Blogue

Portrait de blogueur(e): Martine Gingras

Communicatrice (et vice-présidente, Communications, de NetSym), mère, jardinière et banlieusarde, Martine Gingras produit l’un des blogues les plus consultés du Québec: banlieusardises.com. Dans l’entrevue, elle raconte le cheminement logique qui l’a menée à y traiter de cuisine, puis de produits de soins personnels, de jardinage, de loisirs et de maternité.

Le clip joué sur mon GSM

Cliquez sur l’image pour agrandir !

Ce tournage ayant eu lieu dans la foulée de celui de Marie-Chantale Turgeon, je suis resté dans la même note bucolique, réutilisant la même musique d’introduction et les mêmes chants d’oiseaux. Pendant que Philippe et Martine faisaient connaissance, j’ai tourné les plans fixes et autres scènes d’ambiance parsemant le clip. Évidemment, ces ajouts allongent quelque peu le temps de montage, mais il me semble que c’est assez plaisant.

Côté technique, je n’avais pas emporté mes éclairages car nous devions tourner dehors. Mal m’en prit car le ciel banlieusard s’est assombri et, au dernier moment, nous avons décidé de tourner à l’intérieur. L’éclairage halogène zénithal de la cuisine n’était pas idéal et c’est ainsi que des ombres marquées batifolent sur le visage de Martine. J’ai essayé de les atténuer un peu en adoucissant le contraste, mais j’ai retenu la leçon : ne jamais plus me séparer de ma boîte d’éclairage, au cas où !

Pour la première fois, Philippe a accepté que je le filme en pleine action, allant même jusqu’à s’adresser à la caméra. Je me suis donc senti autorisé à l’intégrer au clip, ce qui nous rapproche de plus en plus du langage télévisuel.

Le clip joué sur mon GSM

Cliquez sur l’image pour agrandir !

Ceci dit, il y a loin de la coupe aux lèvres, comme on dit. Mon nouveau SonyEriccson W810i me permet en effet de vérifier que le film fonctionne aussi bien (notamment les titrages) sur l’écran réduit d’un téléphone cellulaire que sur Internet. Dans l’industrie de la télé, actuellement, on a plutôt tendance à penser l’image en fonction des nouveaux récepteurs à haute définition. Deux médiums radicalement différents entraineront forcément deux approches différentes…

Ce « portrait de blogueur » est le septième de la série et le le sixième que j’ai réalisé avec mon collègue et ami Philippe Martin, fabricant de blogues chez Paradigma (publication originale).


Ce billet a été publiée le 6 juillet 2006 sur economielogique.com et transféré ici le 15 mars 2009, en prévision de la fermeture prochaine de mon ancien site corporatif.

Portrait de blogueur(e): Marie-Chantal Turgeon

Marie-Chantal Turgeon est une artiste et communicatrice montréalaise spécialisée en culture et adepte, elle aussi, du podcasting audio et vidéo. Son blogue, Vu d’Ici est rédigé le plus souvent en anglais, la lingua franca du Web, mais parfois aussi en langue française, pour des textes plus personnels. Comme son collègue Julien Smith, elle couvre aussi des événements artistiques, tels les présentations récentes de Délirium à Montréal, ce qui en fait une véritable pionnière des nouveaux médias.

Pour cette production, j’ai repris toutes les bonnes idées des Portraits précédents. En prime, je me suis amusé à intégrer des plans de coupe tournés dans le Parc Lafontaine avant et après l’entrevue. À la fin de celle-ci, un événement insolite est arrivé et je n’ai pu m’empêcher de l’immortaliser dans le fil de l’action. ;-}

Multimediaman et corneille

© m-c turgeon

Cette fois-ci, l’éclairage naturel a facilité l’obtention d’une assez bonne qualité d’image. Cela me confirme que l’unité d’éclairage est au moins aussi importante, sur le Web, que la fixité et la simplicité du décor. La compression est une bête capricieuse qu’il faut apprendre à bien connaître…

Ce « portrait de blogueur » est le sixième de la série et le cinquième que j’ai réalisé avec mon collègue et ami Philippe Martin, fabricant de blogues chez Paradigma (publication originale).


