L’un des bons côtés des conférences internationales sur le changement climatique, comme celle qui se déroule actuellement au Kenya, c’est qu’elles permettent de braquer les projecteurs sur des informations connues, mais malheureusement passées sous silence par les politiciens et, malheureusement, par la plupart des médias. Ainsi en va-t-il, par exemple, de cette fameuse « étude inédite rendue publique hier par le Secrétariat sur les changements climatiques à Nairobi, au Kenya, pour souligner l’ouverture d’une nouvelle conférence internationale sur les changements climatiques », selon le journaliste Louis-Gilles Francoeur, du Devoir.
Une étude inédite, vraiment ?
Premièrement, il aurait été louable, sur le site Web du journal, d’offrir au lecteur des liens directs vers :
- le communiqué de presse du 5 novembre, où le journaliste a visiblement puisé ses informations (il suffit d’y chercher les chiffres cités dans l’article pour s’en convaincre), et
- le rapport complet du African Regional Workshop on Adaptation, qui a eu lieu du 21 au 23 septembre dernier au Ghana et d’où les données qualitatives et quantitatives du communiqué sont issues.
Cela aurait fourni d’importantes précisions aux lecteurs vraiment curieux d’en savoir plus sur ces questions, notamment aux enseignants et aux étudiants d’aujourd’hui dont l’avenir est en jeu. Cela aurait également permis de relever cette légère imprécision journalistique : il n’y a pas eu d’étude inédite rendue publique par le Secrétariat de la Convention-Cadre des Nations Unies sur les Changements Climatiques (CCNUCC, appelons donc les choses par leur nom), mais plutôt un échange d’information sous forme de présentations effectuées dans le cadre d’un colloque régional de l’organisation en Afrique auquel une représentante d’Environnement Canada, Mme Karen Sutherland, a incidemment participé.
On aurait ainsi pu se poser des questions sur la valeur des 30 millions de dollars consacrés par le Canada, de 2000 à 2005, à différents projets d’adaptation au changement climatique dans les pays en voie de développement qui sont succintement décrits dans ce fichier PDF. Cela nous aurait amené à nous interroger sur l’avenir du Fonds canadien de développement pour les changements climatiques au-delà de 2006.
Quoi qu’il en soit, cet article est précieux puisqu’il me conforte dans cette vision quelque peu angoissante qui m’est venue lors de mon retour d’Europe, en septembre dernier. Si nous somme réellement « humains », nous allons devoir faire en sorte de ne pas laisser nos frères et soeurs africains aux prises avec une catastrophe dont nous sommes les principaux responsables. Cela signifie, pour commencer, que nous ne pouvons pas jouer à l’autruche et remettre les décisions difficiles à plus tard.
Accrochez-vous au navire, mes amis les homo sapiens, car cela va brasser dur au cours des prochaines décennies. Si vous croyez un tant soit peu au p’tit Jésus, c’est le temps de vous aimer les uns les autres et de le prouver.