L'autruche et l'effet de serre

Cet article traite des récentes émeutes des banlieues françaises, lesquelles ont introduit une nouvelle unité de mesure dans la trousse d’analyse médiatique courante : la voiture brûlée.

Une autruche la tête dans le sableCet article traite superficiellement des récentes émeutes des banlieues françaises, lesquelles ont introduit une nouvelle unité de mesure dans la trousse d’analyse médiatique courante : la voiture brûlée. En pensant à tous les signes annonçant, depuis des lustres, cette flambée de destruction massive, j’envisageais, au départ, de lui donner un titre dans le genre « L’autruche qui voulait chanter aussi fort que le coq ». Mais, après avoir lu et entendu de nombreuses réactions pertinentes, la mise en perspective avec le caractère incontrôlable des changements climatiques m’a semblée plus urgente et tout aussi essentielle.

Tout le monde a son idée sur les causes de la révolte, bien sûr, mais personne ne sait exactement quoi faire pour l’endiguer à long terme. Histoire de jeter un peu d’huile sur le feu, les gens de droite rejettent la faute sur « la racaille ». Les gens de gauche, quant à eux, stigmatisent les politiques d’intégration totalement inefficaces de tous les gouvernements français depuis la Guerre d’Algérie (y compris ceux de gauche) et, plus généralement, l’attitude ségrégationniste — quand ce n’est pas franchement raciste — de ces « français de souche » dont l’une des expressions refoulées favorites est  : « Pas d’arabe dans ma cour ! ».

Quoi qu’il en soit, le mal est fait et l’on ne voit guère comment s’en sortir. Après un automne très chaud, quand bien même l’autruche française sortirait enfin la tête des sables brûlants du désert où elle s’enlise, il ne faut pas s’attendre à ce que le climat social de ses banlieues dérougisse rapidement. Pas de miracle.

Il en va exactement de même pour le climat atmosphérique de notre chère planète. Lui aussi ira en s’aggravant, comme chacun sait, selon la loi voulant que les systèmes complexes sont aussi longs à mettre en branle qu’à arrêter. Ce serait tout de même encourageant que les centaines de décideurs politiques, qui seront bientôt réunis à Montréal pour en discuter, sortent un peu la tête du sable et cessent de vouloir régler ce méga problème sans remettre en cause une croissance industrielle n’ayant plus ni queue ni tête. À force de se fourrer le tête dans le sable, en effet, on fini par avoir chaud au cul !

En passant, y aurait-un lien de cause à effet entre les émanations polluantes des automobiles et le fait que c’est à elles que les jeunes révoltés français mettent le feu ? J’en doute, mais je ne pleurerai pas sur quelques tas de ferraille calcinée si cela peut épargner la vie d’un seul de mes arrière-petits-enfant dans 100 ans.

La Révolution tranquille à la conquête du monde

Dans la bouche d’André Boisclair, la souveraineté du Québec traduit l’aspiration pacifique d’un peuple intelligent et généreux à se donner les moyens d’un développement juste, ouvert sur le monde et compatible avec le grand défi planétaire du développement durable. Du coup, la Révolution tranquille a le potentiel de se transformer en un souffle de progrès mondial.

Photo d'André BoisclairDure semaine. La France espère cautériser sa fracture sociale avec un couvre-feu. Tony Blair est désavoué par ses députés dépités. Les États-Unis banalisent les détentions arbitraires et la torture. Le Canada est ingouvernable. Les néo-libéraux de Québec tentent d’amadouer les syndicats en se fâchant contre les néo-libéraux d’Ottawa. Malgré tout ce marasme, le Parti Québécois résiste encore et toujours à la morosité. Mieux encore : il profite de son séjour forcé dans l’opposition pour se projeter au coeur du XXIème siècle !