Ce billet a été publiée le 3 juillet 2006 sur economielogique.com et transféré ici le 15 mars 2009, en prévision de la fermeture prochaine de mon ancien site corporatif.

Hébergement vidéo : il n'y a pas photo

Les offres de services d’hébergement vidéo gratuit sont de plus en plus nombreuses, en Europe et aux États-Unis. Ceci dit, tous ces services recréent de nouveaux fichiers vidéo à partir des sources qu’on leur soumet, ce qui dégrade énormément la qualité finale. Il faudra que se développe un marché de l’hébergement vidéo un peu plus haut de gamme avant que les entreprises et les amateurs exigeants ne sautent dans le bateau.

À titre d’exemple, j’ai effectué un court montage de quelques plans captés, hier soir, à la soirée mensuelle de YULBIZ, au Café Méliès. J’ai exporté la séquence au format Windows Media encodé à 512 Mb/s, ce qui a donné ce fichier de 7 Mo que vous pouvez télécharger ici. Ensuite, j’ai téléversé ce fichier sur Yahoo Video, qui l’a converti en Flash 7 et a généré cette page Web afin d’y présenter le résultat que voici :

thumbnail

Visionnement en téléchargement progressif avec Flash
Cliquez sur l’écran et patientez quelques secondes.

Parallèlement, j’ai réalisé une exportation directe de la même séquence au format Flash 8. Étant donné la bande passante limitée de ma connexion ADSL, je ne vous en propose ici qu’un court extrait, situé à 1’25 » du début. Cliquez sur le contrôleur ci-dessous pour comparer la qualité avec celle de Yahoo Video. Vous constaterez que la qualité est bien meilleure :

thumbnail

Cette différence de qualité est normale. Pour cette version, j’ai travaillé à partir d’un fichier à haute résolution (720×480 pixels) et peu compressé (±1,5 Mb/s), soit la séquence maîtresse au format DV. L’encodeur Flash 7 de Yahoo a dû se contenter du fichier Windows Media à basse résolution (384×288 pixels) et déjà assez compressé (0,5 Mb/s). La différence est donc comparable à celle qui existe entre une huile d’olive « première pression à froid » et une huile ordinaire, issue d’une deuxième ou d’une troisième pression.

Étant donné le coût réel de la bande passante, on comprend fort bien que les hébergeurs Jumpcut, DailyMotion, Google Video et autres cherchent à réduire le poids des fichiers qu’ils distribuent gratuitement. Les vidéastes exigeants et les entreprises soucieuses de leur image ne pourront cependant pas se contenter d’une qualité aussi faible. Les services d’hébergement multimédia professionnels, sans compromis sur la qualité, offrant des prix raisonnables et des fonctionnalités aussi simples que celles des services précités, ont donc très certainement de beaux jours devant eux.


Ce billet a été publiée le 28 juin 2006 sur economielogique.com et transféré ici le 15 mars 2009, en prévision de la fermeture prochaine de mon ancien site corporatif.

Expiation sur la Montagne

Dimanche dernier, j’ai décidé qu’il était temps de faire de l’exercice et d’expier mes péchés en gravissant « la Montagne » � vélo. La sueur remplace le sang, certes, mais la grimace de souffrance reste la même.

Dimanche dernier, j’ai décidé qu’il était temps de faire de l’exercice et d’expier mes péchés en gravissant « la Montagne » à vélo. Après tout, depuis que Paul Chomedey, sieur de Maisonneuve y a dressé une croix, en 1634, en signe de remerciement à la Sainte Vierge, des générations entières se sont arraché les genoux sur les marches des oratoires afin d’implorer la clémence divine. Or, les joggueurs et cyclistes qui se tapent les trois kilomètres de sentier menant au sommet du Mont-Royal, le matin, n’ont rien à leur envier. La sueur remplace le sang, certes, mais la grimace de souffrance reste la même.

Recevoir l’absolution de Dieu a toujours entrainé quelque pénitence. Le culte de la santé et de la beauté fonctionne sur le même shéma. La vie sédentaire et le manque d’oxygène font le reste, donnant lieu à de nouveaux rituels.

