La société des loisirs

Après la société de consommation, viendrait la société des loisirs. Vous vous souvenez? C’était vers la fin des années 80. Quinze ans après, on trime toujours comme des boeufs.

La société des loisirsAprès la société de consommation, viendrait la société des loisirs. Vous vous souvenez? C’était vers la fin des années 80. Un vent d’optimisme arborant le sourire éclatant de Ronal McReagan nous promettait des lendemains qui allaient chanter le calme, le luxe, la volupté. Quinze ans après, on trime toujours comme des boeufs. Même que cela empire, la pression taureaumachique affectant de plus en plus le troupeau.

Pourtant, je ne me plains pas. Je travaille au moins 45 heures par semaine (payé 35), mais j’aime ça. La plupart des mes loisirs sont d’ailleurs consacrés à des activités « para-laborieuses », ce qui fait qu’en fait je travaille directement ou indirectement un bon 60 heures — et plus, vous dirait ma conjointe. Il faut dire que les réseaux d’ordinateurs constituent une drogue dure et que j’en suis accroc. Je ne fais plus très bien la différence entre travail, formation et détente.

Mes « ordis » sont les planètes d’un univers virtuel dans lequel je gravite en état d’apesanteur sociale. Mon portable, par exemple, est à la fois un bureau mobile, un atelier de formation, une chaîne Hi-Fi, un laboratoire photo, une table de montage, une boîte à souvenir, un cinéma-maison, une salle de presse, un salon de thé virtuel, un téléphone, un visiophone, un bureau de poste, un journal « extime » et un raton laveur. Reste que je ne trouve pas sa voix particulièrement attrayante, que je lui parle d’ailleurs très peu et que nos rapports n’ont rien d’empathique.

J’ai bien entendu doté ma conjointe — signe hélas! trop extérieur de mon restant d’humanité — d’un fringuant « desktop » à écran plat que je bichonne comme une décapotable et grâce auquel je change à l’occasion ma tendinite de place. Les habitants des Gonaïves crèvent sous la boue, mais ma fille de 11 ans a son PC itou. Pour ces deux « femmes dans ma vie », il s’agit là, bien sûr, d’objets utiles et agréables, mais aussi — et surtout — des alibis douteux de mon évanescence.

Pour couronner le tout, j’élève avec passion un serveur Web multitâche (routeur, pare-feu, passerelle, boîte à lettres, engin de publication, entrepôt de données, alouette) qui me récompense chaque semaine par des heures de plaisir. Ensemble, nous partons à la pêche à la ligne de commande. Quand les programmes mordent à l’hameçon, je suis heureux comme un ourson.

Voilà donc ce qu’est pour moi la société des loisirs : un environnement de travail dont le médium est devenu le message, duquel je suis totalement dépendant et auquel j’abandonne, avec une volupté toute suicidaire, les sphères intimes de mon existence — y compris et surtout celle des loisirs. Je ne suis pas malheureux, bien au contraire. Je pourrais continuer à m’amuser ainsi jusqu’à l’épuisement.

Heureusement, tout le monde n’est pas comme moi. Nombreux sont celles et ceux qui trouvent ce genre de comportement exécrable. Je les comprend, mais je ne puis être tout à fait d’accord avec eux. Ma conjointe affirme que cette dérive artificielle n’aide pas à combattre l’érosion naturelle qui affecte sournoisement notre relation conjugale. Elle a raison. Sa propension à conjuguer celle-ci au mode passif fait cependant que je ne me sens pas trop coupable.

Et puis d’un autre côté, n’oublions pas que Dame Nature n’est pas tendre envers les humains. Elle n’a pas pour souci de nous rendre meilleurs, mais de maintenir les équilibres aveugles et cruels qui la régissent. En confondant loisir et travail, en virtualisant nos humaines passions, elle accomplit une oeuvre obscure mais salutaire. La société du travail-loisir-ordi est certes une plaie sociale, mais elle produit bien moins de surpopulation et de larmes que son ancêtre, travail-famille-patrie.

NB – Ce texte est évidemment pure fiction. Toute ressemblance avec un couple existant ou déjà séparé serait absolument fort cuite et totalement inacceptable. 😉

Mon char a tué 2000 haïtiens

Sous l’effet de l’industrialisation à outrance et de la propension des citoyens « riches » de ce monde à se déplacer en cercueils à roulette nourris au gaz à effet de serre, le climat se dérègle de plus en plus et ce sont les pauvres qui trinquent en premier.

SOS! Haïti coule!D’accord. Ce titre est un peu exagéré et j’en conviens. N’empêche que ce qu’il recouvre est vrai. Sous l’effet de l’industrialisation à outrance et de la propension des citoyens « riches » de ce monde à se payer la traite au gaz à effet de serre, le climat se dérègle bel et bien et ce sont les pauvres qui trinquent en premier.

