Autour de la question shakespearienne d’être ou ne pas être en faveur de l’appellation Web 2.0 (rappel des épisodes précédents), il me semble que le débat s’est soudainement envenimé, cette semaine, parce que des gens immergés dans le Web ne perçoivent pas de rupture dans le continuum de l’histoire récente de son développement (et pour cause) et parce que certains se sentent visés par les accusations de malversation rampante comme celle que suggère le billet de Philippe.
Je pense toutefois que l’on peut esquiver cette flèche-là sans discréditer l’ensemble d’un propos qui mérite d’être pris en compte. Car je sais pertinemment, pour l’avoir vécu, que la norme de fonctionnement des boîtes Web d’il y a quelques années, dérivée des TI et de la pub, a entrainé certaines entreprises dans des dépenses astronomiques pour un retour sur investissement négligeable. Ça, mes amis, cela s’appelle « tuer la poule aux oeufs d’or ».
Dans ce contexte, il me semble sain et normal qu’une nouvelle génération d’entrepreneurs de services Web s’approprie des outils open source afin d’offrir des sites clés en main facile à exploiter et offrant un retour sur investissement bien supérieur. Ces outils sont souvent axés sur la communication, l’échange et le patient tissage d’une communauté en réseau, plus que sur la publication top-down. Du coup, ils entrainent un nouveau paradigme de communication commerciale sur le Web et, derrière lui, des gens d’affaires, de marketing et de communication énergiques et enthousiastes qui s’empressent de le faire fructifier. Quoi de plus normal ?!?
- Oui, le Web 2.0 est un mot clé discutable, comme tant d’autres mots-clés que nous employons chaque jour sans nous y arrêter. Michel a fort bien traité cette question-là ici.
- Non, ceux qui l’emploient ne sont pas tous des mécréants et il n’est pas louable de leur tirer dessus à vue comme s’est employé Laurent à le faire ici.
Y a-t-il des utilisations exagérées du concept de Web 2.0 ? Je suis mal placé pour le savoir, mais bien sûr qu’il doit y en avoir. Dès que quelque chose fonctionne, il y a des abus. Toujours. La chose intelligente à faire, je crois, c’est de dénoncer ces abus sans jeter le bébé avec l’eau du bain.
Maintenant, si certains entrepreneurs ou développeurs se sentent visés par quelque chose de pas joli-joli, de deux choses l’une, d’après moi : soit ils sont un peu trop paranoïaques, soit ils ont effectivement des petites choses à se reprocher car, comme dit le proverbe, il n’y a pas de fumée sans feu.
PS : ce billet est la reformulation d’un commentaire publié dans le billet précédent. Il y a parfois des commentaires qui valent autant sinon mieux que les billets dont ils sont issus et j’en prends acte ici. Signalons aussi ce texte éclairant de Jeffrey Zeldman que j’ai découvert grâce à un commentaire de Michel 3.0.