La course à la chefferie du Parti Québécois qui vient de se terminer fut la plus longue de l’histoire de ce pays et la plus démocratique, aussi. La campagne, en effet, a été financée selon les règles du financement électoral du Québec, sans qu’aucun candidat ne soit plus avantagé qu’un autre au plan financier. Au cours de la soirée des résultats, les militants du parti se sont replongés dans leur histoire, un vieux rêve de pays et de justice sociale jalonné de discours, de René Lévesque à Bernard Landry. Quoi de plus intelligent, pour panser les plaies de la bataille, que d’évoquer l’héritage commun ? Quoi de plus pertinent que de s’appuyer sur le passé pour mieux se projeter dans l’avenir ?

Contrairement aux atermoiements des démocraties précitées, c’est bien d’avenir qu’il s’agit ici. Notons, tout d’abord, qu’une majorité de 53% des 140 000 militants du parti donnèrent à celui-ci, dès le premier tour, un chef de 39 ans à l’homosexualité assumée, qui a dû avouer, en cours de campagne, avoir déjà consommé de la coke quand il était ministre, il y a de cela plusieurs années. Le moins que l’on puisse dire, c’est qu’André Boiclair, malgré ses bonnes manières et son diplôme de Harvard, n’a rien d’un vieux lambris à la française ni d’un bigot manichéen made in Texas. On peut donc espérer qu’il soit plus apte à élaborer un jugement rationnel qu’à se conformer à des préjugés d’un autre âge.

Le projet de gouvernance esquissé, ce soir, par André Boisclair brille justement par sa clairvoyance et sa portée universelle. Se mettant au service du peuple québécois, se donnant comme premier objectif de conduire celui-ci à l’indépendance, il revendique la souveraineté au nom du droit du Québec à partager avec le monde ses grands principes d’humanisme et à participer à une mondialisation bien différente que celle que nous connaissons actuellement — une mondialisation à caractère social, écologiquement viable et solidaire.

Les ennemis naturels du « PQ » qualifieront probablement ces propos de démagogiques, trop concentrés qu’ils sont sur leurs privilèges et leurs réflexes à courtes vues. Les jeunes d’ici et d’ailleurs, de même que les progressistes de tout âge, y discerneront néanmoins les prémisses d’une façon radicalement nouvelle d’aborder la politique. La vision qui semble animer le politicien Boisclair semble à la fois ouverte sur le monde et centrée sur les véritables défis auxquels nous faisons face. Une fois l’indépendance acquise, ses priorités affichées vont à l’éducation et à l’environnement, les deux mamelles du progrès humain au XXIème siècle — pas à la croissance stérile d’une richesse matérielle hypothéquant notre avenir.

Expliquée par André Boisclair, la souveraineté du Québec ne peut plus être caricaturée en « revanche des perdants » comme le font les tenants du fédéralisme canadien depuis des lustres. Elle traduit l’aspiration pacifique d’un peuple intelligent et généreux à se donner les moyens d’un développement juste, ouvert sur le monde et compatible avec le grand défi planétaire du développement durable. Du coup, la Révolution tranquille a le potentiel de se transformer en souffle universel de progrès. Si c’est cela, la souveraineté, que son règne vienne et vivement les dernières élections provinciales !

Cachez ce char que je ne saurais zapper !

Quelle différence entre une bagnole et un paquet de cigarettes ? Aucune. Ça pue, ça pollue, ça coûte une fortune en soins de santé et il n’y a pas que ceux qui roulent qui en font les frais. Pourquoi ne pas interdire également la publicité automobile à la télé ?

Une auto enfumant un piétonQuelle différence entre une bagnole et un paquet de cigarettes ? Aucune. Ça pue, ça pollue, ça coûte une fortune en soins de santé et il n’y a pas que ceux qui roulent qui en font les frais. Pourtant, alors qu’on interdit la réclame pour les cigarettes à la télévision, on nous y bombarde de pubs de bagnoles à raison de deux ou trois par coupure. C’est tellement énervant qu’il me vient une idée. Pourquoi ne pas interdire la publicité automobile à la télé ?

À la différence de la cigarette, direz-vous, la bagnole est un équipement utile à la société. Certes, mais en considérant les coûts environnementaux indirects induits par les gazs d’échappement à long terme, l’industrie automobile est cent mille fois plus nocive et meurtrière que celle du tabac. Alors, comment se fait-il qu’elle fasse encore sa pub à la télé ? N’est-ce pas là deux poids, deux mesures ?

