La Conférence de Montréal sur les changements climatiques n’en est pas à un paradoxe prêt. Cette semaine, la météo québécoise jouait au yoyo, passant de la douceur automnale à l’affirmation glaciale de l’hiver. Pour finir en beauté, une température inférieure à moins cinq degrés Celsius n’a pas empêché des milliers de citoyens — 6 000 à 40 000, selon les estimés — de réchauffer les rues de la métropole en exigeant des actes concrets et immédiats, à l’échelle locale, nationale et planétaire, pour contrer le réchauffement.
Il était particulièrement important que cette marche soit un grand succès populaire. De la Nouvelle-Angleterre au Quatar, de Londres à Beijing, de Paris à Sydney, les agences de presse du monde entier avaient, aujourd’hui, les yeux et les oreilles rivées sur Montréal, qui accueille la Conférence sur les changements climatiques de l’ONU.
Pourtant, qu’il y ait eu 6 000, 15 000 ou 35 000 citoyens dans la rue, aujourd’hui, il faut admettre que ce chiffre est encore bien faible par rapport à ceux du 15 février 2003, alors que plus de 100 000 montréalais défilaient, par moins quinze degrés, contre la guerre en Irak. Il faut dire que cette manifestation historique était la troisième en autant de mois et que, chaque jour, les médias agitaient devant la population le spectre de la guerre.
Que faut-il en conclure?
- Probablement que la mobilisation populaire s’accentuera au fil des catastrophes économiques et des drames humanitaires que nous allons hélas! immanquablement subir au cours des prochaines années.
- Qu’il reste un énorme travail médiatique à faire afin de convaincre les hommes de relever la tête ainsi que l’énorme défi qui les attend. L’être humain n’est pas très différent de l’autruche, en effet, avec sa tête toujours plongée dans le sable, à la recherche de pétrole ou d’un quelconque paradis, sans mesurer les conséquences de ses actes.
Raison de plus pour ne pas lâcher et pour organiser régulièrement d’autres marches symboliques comme celle-là. Bravo et merci à celles et ceux qui ont ainsi bravé l’effet de serre en se congelant le derrière. Un bâton de réglisse au bec, René Lévesque leur aurait certainement dit quelque chose comme : « À la prochaine fois ! » 😉
Et ben que voilà de jolies filles environnementalement écologiques! Y’en a toujours ben une qui mérite de jolies chaussures cendrillonaires… (private joke ;-))