Un article de Bernard Lamarche sur l’exposition de photographe Pascal Grandmaison a attiré mon attention, ce matin. Étranges images que ces portraits rapprochés de jeunes gens absorbés dans la contemplation d’une plaque de verre transparent portée à bout de bras.
Le critique du Devoir voit dans leur « inexpressivité » toutes sortes de références érudites. Moi, j’y vois plus prosaïquement une variation raffinée du clip publicitaire pour le site Web de Radio-Canada dans lequel des comédiens lisent les nouvelles sur l’écran d’ordinateurs portables dans la rue, dans le métro ou chez eux. Cette référence est inscrite dans la surface translucide provoquant l’intense concentration des regards. Le photographe me montre alors peut-être ce qui se passe de l’autre côté de l’écran de mon ordinateur : il y a simplement quelqu’un d’autre qui me regarde et qui, d’une certaine manière, m’exploite tout en me glorifiant.
Voici donc démystifiée à mes yeux la soi-disante impersonnalité du cyberspace. Celui-ci n’est finalement rien d’autre que le reflet de notre humanité. J’irai voir cette expo vers 15h aujourd’hui afin de m’en assurer.
▼ PS — Veni, vidi, video!