Je viens de remettre en ligne les dernières chroniques, publiées en 1999 dans Multimédium, qui concluaient mes deux années de service à la tête de la rédaction de ce petit cybermédia. La première concernait la place alors occupée par les femmes sur Internet ; elles y sont aujourd’hui infiniment plus nombreuses et je m’en réjouis. La fin de l’utopie virtuelle? trahissait ma méfiance à l’égard de ce que les humains risquaient de faire d’Internet, ce médium extraordinaire et porteur d’espoir.
Huit ans plus tard, nous avons pu constater à maintes reprises que le réseau est « neutre », comme toute technologie, et que la qualité, bonne ou mauvaise, de son impact sur nos vies dépend moins de sa nature que de ceux qui le contrôlent. Internet peut être à la fois un vecteur de liberté humaine et un instrument de propagande, de contrôle et d’asservissement social. Tout dépend du rapport de force entre les hommes qui l’utilisent.
Rien n’est magique en ce bas-monde et il en va de même pour les technologies environnementales que nous allons développer au cours des prochaines décennies. Aucune n’est bonne ni mauvaise en soi. Mais chaque technologie, en complexifiant le système de production économique, risque de nous éloigner un peu plus de nos objectifs pourtant fort simples : équilibre naturel, jouissance raisonnable et bonheur de donner, de recevoir, de partager. Mais avons-nous le choix ?