Peu à peu, la plupart des grandes villes en viennent à interdire la cigarette dans les lieux publics, y compris les restaurants. L’objectif de ces politiques coercitives est de restreindre le tabagisme, tout en évitant aux non-fumeurs de respirer la fumée secondaire, qui fait d’énormes ravages, comme on le sait maintenant. Mais n’est-ce pas bien pire en ce qui concerne la bagnole ?

Si oui, comment se fait-il que les grandes villes du Québec, du Canada et des États-Unis ne restreignent pas encore la circulation automobile au centre-ville ? Des milliers de piétons, de cyclistes et d’usagers des transports en commun y circulent pourtant chaque jour. Encore deux poids, deux mesures ? Voyons, soyons cohérents  !

De Montréal à Kinshasa

Je viens à peine de découvrir le nouveau blogue de mon camarade Kim Gjerstad, un jeune Montréalais expatrié à Kinshasa (Congo). Kim a notamment construit et dirigé le site Web de la radio de l’ONU avant de prendre le virage vert de la défense de la nature et de l’environnement dans cette partie de l’Afrique.

Kim sur sa terrasse surplombant le fleuve CongoOuf ! Après cinq semaines d’immersion dans le « workaholisme » le plus total, l’édition 2005 du colloque annuel du RISQ est maintenant terminée. Je vais enfin pouvoir reprendre ma vie de blogueur 🙂

À ce sujet, je découvre avec plaisir le nouveau blogue de mon camarade Kim Gjerstad, un jeune Montréalais expatrié à Kinshasa (Congo) depuis quelques années. Kim a notamment construit et dirigé le site Web de la radio de l’ONU avant de prendre le virage vert de la défense de la nature et de l’environnement dans cette partie de l’Afrique. Un carnet à suivre, ne serait-ce que pour nous rappeler que notre monde n’est pas plus extraordinaire que le sien.

Dilemne financier

Que faire, quand la pub de Médecins du monde se retrouve côte à côte avec celle de Placements Québec? S’occuper des autres ou de soi-même ? Soulager un peu la misère ou garantir son avenir? Répondre à l’urgence ou redoubler de prudence? Être individualiste ou planétaire? Donner ou recevoir? Pile ou face?

Deux publicités dans le journalCe matin — comme toujours, au cours des jours suivant les grandes catastrophes — la plupart des journaux du monde entier publiaient des appels d’organisations humanitaires réclamant des dons pour les sinistrés du Pakistan. Mon journal ne faisait pas exception à la règle : UNICEF, Croix-Rouge, Médecins du monde, you name it… Curieusement, la pub de Médecins du monde se retrouvait côte à côte avec celle de Placements Québec. D’un côté, on me supplie donc de verser 50 $ ou plus afin d’adoucir le destin tragique des fantômes du Cashemire. De l’autre, on m’incite à faire fructifier ma cagnotte dans les bons du Trésor québécois.

Que faire ? S’occuper des autres ou de soi-même ? Soulager un peu la misère ou garantir son avenir ? Répondre à l’urgence ou redoubler de prudence ? Être individualiste ou planétaire ? Donner ou recevoir ? Pile ou face ?

Drôle de mise en page, vraiment !

La bombe humaine

Pauvre, pauvre Humanité, nous nous en sortirons, je te le promets. Et, avec nous, sortirons aussi de ce marasme la planète Terre, les pandas, les aigles royaux, les bélugas. Et à cause de toutes ce souffrances, les gens continueront à croire en Dieu sans comprendre que Dieu n’est que l’autre face de la BOMBE HUMAINE qu’ils portent en eux et qui a pour nom—: AMOUR.