Suant sang et eau, le système cardio-vasculaire soumis à rude épreuve, j’ai poursuivi l’analogie jusqu’à la première station, premier terrain plat, première récompense de l’ascension : le lac des Castors. J’ai redoublé d’efforts jusqu’à la deuxième station, le Belvédère Kondiaronk, où je me suis arrêté quelques minutes pour écouter le Grand Prix de Formule 1 démarrer bruyamment, là -bas, sur l’île Sainte-Hélène. Puis j’ai achevé mon supplice au pied de la Croix, le coeur battant, amen.

Ce que le catéchisme ne dit pas, c’est le plaisir de la descente, sans effort, corps délié, une envolée dans le vent et la fraîcheur de la forêt.

No citizen left behind

L’Internet pour tous. Aucun citoyen oublié. Voici le plan aussi limpide qu’ambitieux dont l’Europe vient de se doter en matière d’accessibilité numérique. Datée du 12 juin 2006, la déclaration ministérielle de Riga déclare la guerre à la « fracture numérique » inhérente à l’explosion de la société de l’information.

Cosmonaute en fauteuil volantEnviron un citoyen européen sur trois, en effet, n’a, actuellement, pas ou que partiellement accès à l’information numérique, que ce soit du fait de son âge, de son appartenance sociale, de sa condition physique ou mentale, voire de sa situation géographique. La tâche est donc énorme mais nécessaire au maintien d’une société inclusive à visage humain.

Sur Google, la recherche des mots « e-inclusion canada » mène droit au site du Réseau de recherche e-Inclusion qui vise à procurer à tous les Canadiens une expérience multimédia plus enrichissante. Dans quelques semaines, je vous reparlerai de ce consortium administré par le CRIM et à propos duquel je viens de réaliser un article à paraître dans le numéro 9 de la revue @ccéléraTIon.


Ce billet a été publiée le 16 juin 2006 sur economielogique.com et transféré ici le 15 mars 2009, en prévision de la fermeture prochaine de mon ancien site corporatif.

À la recherche du consommateur perdu

ConsommationLe petit monde de la publicité et de la communication est en effervescence. Où sont passés les jeunes ? Comment rejoindre les consommateurs dans un monde où les médias se concentrent pour mieux se diluer dans la Toile aux mille et une aventures inédites et incontrôlables ? Chez le libraire comme sur le Web, quelques pistes commencent à poindre…

Dans une chronique publiée ce matin dans Le Devoir (mais maladroitement réservée aux abonnés sur le site Web de ce journal d’un autre siècle), Bruno Guglielminetti rend compte de sa lecture d’un livre signé Pierre Delagrave, président de Cossette Média, On efface tout et on recommence!, qui parait demain aux Éditions MultiMondes. Selon le chroniqueur, Pierre Delagrave* constate « qu’un des plus grands changements dans ce monde numérique a été de sous-estimer le transfert du pouvoir dans les mains du citoyen, du consommateur ». Il affirme également avoir remplacé la lecture matinale de son journal par celle de Google News pendant deux semaines et mieux comprendre, maintenant, pourquoi les jeunes s’abreuvent massivement aux sources d’information en ligne. La naissance récente du média citoyen québécois Cent papiers démontre d’ailleurs que cette tendance n’est pas simplement consumériste, mais plutôt l’expression d’un nouveau mode d’information interactif en train de naître.

Couverture du livre de Pierre DelagraveConséquences de cette évolution techno-informationnelle : « Le consommateur consacre plus de temps aux médias, mais est de moins en moins exposé à la publicité traditionnelle. Les agences de communication et les annonceurs doivent accepter ce changement fondamental et modifier leurs approches. » Pour ne pas perdre le contact avec le citoyen-consommateur, il faut désormais « le rejoindre au bon endroit, au bon moment. Il faut attendre qu’il nous invite, ou tout simplement attendre qu’il nous rende visite ». Oui, mais comment ?

