Chaises musicales

Il s’agit d’un petit jeu musical, parait-il. L’idée, c’est de passer le relais à quelqu’un d’autre ensuite, qui dira sur son site de qui il l’a reçu et à qui il l’envoie.

Antiquité sonoreIl s’agit d’un petit jeu musical, parait-il. L’idée, «c’est de passer le relais à quelqu’un d’autre ensuite, qui dira sur son site de qui il l’a reçu et à qui il l’envoie». Alors jouons, puisque Marc Snyder m’y a invité et que je ne lui ai à ce jour jamais rien refusé 🙂

1 – Quantité de musique sur mon ordinateur

Exactement 2043 pièces, soit 158 heures 21 minutes et 48 secondes de plaisir acoustique occupant un peu plus de 12 gigaoctets de mémoire. Il faut dire que je possède quelques vieux albums de Miles Davis, Keith Jarret, Pink Floyd et autres Yessongs ne contenant que deux ou trois chansons délicieusement interminables. Ça augmente ma moyenne qui est de 4 minutes 39 secondes et 5 centièmes par morceau.

2 – Le dernier album que j’ai acheté

Assez curieusement, il s’agit de Mysterious Traveller, un «long jeu» en vynil de Weather Report datant de 1974. Je l’avais laissé derrière moi en quittant la France il y a 16 ans et demi et j’ai vainement cherché à remettre le grappin dessus à Montréal cet hiver. Réédité en 2002 chez Columbia, le CD n’était pas disponible chez les disquaires. Trois des meilleurs morceaux manquent à l’appel sur Puretracks comme sur Napster.ca. Finalement, j’ai découvert le vynil original à 4$ en parfait état chez Beatnik, sur la rue Saint-Denis. Flash back, mes amis! Le plus difficile fut ensuite de mettre la main sur une table tournante en état de marche afin de le numériser. Fort heureusement, j’ai une voisine antédiluvienne très sympathique.

3 – Mes 5 pièces les plus populaires

Féru de calembours grotesques, je dirais la chambre à coucher, la cuisine, la salle de bain, les toilettes et le salon. En ce qui concerne les pièces musicales, j’ai plus de difficulté à choisir car cela dépend vraiment de mon humeur, de la température extérieure, du régime alimentaire des sangliers que je mange et toute cette sorte de choses, comme disait Astérix chez les Bretons. Si je devais hiverner au pied des glaciers de l’Antarctique, j’emmènerais probablement quelques bons vieux trips musicaux de jeunesse signés Miles Davis, Joe Zawinul, Herbie Hancock, Stanley Clarke ou Chick Corea.

6 – Ce qui tourne présentement chez moi

Pour être honnête, c’est la machine à laver 🙂

6 – À qui vais-je passer le témoin musical?

Maintenant que j’ai fait mon tour de huit-pistes, je passe le flambeau à Michel, Roxane, Denis, Robin et Alain.

Guerre et démocratie

Qu’est-ce qu’un parti politique? C’est la sublimation non violente d’une armée en campagne.

Qu’est-ce qu’un parti politique? C’est la sublimation non violente d’une armée en campagne. Les allégories guerrières y sont nombreuses : quartier général, chef, lieutenants, troupes, discipline, ennemi, victoire, stratégie, défaîte, triomphe, arrêt de mort. Comme sur le champ de bataille, les nuances et la conciliation ont rarement voix au chapitre. Qu’elle soit militaire ou politique, la discipline tolère en effet très mal la dissidence — et encore moins le «passage à l’ennemi»!

Défilé démocratique

« Il n’y a peut-être pas de bon régime politique, mais la démocratie en est assurément le moins mauvais », écrivait Camus en 1947. C’était vrai à l’époque, mais je crois personnellement que nous devrions aujourd’hui faire mieux. Telle que nous la connaissons, la démocratie repose sur un paradigme d’affrontement qui évoque plus le Moyen-Âge que le 21ème siècle. Son extension au tiers-monde constitue une évolution positive, certes, mais certainement pas une panacée.

Paradoxalement, il existe un pays vivant dans un système de parti unique et offrant à ses citoyens plus de démocratie véritable que les pseudo-démocraties « multipartistes » qui ne se gênent pas pour lui donner la leçon. C’est Cuba. À La Havane, en effet, les citoyens se font un devoir de commenter et d’orienter la politique nationale au sein d’assemblées populaires. Les élus de la base, qui font remonter leurs doléances vers les instances supérieures, ne sont pas des politiciens professionnels, mais des citoyens comme les autres. Ils n’abandonnent pas leur travail en assumant leur charge représentative : ils sont simplement mis en disponibilité pour quelques temps. Dans les hautes sphères, l’oligarchie et le professionnalisme politique règne, certes, mais les stratégies de ces dirigeant ne répondent pas à la logique irréductiblement guerrière des « lignes de partis ». Il s’agit de débats de stratégies et d’idées qui, au moins en théorie, peuvent se départager au mérite. Il y a donc plus de chance d’en arriver à des décisions équilibrées, rationnelles et conformes à l’intérêt du peuple.