Une bombe au creux de la mainCe n’est qu’une coïncidence — une « Correspondance« , aurait écrit Beaudelaire — et je ne voudrais pas passer pour un superstitieux, moi qui me perçois, à tort ou à travers, comme un apôtre de la raison. N’empêche que, ce soir, vers 21h, lorsque les jeux de l’amour et du hasard inscrivirent sur mon écran mental les mots de BOMBE HUMAINE et que Google le Tout-Puissant eut retrouvé pour moi les paroles de cette vieille chanson du mythique groupe français Téléphone, j’ai eu un choc.

Je veux vous parler
de l’arme de demain
Enfantée du monde
elle en sera la fin
Je veux vous parler de moi,
de vous
Je vois a l’intérieur
Des images, des couleurs
Qui ne sont pas a moi
qui parfois me font peur
Sensations qui peuvent
me rendre fou
Nos sens sont nos fils
nous pauvres marionnettes
Nos sens sont le chemin
qui mène droit a nos têtes

LA BOMBE HUMAINE
tu la tiens dans ta main
Tu as l’détonateur
Juste a cote du coeur
La bombe humaine
c’est toi elle t’appartient
Si tu laisses quelqu’un
prendre en main ton destin
C’est la fin, la fin


En ces temps de totalitarisme civilisé et de terreur débridée, alors que pas une seule journée ne se passe sans qu’une bombe humaine ne ravage un poste de police, une discothèque ou un marché, ces mots à la fois puissants et hermétiques résonnent amèrement. Comme s’il était écrit, il y a déjà 30 ans, que le dangereux déséquilibre du monde nous mènerait droit à l’implosion.

Car c’est potentiellement ce qui est en train de se produire : terrorisme, épuration ethnique, ouragans, crise énergétique, revanche des intégrismes, bouleversements climatiques et naufrage des valeurs. LA BOMBE HUMAINE. Et pourtant, il faudra bien nous en sortir, comme nous nous sommes sortis d’Attila et des Huns, de la Guerre de Cent ans, du nazisme et de la Guerre froide. Il y a et il y aura toujours une lumière au bout du tunnel. Quel que soit le nombre de morts parmi nous et parmi nos enfants, quelles que soient l’étendue de nos souffrances et de nos privations, nous nous en sortirons.

Pauvre, pauvre Humanité, nous nous en sortirons, je te le promets. Et, avec nous, sortirons aussi du marasme la planète Terre, les pandas, les aigles royaux, les bélugas. À cause de toutes ces souffrances, les gens continueront à croire en Dieu sans comprendre que Dieu n’est que l’autre face de la BOMBE HUMAINE qu’ils portent en eux et qui s’appelle AMOUR. Mais qu’importe. Toi et moi le savons.

Tout va très bien, Madame la Banquise

La moyenne des températures relevées au cours des 30 dernières années à Montréal est de 15°C au mois de septembre et de 8°C au mois d’octobre. Demain, 5 octobre, on annonce pourtant une température minimale de 14°C et un maximum s’établissant à 27°C en après-midi. Mais à part ça, tout va très bien, Madame la Banquise, tout va très bien.

Logo de la conférence Montréal 2005 fondant au soleilD’après Météomedia, la moyenne des températures relevées au cours des 30 dernières années à Montréal est de 15°C au mois de septembre — avec des pointes à 20°C — et de 8°C au mois d’octobre — avec des pointes à 13°C. Demain, 5 octobre, on annonce pourtant une température minimale de 14°C et un maximum de 27°C en après-midi. Mais à part ça, tout va très bien, Madame la Banquise, tout va très bien.

Autre lecture édifiante à ne pas manquer : le bilan de l’été 2005 au Québec publié par le Centre de ressources en impacts et adaptation au climat et à ses changements (CRIAC), un centre de recherche d’Environnement Canada. On y apprend que cet été s’est classé parmi les plus chauds et ensoleillés des dernières décennies, partout au Québec, à l’exception de la région de Sept-Iles — ce qui explique pourquoi j’ai été m’y rafraîchir en août. À Montréal, on a vécu le 2ème été le plus chaud et le 3ème parmi les plus pluvieux depuis 64 ans. Vous fondez à vue d’oeil, Madame la Banquise, mais à part ça, tout va très bien.