Dans le domaine des relations publiques, le cabinet américain Burson-Marsteller s’attache désormais à courtiser les blogueurs influents, leur consacrant même tout un site Web. Les publicitaires, de leur côté, envisagent de mettre des publicités dans les jeux vidéos (au secours!) et se creusent la cervelle en lançant des campagnes de marketing viral sur le Web, alliant sites Web, blogues corporatifs, baladodiffusion, communautés virtuelles et organisation d’événements à forte teneur communicationnelle.

Podcast vidéo de Loïc Le Meur et Thierry ClouzetNul ne peut réellement prédire où tout ceci va nous mener. Une chose, cependant, est certaine : nous vivons désormais dans une économie de réseau informelle et mondialisée. Au jeu des devinettes, le blogueur français Loïc Le Meur** s’entretenait récemment de cette question avec Thierry Crouzet, auteur d’un livre au titre révélateur : « Le peuple des connecteurs : ils ne votent pas, ils n’étudient pas, ils ne travaillent pas, mais ils changent le monde ». On y découvre une vision quelque peu utopique de l’avenir social, certes, mais probablement pas très éloignée de ce qui nous attend.


Ce billet a été publiée le 5 juin 2006 sur economielogique.com et transféré ici le 15 mars 2009, en prévision de la fermeture prochaine de mon ancien site corporatif.

Les chasseurs sont-ils irresponsables ?

Pourquoi un citoyen qui accepte d’être fortement encadré dans l’usage d’une auto n’accepterait-il pas de l’être dans celui d’un fusil de chasse ? Pourquoi refuserait-il la contrainte d’enregistrer son arme mais pas celle d’immatriculer son auto ?

Photo du bras d'un chasseur tenant son arme

Registre des armes à feu : les arguments des propriétaires de fusils ont quelque chose de saugrenu. Ils estiment que le gouvernement ne devrait pas les obliger à enregistrer leurs armes. D’après eux, cette tracasserie administrative est inefficace et brîme leurs droits et libertés. Ils oublient juste un petit détail. Chaque année, nous payons sans broncher notre permis de conduire et nos droits d’immatriculation automobiles. Cela coûte des sous, la police a accès à tout et personne ne s’en offusque. Alors, qu’est ce qui rendrait un fusil moins contrôlable qu’une auto ?

Si l’usage d’une auto est encadré par des droits, permis, documents, taxes et assurances, il me semble que c’est à cause du pouvoir énorme qu’il confère à son détenteur. Ce pouvoir est relatif à la puissance et aux dangers entraînés par celle-ci. Celui d’un homme armé n’a d’autre mesure que la vie ou la mort. Même en tirant sur des cibles de carton ou des pigeons d’argile, il mime l’administration de la mort. Ce geste existe de lui un haut niveau de responsabilité.

Pourquoi un citoyen qui accepte d’être fortement encadré dans l’usage d’une auto n’accepterait-il pas de l’être dans celui d’un fusil de chasse ? Pourquoi refuserait-il la contrainte d’enregistrer son arme mais pas celle d’immatriculer son auto ?

Si on veut bien laisser de côté un instant les questions irrationnelles comme la peur, le sécuritarisme, la rectitude politique d’un bord ou de l’autre, la réponse est simple : il n’a aucune raison d’agir autrement. Tout pouvoir potentiellement dangereux entraîne une grande responsabilité sociale ainsi que la nécessité d’un contrôle raisonnable. C’est évident.

Que le programme des armes à feu coûte trop cher, plus personne n’en doute. Qu’il ait été mal conçu et mal géré, c’est évident dans l’esprit de bien des gens. Qu’il soit inutile, cela reste à prouver. Enfin, qu’il soit attentatoire aux libertés individuelles, c’est ridicule, à moins de déclarer la loi sur la sécurité routière inconstitutionnelle. Bref, on aurait tort de jeter le bébé avec le sang du bain.

Une pétition contre le travail des enfants

Aide Internationale Pour l’Enfance et le Réseau Enfants d’Amnistie Internationale s’associent pour déposer une pétition à la Chambre des communes du Canada, le 12 juin prochain, Journée mondiale contre le travail des enfants.

