Récemment, j’ai indiqué les deux raisons majeures pour lesquelles je n’ai pas voté Sarkozy à la dernière élection présidentielle française. Il faudrait y ajouter sa tangente élitiste : une doctrine économique favorisant l’enrichissement individuel plutôt que collectif, ses nuits post-électorales au Fouquet’s, ses jogging à Malte, ses escapades de milliardaire, ses amitiés mondaines affichées comme autant de symboles de distinction sociale.
En ce qui concerne son projet de réforme de l’impôt, en revanche, je suis plus mitigé.
- Bouclier fiscal : aucun contribuable ne pourra donner plus de la moitié de ses revenus tirés du travail à l’Etat par l’impôt. Cette mesure ne favorise que les plus riches. Il faut voir si elle aidera à contrer l’évasion fiscale ou pas, car a priori, elle est socialement rétrograde et politiquement risquée.
- Réforme de l’impôt sur la fortune, avec la mise en place d’une déduction pour investissement dans les PME. Mmmh, ce n’est peut-être pas une si mauvaise idée, au fond. Cela peut potentiellement favoriser la croissance et obliger l’argent qui dort à se réveiller et à circuler. Qu’on l’aime ou non, l’argent reste le sang de l’économie. Son existence n’est pas un problème pour autant qu’il circule.
- Sarkozy souhaite que 95 % des successions soient exonérées d’impôts. Dans le cas des classes moyennes, je suis assez d’accord. On devrait imposer le travail et le capital à la source, mais ne pas le taxer encore à l’occasion d’une succession. En clair, le « multi-taxage » devrait être banni de la fiscalité de tous les Etats au profit d’une première imposition plus juste au plan social.
Bref, la politique est une chose compliquée. Dès qu’on laisse de côté doctrines et idéologies, il devient plus difficile de faire la part des choses et, donc, de voter. Quand, en plus, on vit, on s’informe, on consomme et on paie ses impôts à 5 000 kilomètres, cela devient carrément de l’irresponsabilité.
Pour moi la principale raison de ne pas voter pour sarko est plus dans la méthode (sarkozy) que dans les actes (cités au dessus par exemple).
Chez Nicolas Sarkozy il y a une volonté de tout contrôler.
1 : supprimer toute contestation à l’UMP
2 : à TF1, en faisant nommer Laurent Solly, son directeur de campagne à la direction de la chaine.
Aucun dirigeant n’est infaillible. Un dirigeant qui n’entend pas (n’accepte pas) la critique ne peut que finir par s’égarer.
La France doit se réformer. La question qui se pose est de savoir comment. Dans le langage de l’entreprise on parle de conduite du changement. La base de toute conduite du changement est de faire que chaque membre du groupe se sente « acteur » de ce changement.
Cela nécessite, de la part du management, de l’écoute et de faire que tous le monde se sente concerné. Je pense que la méthode choisie par Nicolas Sarkozy est malheureusement vouée à l’échec …
« Le pouvoir corrompt, le pouvoir absolu corrompt absolument »
Excellent commentaire, Laurent. Je dois cependant te dire que je connais peu d’entreprises qui agissent réellement comme tu le décris. Les vertueux discours des conseillers en gouvernance résonnent dans les salles de conférences, certes, mais il me semble qu’ils sont rarement appliqués correctement.
Tout ça pour dire que je ne suis pas très étonné que les Français aient choisi un homme autoritaire comme président. De Louis XIV à Sarkozy en passant par Napoléon, Pétain, De Gaulle et Mitterrand, ils ont toujours entériné les délits d’autoritarisme. De Gaulle l’avait bien dit : « Les Français sont des veaux ! » Je te recommande la lecture du troisième paragraphe de cette entrevue avec le fils du général pour comprendre les origines de cette boutade. Très édifiant !
La réforme fiscale de Napoleon Ier est plus compliquée que ce que les médias en présentent la génialité … Il ne faut pas oublier qu’il fut le créateur d’un bureau d’avocats, à Neuilly, dont l’objet est la transmission de patrimoine des plus grandes fortunes de France ; il ne s’agit pas de simplifier, il s’agit de faire plaisir aux copains.
Cette technique est bien connue de la famille Bush, sur quatre générations. De plus, l’augmentation de son salaire de président [140%, 180%, 300% selon les sources] est aussi à relier au fait simple de la pension de sa femme… Pour en savoir plus http://www.arretsurimages.eu.
@ lèu,