En attendant que nos jeunes réparent les pots cassés (car c’est de leur faute, après tout!), braquons nos yeux et nos oreilles sur la prochaine Conférence de Montréal, fin novembre prochain. Avec un peu de chance, on s’y promènera en ti-shirt sur la rue Sainte-Catherine.

Le « plusse pollueur » pays au monde

Seize ans et trois gouvernement libéraux plus tard, le Canada est montré du doigt par les environnementalistes du monde entier comme le pire exemple à ne pas suivre en Occident. Bienvenue au « plusse pollueur » pays du monde !!!

Illustration: castor maniant une tronçonneuseLorsque j’ai visité le Canada pour la première fois, en 1986, ce vaste et beau pays était célébré, partout dans le monde, pour ses grands espaces, son air pur, ses eaux limpides et abondantes, sa faune et sa flore généreuses. Vingt ans et trois gouvernement libéraux plus tard, il est montré du doigt comme l’exemple environnemental à *ne pas* suivre en Occident. Bienvenue au « plusse pollueur » pays au monde !

Bien sûr, en terme de pollution globale comme dans bien d’autres domaines, les États-Sunnites nous dament le pion — sans parler de la Roussie et du Ben-d’la-dèche. Par tête de pipe, cependant, le Peuple du castor est impressionnant d’incurie environnementale institutionnalisée.

Johanne Gelinas, la Commissaire à l’environnement et au développement durable du Canada, en a déversé épais, la semaine dernière, dans son dernier rapport. Au lieu de réduire, d’ici à 2012, nos émissions de GES de 6 % par rapport à 1990, comme l’exige le protocole de Kyoto, nous les avons augmenté de 24 %, rappelle-t-elle. La salubrité des eaux potables n’est même plus garantie partout, surtout pas dans les réserves amères indiennes, ni dans les avions, ni même dans les édifices fédéraux! Nos magnifiques parcs à touristes nationaux accusent le coup d’une inflation de bipèdes ventripotents qui les arpentent. Quant au gouvernement fédéral, malgré de ronflantes promesses, il n’arrive pas à mettre en place les mesures de contrôle environnemental qui lui permettraient d’appliquer ses propres lois. Du coup, la machine à laver est en panne et nous sommes dans de sales draps.

Illustration - Livre de Stéphane Dion: Le pari de la franchisePensez-vous qu’une élection résoudra le problème ? Moi non plus. L’honorable ministre de la Clarté environnementale approuve le rapport pour mieux l’enfouir dans le sable de sa pensée magique. À l’entendre, tout va pour le mieux dans le « plusse meilleur » pays au monde puisqu’il a (encore) un plan. Quant à l’opposition « zooficielle », sa vision critique est pertinente, mais rien ne garantit que son propre bilan serait meilleur.

Conclusion : si l’on se fie à la Commissaire (et au gros bon sens), les gestes qui sauveront réellement la planète ne viendront ni de nos ministres, ni de nos millionnaires. Ils viendront de vous et moi, des profs d’université, des ingénieurs amérindiens et des chanteurs abitibiens. À cet égard, il faut savoir que chaque citoyen canadien dispose d’un aiguillon politique intéressant puisqu’il a le droit d’interpeller le gouvernement sur les questions environnementales par simple pétition et que celui-ci a l’obligation de lui répondre. Malheureusement, la qualité des réponses est souvent inversement proportionnelle à la masse des fonds publics engloutis dans le scandale des commandites, c’est à dire à peu près nulle.

Cet article en provenance d’Australie témoigne assez bien de l’étendue des dégâts médiatiques que ce crime contre l’avenir de l’humanité commence à causer. Ceci n’est cependant rien comparé aux vrais dégâts qui surviendront sur le terrain si nous ne prenons pas rapidement l’orignal par les cornes. Pour être bien franc, il est probablement déjà trop tard, la forêt est coupée et notre seul espoir est d’arriver à sauver les meubles.

Cancer, pollution, même combat !