Photo d'enfants recueillis par l'AIPE aux Indes

L’AIPE (Aide Internationale Pour l’Enfance) et le Réseau Enfants d’Amnistie Internationale s’associent pour déposer, à la Chambre des communes du Canada, une pétition demandant au gouvernement de promouvoir la convention 182 de l’Organisation internationale du travail (OIT). Adoptée en 1999, cette convention établit des recommandations internationales pour lutter contre les pires formes de travail imposées à des enfants dans le monde. Le Premier ministre Stephen Harper n’ayant cessé de proclamer son amour des enfants lors de la dernière campagne électorale, on peut espérer qu’il aura plus de compassion pour ce texte que pour le protocole de Kyoto.

La première résolution de l’OIT concernant l’élimination du travail des enfants a été adoptée par la Conférence internationale du Travail en 1996. Trois ans plus tard, en 1999, elle débouchait sur la convention 182, qui soulignait « que l’élimination effective des pires formes de travail des enfants exige une action d’ensemble immédiate. » Nous sommes en 2006 et, manifestement, il reste encore du chemin à faire. C’est pourquoi la pertinence de cette pétition n’est plus à démontrer.

Qui plus est, Aide Internationale Pour l’Enfance et Amnistie Internationale proposent une pétition électronique assez bien faite : pas de circulation inutile de courriels bourrés de signatures inutilisables, formulaire simple ne demandant que l’information essentielle à toute pétition de ce type et note de bas de page explicite au sujet de la confidentialité. Mon seul regret est que le code fait fi des règles élémentaires d’accessibilité, mais cela ne retire rien à la pertinence de l’opération elle-même.

La pétition est également proposée en version imprimable au format PDF. Elle sera remise aux parlementaires canadiens le 12 juin prochain, Journée mondiale contre le travail des enfants.

Gens d’affaires en quête de sens

Sustainable Development ReportingUn intéressant reportage sur l’éthique et les gens d’affaires était présenté, hier, à l’émission Second Regard de Radio-Canada. Les valeurs changent, au sein des entreprises, et les gens d’affaires commencent à avoir autre chose à cœur que le profit de leur entreprise.

Au cours de ce reportage signé Claude Sauvé, Patrick Beauduin, vice-président de la création convergente, Cossette Communication-Marketing, et professeur d’histoire de la communication à HEC Montréal, explique fort bien la teneur de cette sensibilité éthique en affaires qu’il qualifie d’émergente. Aux États-Unis, l’actionnariat « vert » représenterait 500 milliards de dollars ! Pour les investisseurs, la valeur éthique d’une entreprise représente une plus-value et celles qui n’en ont pas peuvent voir leur leur valeur financière menacées par la montée des exigences du public en la matière.

Photo d'ErikAux États-Unis, mon vieil ami Erik Thomsen, un scientifique réputé dans le domaine de l’intelligence d’entreprise, travaille depuis plusieurs années à l’élaboration de métriques servant à mesurer l’efficacité d’une entreprise en développement durable. Plus de 2000 entreprises produisirent des informations et des rapports détaillés, à ce sujet, en 2003. Le nouveau buzzword technologique qui accompagne ce virage, c’est le « Sustainable Development Reporting » (SDR).

D’ailleurs, Erik collabore avec le Global Reporting Initiative (GRI), un consortium international de normalisation s’affairant à mettre en place des outils et des concepts de SDR communs. Au Canada, 28 grandes entreprises en font partie, dont Alcan, Bell Canada, Hydro-Québec, Petro-Canada et la Banque Royale. Aux États-Unis, le GRI compte 88 membres — et pas moins de 86 au Royaume-Uni !

Un homme et ses déchêtsAlors, certes, les choix économiques logiques, fondés sur une éthique du développement durable et de la responsabilité corporative, sont encore tributaires des penchants personnels des gens d’affaires, comme l’explique l’une des protagonistes citées dans le reportage. Il ne fait cependant aucun doute qu’il s’agit également d’une décision commerciale et financière. Parions que l’économie logique sera la source d’opportunités extraordinaires. D’où l’urgence de s’intéresser, dès aujourd’hui, à cette nouvelle réalité.


Ce billet a été publiée le 8 mai 2006 sur economielogique.com et transféré ici le 15 mars 2009, en prévision de la fermeture prochaine de mon ancien site corporatif.