Résultat : huit tornades psychopathes ont ravagé les Antilles en moins de deux mois et l’île la plus pauvre de la planète vient encore une fois d’en prendre pour son sans-grade.

Certes, le Sud des États-Unis a également bu la tasse. Celle-ci fut cependant beaucoup moins dure à avaler, et là encore ce sont les masures des plus pauvres qui se sont écroulées. Pendant ce temps, les « riches » pavoisaient à l’ONU, filaient pied au plancher vers le nord à bord de leurs VTT/SUV à quatre roues motrices et douze carburateurs, histoire de mieux gaspiller le pétrole acquis au prix du sang en Irak.

Bien sûr, il y a des causes locales qui expliquent l’ampleur du désastre, comme l’abattage des forêts qui ont rendu les sols d’Haïti plus vulnérables que ceux de l’Alabama. Cela n’exonère cependant pas mon char de sa responsabilité.

Ici, aujourd’hui, on faisait du vélo et du hockey sur rue. Ça doit leur faire une belle jambe, là-bas.

Erreur stratégique

Les joueurs d’échecs du Pentagone ne sont pas doués en Histoire. Ils auraient mieux fait de miser tous leurs pions sur l’Afghanistan avant de se jeter sur l’Irak, au prix du bain de sang que l’on sait. Pauvres Afghans!

Pauvres Afghans! Il est dommage pour eux que Baby Bush, le fin stratège de la Quatrième Guerre Mondiale, n’ait pas retenu cette leçon chèrement apprise : « Si tu es invincible sur un front, assure-toi de compléter totalement ta victoire avant d’en ouvrir un second. » (Amicus Calmanus, ©2004)

  • Le second frontNapoléon était victorieux en Europe de l’Ouest lorsque, soudain, il décida de s’attaquer à l’Empereur de Russie. Mal lui en prit. Ce fut le début de sa dégringolade jusqu’à l’Ile d’Elbe. La plus puissante armée de l’histoire était vaincue.
  • Hitler avait également écrasé l’Europe de l’Ouest lorsqu’il se retourna contre l’Union Soviétique dont il espérait ne faire qu’une (grosse) bouchée. Mais en réalité, elle fut si dure à avaler que ses soldats durent reculer en rangs désordonnées jusqu’à Berlin. Ce faisant, le front occidental était tellement dégarni que les Alliés y pénétrèrent aussi facilement que dans de la cervelle d’agneau. La plus puissante armée de l’histoire était vaincue.

Rumsfeld et les joueurs d’échecs du Pentagone ne sont pas très doués en Histoire, visiblement. S’ils avaient concentré leurs pièces maîtresses en Afghanistan au lieu de les déplacer en Irak, ils auraient pu épargner aux pions afghans bien des désagréments. Ils auraient aussi remporté une victoire à long terme contre le terrorisme, qu’ils n’ont fait pour l’instant qu’empirer. Enfin, ils auraient apporté un peu plus d’espoir et de dignité à tous les musulmans, ce qui constitue probablement la clé du problème ayant mené aux événements du 11 septembre 2001.

Au lieu de cela, ils ont nourri la haine à l’étouffer. Sale histoire dont nul ne peut prévoir la fin.

Si vis pacem, para bellum

De là à asimiler l’annulation du bannissement des armes d’assaut à un acte de vengeance conjugué de Baby Bush et Charleston contre Big Mike, il n’y a qu’un pas que je franchis allègrement.

Alors voilà, c’est fait. La vente et la possession d’armes de guerre semi-automatiques sont de nouveau autorisées aux États-Unis, bien que la moindre graine de marijuana y soit toujours prohibée. Sous la puissante pression de la NRA, la majorité républicaine au Congrès a renversé allègrement la loi contre les armes d’assaut imposée par le gouvernement Clinton. Il parait pourtant que le président Bush était contre ce retour en arrière. Mais alors, qu’a-t-il bien pu se passer ? C’est pourtant pas compliqué à comprendre.

  • Une cible autrement plus facile.A – Vous vous souvenez probablement de ce film de Michael Moore sur la tuerie de Columbine. On y découvrait notamment les tendances fascisantes du cowboy en technicolor et grand patron de la National Rifle Association, Charlton Heston. Juste avant, la direction de Wall Mart annonçait qu’elle retirait de ses magasins les cartouches d’armes à feu qui avaient causé le décès de 15 étudiants — sans compter les blessés.
  • B – Le même Moore s’illustrait de nouveau aux Césars récemment avec son film anti-Bush, Farenheit 9/11. Or, chacun sait que Baby Bush est le champion mondial toutes catégorie de la revanche qui se mange congelée. Il aura ainsi patienté plus de dix ans avant de venger Papa Bush en faisant de l’Irak un champ de ruines et en coinçant Saddam Hussein. Il lui faudra peut-être encore dix ans pour coincer Ben Laden. Michael Moore est une cible autrement plus facile, si je puis dire.
  • A + B = C – De là à asimiler l’annulation du bannissement des armes d’assaut à un acte de vengeance conjugué de Baby Bush et Charl’Heston contre Big Mike, il n’y a qu’un pas que je franchis allègrement. Disons à tout le moins que le ressentiment des conservateurs américains envers Michael Moore est tel qu’il leur a facilité la tâche face à cette abolition controversée. Quels que fussent les arguments de leurs opposants démocrates et pacifistes, la face honnie du documentariste-acteur les aura balayées.