C’est aussi cela que démontrent les manifestations monstres de La Havane, et pas seulement la malice communiste que se complaisent à stigmatiser les agences de presse reprises en choeur et sans nuance par la plupart des médias. Des préjugés néo-moyennâgeux et 30 ans de Guerre Froide leur ont manifestement lavé le cerveau. Asphyxiée par les États-Unis, Cuba est un régime tabou — et pour cause : l’enfer, c’est pas nous, c’est les autres. En avant, marche!

Du point de vue politique, les occidentaux de 2005 sont des machines à consommer et à voter, blanc bonnet et bonnet blanc. Chez eux, le spectacle politique a remplacé le débat libertaire, égalitaire et fraternel. Des gestionnaires sans états d’âme et des manipulateurs d’«image» dénués d’éthique se tapent des salaires auxquels ne peuvent prétendre les humanistes parqués dans les universités. Les scandales étouffés succèdent aux scandales avérés. Les rapports des vérificateurs constituent des exhutoires finissant généralement sur les tablettes de l’oubli. La corruption est plus sophistiquée, mais tout aussi omniprésente que dans le tiers-monde. Comme au Moyen-Âge, des « lieutenants » malhonnêtes s’estiment chanceux de pouvoir se partager un butin de guerre que leur concède, impuissante, les populations bafouées.

Quand, par miracle, le scandale devient enfin assourdissant, qu’est-ce que les démocraties occidentales proposent à leur citoyens afin de régler définitivement le problème? Une nouvelle élection. Comme si le remplacement d’une dictature douce par une dictature molle pouvait engendrer des jours meilleurs!

La guerre des barres d'outils

La fameuse bataille des navigateurs des années 90 s’est transformée en campagne des barres d’outils, Microsoft utilisant toujours les mêmes armes pour l’emporter, à savoir sa domination du marché des systèmes d’exploitation et des applications bureautiques.

Le 16 juillet 2004, Lookout Software était encore «une petite entreprise développant des outils pour améliorer Outlook», le gestionnaire d’information personnelle et client de messagerie de Microsoft. En fait, son seul et unique produit était un plugiciel de Microsoft Outlook permettant de retrouver instantanément toute information nichée au fond d’un courriel ou d’un document quelconque. Encore en phase bêta, il fonctionnait très bien et commençait à disposer d’une base d’utilisateurs solide.

Le 17 juillet 2004, on apprenait que Microsoft rachetait Lookout afin de «bâtir le prochain produit à partir des meilleures technologies des deux camps». En fait, le projet consistait à intégrer le moteur de recherche local de Lookout à MSN Search, un nouvel outil de recherche totalement intégré à Windows et aux applications Microsoft, mais élargi à l’ensemble du Web et à une gamme de services de nouvelle génération. Il s’agissait de reprendre le terrain perdu face à Google en s’appuyant une fois de plus sur le système d’exploitation et les applications phares de la firme, Microsoft Office et Internet Explorer.

Et voilà que c’est fait. Depuis quelques mois, Lookout est devenu MSN Toolbar Suite Beta, une extension de MSN qui sera totalement fondue dans Internet Explorer 7, selon Le journal du Net. La fameuse bataille des navigateurs des années 90 s’est transformée en campagne des barres d’outils, Microsoft utilisant toujours les mêmes armes pour l’emporter, à savoir sa domination du marché des systèmes d’exploitation et des applications bureautiques.

À l’heure où d’innombrables barres d’outils se battent pour occuper nos écrans, j’ai testé MSN Search puis l’ai vite désinstallé car la plupart de ses fonctionnalités existent déjà dans la Google Toolbar que j’utilise depuis des années et qui offre des fonctions supérieures, comme la traduction mot à mot à la volée et la vérification orthographique des formulaires. Pour trouver la perle rare enfouie dans la masse de mes courriels et de mes documents, j’opte pour Copernic Desktop Search. Ces deux outils se complètent parfaitement et répondent aux principes d’infodiversité que le FMI, la Banque Mondiale, la Commission européenne, le Nouveau Parti Démocratique du Canada et le dépanneur du coin de ma rue ne défendent pas assez à mon goût.

Une commission balisée

Ce que je retiens, c’est que les auditions publiques, spontanées, pleines de surprises de la Commission Gomery sont arrangées avec le greffier, si ce n’est avec le gars des vues.

Le Globe & Mail a sorti hier un article (évoqué ici) dévoilant les principales révélations du témoignage de Michel Béliveau avant que celui-ci ne les fasse de vive voix devant la Commission Gomery. On appelle cela une fuite.

Pour être plus précis, Radio-Canada explique que « ces propos étaient résumés dans un document destiné à faciliter le travail des différentes parties impliquées et qui est en principe confidentiel. Le juge Gomery a dit regretter la publication de ces notes, en soulignant qu’elle obligerait la commission à revoir ses règles de fonctionnement de façon à éviter d’autres incidents du genre. »

De façon à éviter d’autres incidents du genre… Ouais. Ce que je retiens, c’est que les auditions publiques, spontanées, pleines de surprises de la Commission Gomery sont arrangées avec le greffier, si ce n’est avec le gars des vues. Peut-être que c’est la façon de faire parmi les professionnels de la justice; peut-être pas. Si c’est le cas, je comprends pourquoi la justice, qui est parait-il aveugle, arrive à marcher droit : elle emprunte des sentiers balisés 🙂