D'un paradoxe à l'autre

Ne cherchez pas à comprendre. Contentez-vous de remercier le ciel qui vous permet de vivre au purgatoire. Le purgatoire, ça c’est le paradis !

Deux têtes en chien de faïence

C’est curieux. Après 17 ans de résidence ininterrompue à Montréal, je me sens toujours comme Usbek, le témoin à l’oeil persan de Montesquieu. A mari usque ad mare, Two solitudes, les vies politiques québécoises et canadiennes, la dualité (ou duellité ?) du souverainisme et du fédéralisme, les chassés croisés cybernétiques des Partis Libéraux, à mon centre-gauche, la valse hésitante des péquistes et des Conservateurs, à mon centre-droit, ne cessent de m’émerveiller.

Hier soir, encore, j’ai été troublé par le flou artistique et civilisé qui règne sur la vie politique bicéphale du Québec, Canada. Il y a deux ans, nous vivions sous la terreur du couple Parti Québécois (centre gauche) à Québec + Parti Libéral (centre gauche) à Ottawa. C’était la guerre, les longs couteaux, la chronique permanente d’une rupture annoncée. Aujourd’hui, nous vivons à l’ère du couple Parti Libéral (centre droit) à Québec + Parti Conservateur (centre droit) à Ottawa. Ce n’est pas l’amour parfait, mais le mariage de raison. On se sourit. On s’encourage. Même le Bloc Québécois (allié du Parti Québécois, maintenant devancé par les Conservateurs dans les sondages) n’a d’autre choix que de ménager le gouvernement auquel il est censé s’opposer, puisque sa base électorale est pratiquement la même.

Quand les péquistes sont au pouvoir à Québec, on dirait que les Canadiens (y compris les 50 et quelques pour cent de fédéralistes québécois) s’empressent de jeter de l’huile sur le feu en élisant les Libéraux. Depuis la grande bataille de l’Amiral Trudeau contre le Général Lévesque, au seuil des années 80, ces deux partis de centre gauche mettent l’âme du pays à feu et à sang. Survient ensuite une ère canado-conservatrice et libéralo-québécoise (Bourassa vs. Mulroney, de 1985 à 1993, par exemple), de centre doit, et les choses se tassent un peu, tant bien que mal, jusqu’à la prochaine double alternance.

Quant les Québécois sont gouvernés par des gens sans états d’âmes patriotiques ne pensant qu’à leur prospérité économique, version mondialisante, ils semblent presque apaisés. Lorsqu’ils portent au pouvoir des gens qui, au contraire, leur veulent soi-disant le plus grand bien, et qui enchassent leurs libertés individuelles dans de grandes chartes concurrentes, c’est le bordel communautaire. Allez comprendre…

Ou plutôt, non. Ne cherchez pas à comprendre. Contentez-vous de remercier le ciel qui vous permet de vivre au purgatoire. Tous les grands voyageurs à l’oeil persan vous le diront : les paradis tropicaux ne sont, le plus souvent, que des enfers. Le purgatoire, c’est le vrai paradis! ;->

D’une conférence à l’autre

Je n’ai guère le temps de développer mon site web — problème classique chez les travailleurs autonomes en phase de démarrage. Les minutes de mes journées sont partagées entre mes activités de soutien pour le RISQ, de développement de contenus presse pour Porter Novelli et l’organisation de deux conférences et un séminaire. Ouf!

RISQ 2005Depuis janvier, je collabore notamment de près à l’organisation de la Conférence sur les logiciels libres dans les administrations publiques (CLLAP 2006) qui aura lieu les 23 et 24 mai, à Québec. Mon rôle consiste, entre autres, à superviser le comité d’organisation logistique, à réserver les billets d’avion et l’hébergement des conférenciers et à maintenir à jour le site Web de la conférence. Parallèlement, je donne un coup de main à Richard Labrie, membre du Comité de pilotage technologique de l’Université du Québec, afin d’organiser, début juin, un séminaire privé d’une journée sur le même sujet.

