge devrait franchir, d’ici quelques semaines, le cap des 100 000 projets. Oui, Madame, 100 000 !
Grâce à Google et à SourceForge, j’ai découvert aujourd’hui un utilitaire incontournable que j’attendais depuis plusieurs mois. Il s’agit de Directory Synchronize, un synchronisateur de dossiers et de fichiers, comme son nom l’indique, fonctionnant en Java sous Mac, PC, Linux… et peut-être même sous Palm OS — mais cela reste à vérifier 🙂 Il fonctionne en tout cas à merveille sous Windows et Linux, ce qui me permet de passer de l’un à l’autre en ne modifiant que légèrement ses fichiers de configuration, vu que la syntaxe des chemins de fichiers n’est pas la même sur les deux plateformes. L’interface est simple à utiliser, le contrôle et la fiabilité sont excellents. Qui plus est, ce logiciel issu de l’univers Linux ayant recours à toute la puissance des fichiers de configuration, il est tout à fait possible de l’exploiter en mode console. Cela n’a l’air de rien, mais les non voyants et les administrateurs de systèmes apprécieront.
J’ai vraiment l’impression que les champions de l’intéropérabilité, des normes ouvertes et de l’informatique libre sont, peu à peu, en train de changer le paysage. Le cas d’Apple, qui a bâti sur les bases d’Unix un environnement plus ouvert et largement intéropérable avec Linux, en dit long. La progression constante des applications Java et l’ubiquité du serveur Apache, qui permet de rouler les mêmes applications sur n’importe quelle plateforme, transforment profondément, eux aussi, notre rapport au système d’exploitation.
L’informatique libre n’a rien à voir avec la religion, mais tout avec l’universalité, le dynamisme et l’efficacité. C’est une révolution industrielle qui ne fait que commencer. Hasta la libertad siempre ! 😉
Merci Christian,
On dirait que nos idéaux ne sont pas si lointains finalement — bien hâte de poursuivre cette discussion devant un bon café. Petit détail, sourceforge va atteindre le 100 000 projets, mais combien sont encore développés ?
P.S.: sniff, j’ai perdu le texte que je venais de taper…
Bonjour, M. le Président 🙂 Beaucoup de projets sont en jachère, c’est vrai, et c’est ce que j’évoquais en parlant de développement « au mérite »: seuls les plus prometteurs et les mieux gérés cristallisent énergie et participation. Quant aux chiffres du répertoire que tu lies à ton commentaire, ils diffèrent quelque peu de la statistique « officielle » se trouvant sur la page d’accueil de SourceForge, laquelle annonce ce matin 99 543 projets (soit près de 10 000, et non pas 100 000, mais c’est déjà beaucoup).
Tu vas trouver que j’insiste beaucoup, mais comment est-ce que 99 543 projets est plus près de 10 000 que de 100 000 ?
Sans transition, où caches-tu tes photos ? 🙂
Je ne peux pas t’en vouloir de t’évertuer à guérir ma sénilité précoce, surtout que tu l’as fait avec un certain tact. Ma seule excuse: manque de sommeil, cette semaine. Bref, je corrige le chiffre dans la chronique et on n’en parle plus 😉