Le Devoir du weekend sonne la victoire prochaine de la médecine contre le cancer. Une citation de l’ancien ministre Sam Hamad, survivant d’une tricholeucémie, mérite même d’être méditée dans une perspective plus large : « Le cancer ne signifie pas nécessairement la mort. Le cancer veut dire : problème de santé, bataille et espoir.»

Illustration - Pensée planétaireDans un article de première page (hélas! verrouillé), Le Devoir du weekend sonne la victoire prochaine de la médecine contre le cancer. Plusieurs occurences de cette peste moderne sont déjà largement vaincues. Une citation de l’ancien ministre Sam Hamad, lui-même survivant d’une tricholeucémie, mérite même d’être méditée dans une perspective planétaire : « Le cancer ne signifie pas nécessairement la mort. Le cancer veut dire : problème de santé, bataille et espoir. »

Au-delà des nouvelles encourageantes exposées dans un second article, cette phrase de fer pourrait s’appliquer à n’importe quel fléau. J’imagine fort bien Gandalf le Gris, par exemple, sortir de son large chapeau, du haut des Monts Brumeux, un aphorisme du genre : « Le Mordor ne signifie pas nécessairement la mort. Le Mordor veut dire : problème militaire, bataille et espoir. »

La lecture de cette série d’articles fait du bien. Il est encourageant d’apprendre que la science — notre science ! — peut faire de tels miracles en quelques décennies. Cela m’a tout de suite rappelé cette autre excellente nouvelle, publiée il y a quelques jours : le piégeage du carbone, première solution technologique contre les gaz à effet de serre! Le réchauffement climatique catastrophique qui nous guette peut, lui aussi, être jugulé en quelques décennies par la science et, surtout, par la volonté humaine. Il suffit que nous nous y mettions tous; que nous joignions les gestes concrets aux pieuses paroles; que nous acceptions de serrer les dents et de payer le prix élevé de la thérapie planétaire dès maintenant, avec courage et détermination.

Les gestes à poser sont simples :

  • Consommer le moins d’énergie inutile — nous sommes actuellement de féroces gaspilleurs;
  • Appuyer, partout où c’est possible, les innovations vertes et les politiques industrielles respectueuses de l’environnement;
  • Opter autant que faire se peut pour les modes de déplacement durable, comme nos deux jambes, nos bicyclettes, les transports en commun et le covoiturage;
  • Ne pas hésiter à payer plus cher nos cercueils à quatre roues, quitte à ce que la différence de prix se rembourse d’elle-même, en quelques années, sous l’effet des économies de carburant.
  • Mettre dans ce dossier autant d’empressement et d’énergie que l’on mettrait, individuellement, à lutter contre un cancer.

Car c’est bien de cela qu’il s’agit. Depuis 150 ans, nous inoculons à notre vaisseau spatial un terrible cancer qui est en voie de le terrasser. Les technologies énergétiques qui nous ont libérés de la misère nous entraînent maintenant dangereusement vers l’horreur.

Que faire? Réagir ou nous foutre en l’air? Sombrer dans l’insouciance criminelle ou lutter ? Réponse évidente : « L’effet de serre ne signifie pas nécessairement la mort de la Terre. L’effet de serre veut dire : problème scientifique, innovation, bataille et espoir. »

Patentes à gosses mal élevés

Le concept des brevets logiciels, chers à l’industrie américaine et aux néo-libéraux de ce monde, vient encore une fois de démontrer son incongruïté et sa nuisance.

Illustration: Dr Frankenstein et son robotCher aux barons de l’industrie et de la finance, le concept des brevets logiciels vient encore une fois de démontrer sa nuisance et son incongruïté. Pour une fois, c’est Microsoft qui en fait les frais. L’empire de Seattle se retrouve en mauvaise posture judiciaire face à la firme Eolas et à l’Université de Californie, qui prétendent détenir un brevet sur le Web interactif et les plugiciels Web. Microsoft Internet Explorer violerait donc ce brevet. À ce compte-là, Firefox aussi, tout comme un grand nombre d’applications Web.