Ces jours-ci, je vais également lancer le plan de commandite et l’appel à communication de RISQ 2006, le colloque annuel du RISQ, tout en développant le site Web de cet événement dont j’assume l’organisation logistique depuis trois ans. Bref, les minutes resteront vraisemblablement comptées jusqu’à début juin. Stay tuned!


Ce billet a été publiée le 19 mars 2006 sur economielogique.com et transféré ici le 15 mars 2009, en prévision de la fermeture prochaine de mon ancien site corporatif.

Petit à petit, Cisco fait son nid

Oiseau faisant son nid

Comme de nombreux résidents du Québec, je suis récemment passé à la téléphonie IP et j’ai pris un numéro chez Babytel. J’ai voulu acheter un routeur «voix-sur-IP» (VoIP) sans fil à ce fournisseur, mais l’interface de configuration téléphonique du boîtier Linksys qu’il revend est verrouillée. Lui seul peut procéder à cette configuration. Ce n’est pas sa décision, parait-il, mais celle de Linksys, qui impose un reseller agreement explicite à cet égard : interdiction de laisser au client le contrôle de son service de voix. Vérification faite, au Québec, sur le marché grand public, on ne peut acheter de routeur WAN/VoIP Linksys que dans le cadre d’une offre incluant le service et sans pouvoir en changer par la suite — à moins de jouer les Robin-des-voix.

Conséquence première: si, demain, je voulais profiter d’une offre concurrente, je ne pourrais le faire sans acheter un autre routeur (comme au bon vieux temps des technologies propriétaires du modem 1X de Bell), perdant ainsi mon premier investissement. Il est évidemment stupide de payer un équipement qui vous rend dépendant d’un seul fournisseur.

Deuxième conséquence : j’achète une pièce d’équipement qui comporte d’emblée une porte dérobée à l’usage de mon fournisseur de service et dont je suis en droit de me demander jusqu’à quel point elle ne constitue pas une brèche de sécurité majeure dans mon réseau local. Voilà qui est très inquiétant, comme nous allons le voir plus loin.

Car ce qui est plus inquiétant encore, c’est que, depuis 2003, Linksys appartient à Cisco Systems. Or, Cisco équipe les centres réseaux d’un grand nombre de compagnies de télécommunication de ses équipements. Avec Linksys, elle contrôle maintenant le point d’entrée des clients en bout de ligne et jusqu’à leur réseau local privé. En imposant des politiques restrictives à ses revendeurs indépendants, elle les éduque à ce que sera demain l’ordre établi de l’Internet commercial : tout le contrôle au centre, un simple droit d’usage à péage en périphérie (1). C’est toute l’architecture philosophique d’Internet, fondée sur un réseau stupide et des clients intelligents, qui s’en trouve renversée.

Lorsque j’ai écrit au service à la clientèle de Cisco pour qu’on me dise de quelle façon je pourrais me procurer un routeur WRT54GP2-NA (NA signifiant « débarré ») pour mon usage personnel, quel que soit le fournisseur de téléphonie IP que je choisisse, j’ai reçu cette réponse:

The NA products requires special authorization to resell. That’s why you will not see it in a retail store. Here’s a link to a reseller where you can find an open source Linksys wireless voice router: http://www.voipsupply.com/product_info.php?&products_id=1628

C’est drôle, ce n’est pas moi qui ai mentionné le terme d’open source. Comme si les seules personnes réclamant un routeur indépendant de toute offre de service étaient celles qui veulent exploiter leurs propres services SIP. Il faudrait donc trouver une façon bien camouflée de les amadouer en laissant un seul modèle « neutre » accessible dans une obscure boutique spécialisée.

Pour conclure, je me suis trouvé bien smart de commander une boîte non verrouillée du fabricant Sipura, modèle que distribue notamment le fournisseur canadien Acanac. Manque de pot, j’ai appris depuis que Sipura a été rachetée l’an dernier par Linksys, elle-même propriété de Cisco . Je peux encore utiliser ma boîte comme je l’entends, mais pour combien de temps?

Plus Cisco fait son nid, plus le mien bat de l’aile.

—–
(1) Voir, à ce sujet, Hijacking the Internet, par Jeff Chester via Center for Digital Democracy [retour au texte]