« Si vis pacem, para bellum », disaient ces fous de Romains. Si la maxime est vraie, alors la violence baissera peut-être aux États-Unis au cours des prochains mois. Entre nous et moi, j’en doute mais je me console un peu en me répétant que, de toutes manières, cette loi avait fort peu de dents.

iMac G5 : mais qu'est-ce que c'est ?

S’agit-il d’un ordinateur portable ou d’un ordinateur de bureau ? Mystère. Le nouveau iMac G5 est un objet futuriste qui tient en fait des deux.

Laptop ou desktop?Est-ce un ordinateur portable ou de bureau ? Mystère. Le nouveau iMac G5 est un objet futuriste qui tient en fait des deux. Un ordi de table complet dans un simple écran plat. Réseau sans fil, clavier sans fil, souris sans queue. Puissance extrême(ment compacte) et design épuré. Le tout sur MacOS X, une excellente version du système UNIX.

Faut-il interdire les avions américains au Canada?

C’est étrange. Le Canada et les États-Unis n’ont pas un comportement symétrique en matière de sécurité.

Dialogue de sourdsC’est étrange. Le Canada et les États-Unis n’ont pas un comportement symétrique en matière de sécurité.

1 – Crise de la vache folle
Dès que le premier cas d’encéphalopathie spongiforme bovine (ESB) a été déclaré en Alberta en mai 2003, les États-Unis fermèrent leurs frontières aux exportations de bovins canadiens. Les choses ne s’arrangèrent pas lorsqu’une vache folle d’origine albertaine fut découverte l’hiver dernier (devinez où?) dans l’État de Washington. Vigoureusement contesté par les éleveurs canadiens, l’embargo américain sur le boeuf canadien est toujours en vigueur. Cette situation est très regrettable puisque :

  1. Il s’agissait d’incidents isolés et hors de contrôle;
  2. De vigoureuses mesures de sécurité furent prises;
  3. Il n’y eut pas de récidives connues depuis lors.

2 – Crise du 11 septembre 2001
Dès qu’un avion percuta l’une des tours jumelles du World Trade Center, ce matin-là, le Canada se mit en état d’alerte. Les choses ne s’arrangèrent pas lorsqu’un second avion atteint sa cible, puis un troisième à Washington. Quelques dizaines d’heures plus tard, le trafic aérien reprenait normalement entre les deux pays. Cette décision était très acceptable puisque :

  1. Il s’agissait d’incidents isolés et hors de contrôle;
  2. De vigoureuses mesures de sécurité furent prises;
  3. Il n’y eut pas de récidives connues depuis lors.

Si le Canada avait suivi dans cette affaire la même logique que les États-Unis dans celle de l’ESB, il aurait logiquement dû décréter un embargo sur tous les vols en provenance des États-Unis et le maintenir pendant des lustres sous prétexte que le danger n’est toujours pas totalement écarté. Après tout, nous avons un voisin à haut risque dont la politique étrangère n’est pas un modèle de tranquilité et qui en fait voir de toutes les couleurs à ses propres citoyens.

» Plus de détails sur la maladie de la vache folle au Canada.
» Plus de détails sur le terrorisme aérien aux États-Unis.
» Plus de détails sur les différents sophismes.
» Y compris ceux de nos amers amis républicains.

Dur, dur, la migration!

Pas facile de transférer ses sites Web dynamiques d’un serveur Linux à un autre quand on n’est pas expert en la matière! J’ai eu (et j’ai encore!) bien des problèmes, mais peu à peu, je crois que je vais y arriver.

Pingouin migrateur Pas facile de transférer ses sites Web dynamiques d’un serveur Linux à un autre quand on n’est pas expert en la matière! J’ai eu (et j’ai encore!) bien des problèmes, mais peu à peu, je crois que je vais y arriver.

* Mon nouveau serveur est un petit Axentra qui vient avec tout un système de gestion des applications intégré. Évidemment, je dois greffer là-dessus mes données PHP/MySQL développées sous Mandrake, ce qui n’est pas évident. Au début, je perdais toutes mes bases de données à chaque redémarrage du serveur! 🙁

* J’ai eu quelques difficultés avec Apache, dont les fichiers de configuration ont été sensiblement modifiés par Axentra. Heureusement que j’ai trouvé le convertisseur ASCII à UTF-8 de Parrallel Graphics, sinon j’aurais passé des heures à modifier le codage de tous mes posts!

Sur ce, bonne semaine et astalavista! 🙂