On ne peut nier qu’un inventeur détient une certaine légitimité sur son invention. Ceci dit, quand cette légitimité en arrive à générer des compensations judiciaires de 512 millions de dollars US (excusez du peu!) sur la foi d’une preuve contenue dans une application gratuite, il y a une marge pathologique. Le système des brevets a été mis sur pied, parait-il, afin de protéger l’innovation. À y regarder de plus près, j’ai plutôt l’impression qu’il est là pour favoriser l’enrichissement extrême d’un cercle restreint d’êtres humains, quitte à freiner la diffusion de l’innovation dans les couches moins favorisées de la population mondiale.

L’autre jour, un chauffeur de taxi démoralisé par la crise pétrolière m’a sorti ceci : « Tout a un prix en ce bas monde, mon cher Monsieur — absolument tout, sauf la vie humaine. » Une phrase comme celle-là, il faudrait la breveter !

Ci-git une aventure

J’ai caressé ce rêve insensé pendant plus de trois mois : 60 semaines en Antarctique à bord d’un voilier bourré d’instruments scientifiques et médiatiques. Faute de comprendre le mode de fonctionnement du «chef de mission», j’ai mis fin à ma part de rêve il y a huit semaines. D’autres ont pris le relais et tenteront de vous le faire partager.

On peut toujours rêver!J’ai caressé ce rêve insensé pendant plus de trois mois : 60 semaines en Antarctique à bord d’un voilier bourré d’instruments scientifiques et médiatiques, aux commandes d’un modem satellite et d’un site Web traitant de nature, de conscience planétaire et d’environnement. Malheureusement, j’ai dû mettre fin à ma part de ce rêve il y a deux mois. Plus fous que moi, d’autres ont pris le relais et tenteront de vous faire partager en temps réel, via Internet, leur fascinante aventure. Il me reste quelques regrets, bien sûr, mais aussi le goût d’une revanche à prendre sur le destin.

» Plus de détails dans l’ambivalent reportage de L’Actualité.

Dernier Lundi

Le concept de vidéoconférence entre Montréal et Québec a légèrement modifié la donne des réunions mensuelles de W3QC. Je propose donc d’instaurer un métalangage XML, bonifié par un groupe de travail haddock, afin de baliser correctement le déroulement des réunions.

Vidéo qu'on fait rance!Le concept de vidéoconférence entre Montréal et Québec a légèrement modifié la donne des réunions mensuelles de W3QC. Cela cause évidemment quelques petits problèmes techniques qu’il faudra bien apprendre à surmonter encore, tant bien que mal, dans quelques jours. Pour donner raison à Karl Dubost, qui affirme que tout peut être normalisé, je propose d’instaurer un métalangage XML permettant de baliser correctement le déroulement des réunions.

Je travaille déjà là-dessus depuis trois semaines. Après mûres décantations, j’en suis à la version 0.72. Deux balises centrales, <conférence> et <questions>, y sont en relation comme suit : la première doit obligatoirement précéder la seconde et ne peut en être le parent. Simple et efficace, non? Sans cette règle, c’est le foutoir et ceux qui sont à l’autre bout de la fibre n’entendent rien. Avec un peu de discipline, les choses sont plus claires et la transmission l’est aussi.

<?xml version="1.0" encoding="ISO-8859-1" ?>
<reunion_mensuelle>
  <videoconference>
    <ordre_du_jour>
        <discours />
        <discussion />
        <vote />
        <conference>
           <enregistrement>
              <presentation>
                 <diaposuivante />
              </presentation>
           </enregistrement>
        </conference>
        <questions />
        <discours />
        <discussion />
        <vote />
    </ordre_du_jour>
  </videoconference>
  <blablabla />
  <restaubar />
</reunion_mensuelle>

Évidemment, ceci est une proposition qui ne demande qu’à être bonifiée par un groupe de travail haddock. En parlant de poisson, avez-vous remarqué la balise de clôture ? Le W3QC gagnerait à reprendre à son compte, de temps en temps, cette joyeuse tradition des fins de soirées technomontréalaises. Cette fois-ci sera-t-elle la bonne? Connaissant Marc Laporte, le conférencier du mois, on ne peut en douter 🙂