N’importe qui, aujourd’hui, dans les pays développés, peut s’acheter une caméra, se mettre à filmer et diffuser ce dont il est témoin sur Internet. Un peu journaliste, beaucoup blogueur et notoirement engagé, c’est ce qu’a fait Josh Wolf (voir billet précédent) en diffusant cette vidéo d’une manifestation violente sur son blogue intitulé La révolution sera télévisée. Le jeune californien travaille pour une petite télévision communautaire sans grand pouvoir et il ne cache nullement ses opinions anarchistes. La justice, à qui il a refusé de donner son reportage intégral, l’a renvoyé la semaine dernière en prison et il devra y rester jusqu’à ce que sa cause passe en appel, l’été prochain.
Le San Francisco Chronicle signale, dans cet article, que deux de ses journalistes sont également poursuivis par la cour fédérale américaine sous un chef d’accusation similaire : refus de livrer leurs sources à la police dans une affaire de dopage. Cependant, ils resteront libres jusqu’à ce que leur cause soit entendue en cour d’appel. Or, bien que leur cause soit différente de celle de Wolsh, les principes qui la sous-tendent sont les mêmes, explique la section nord-californienne de la Society for Professional Journalists (SPJ) qui vient de nommer les trois hommes « Journalistes de l’année » à la lumière de leur combat pour la liberté de la presse libre et indépendante.
En août dernier, un éditorialiste du SF Chronicle affirmait d’ailleurs que « le Premier Amendement [constitutionnel qui garantit la liberté de presse, NDCA] n’a pas été conçu pour ne protéger que les grands médias. » On comprend donc que les petits médias indépendants devraient aussi être couverts par l’Amendement.
Si l’on poursuit ce raisonnement, les blogueurs et les podcasteurs devraient aussi avoir la liberté de protéger leurs sources. Le principe s’appliquerait donc à tout citoyen en situation de journalisme et non pas seulement aux citoyens exerçant un emploi rémunéré de journaliste.
En ces temps d’informatisation croissante des pouvoirs politiques et judiciaires, il n’est pas anodin de flirter avec l’idée d’un renforcement des contre-pouvoirs médiatiques et démocratiques, voire de les lier. C’est peut-être nécessaire pour arriver à garantir les libertés civiles dans les démocraties à haute technologie du XXIème siècle.
Dans cette vidéo diffusée la semaine dernière, Josh demande aux internautes de discuter de son histoire, d’explorer les questions qu’elle soulève et d’en parler autour de nous, sur nos blogues, dans nos journaux. Cela nous aidera à garder l’esprit alerte et cela lui permettra peut-être aussi de pouvoir aller recevoir son prix en personne, le 9 novembre prochain, dans un restaurant de San Francisco.
Si le journalisme citoyen vous intéresse, n’hésitez pas à envoyer un à Josh Wolsh, dans sa prison :
Joshua Wolf 98005-111
Federal Correctional Institution – Dublin
5701 8th St. Camp-Parks, Unit J2
Dublin, CA 94568
Les lettres sont contrôlés par des gardiens et doivent obligatoirement comporter une adresse de retour.





Économie Logique est fière de participer au colloque sur le développement durable et les communications qui aura lieu le 

Je publie aujourd’hui la
La frontière entre communication d’entreprise, journalisme et expression personnelle sur Internet est de plus en plus floue. Les journalistes prétendent souvent que les blogueurs ne sont pas soumis aux techniques de vérification et à la déontologie qui sont les leurs et qu’ils véhiculent des tonnes d’informations non vérifiables et autres rumeurs infondées. C’est en partie vrai, mais tout dépend en fait du sérieux de qui tient la plume. Certaines entreprises et certains blogueurs « indépendants » font plus et mieux, dans ce domaine, que des journalistes professionnels aux prises avec des délais de publication serrés et une conscience professionnelle élastique. Voici une histoire qui témoigne d’un certain flou journalistique : il était une fois une dizaine de téléphones mobiles usagés…
D’après des scientifiques britanniques qui ont analysé les bulles d’air emprisonnées dans les glaces de l’Antarctique, la teneur en méthane et en dioxyde de carbone de l’atmosphère dépasse aujourd’hui tout ce que la Terre a connu depuis 800 000 ans. Le CO2, qui s’est toujours maintenu entre 180 et 300 particules par millions, atteint maintenant 380 ppm. Quant au méthane, sa pointe protohistorique de 750 particules par milliards n’est rien comparée aux 1 780 particules par milliards actuelles. Le pire, c’est qu’au cours des 17 dernières années, le taux d’accroissement de la teneur en CO2 équivaut à ce que la nature avait déjà réalisé… en mille ans !