À pas comptés vers le futur

Sous la plume limpide de Daniel Paquet, dans Le Devoir de ce matin, le paradigme de l’hypertexte prend vie et renvoie la révolution de Gutemberg à sa place dans l’histoire de la transmission des idées.

HypergolfDaniel Paquet, un informaticien montréalais doté d’un véritable esprit humaniste et, notamment, du pouvoir d’écrire un texte en langue vernaculaire sans commettre 36 fautes de français, nous offre une belle page de réflexion, ce matin, dans Le Devoir. Sous sa plume limpide, le paradigme de l’hypertexte prend vie et renvoie la révolution de Gutemberg à sa place dans l’histoire de la transmission des idées.

« Plonger dans un livre, c’est entrer dans un cul-de-sac », explique l’auteur. La nouvelle organisation de l’information issue des capacités de traitement de l’ordinateur et de la subtile logique de l’hypertexte permet de rompre l’isolement temporaire du lecteur et de créer des liens entre mille choses éparses, instantanément. Les enfants d’aujourd’hui n’ont aucun mal à appréhender ce nouveau mode de pensée éclaté. On ne peut malheureusement pas encore en dire autant de tous leurs enseignants.

Excellente lecture, en cette matinée de rentrée des classes ratée pour cause de désaccords entre adultes. Je n’ai que trois regrets.

  1. Que l’on n’ait pas pris la peine d’informer le lecteur que ce texte a été publié (et abondamment commenté) pour la première fois, il y a déjà 18 mois, sur le site ConstellationW3. Il me semble que l’honnêteté éditoriale aurait été à ce prix.
  2. Qu’on en ait retiré ce paragraphe : « Avant d’envoyer sous presse le livre ou le journal, l’auteur et l’éditeur lisent et relisent cherchant l’impossible perfection. Il restera toujours des coquilles ou pire des erreurs, mais il est trop tard. Il est inutile d’y travailler encore. » Est-ce l’auteur, pour améliorer la fluidité du texte, ou l’éditeur, pour balayer devant sa cour, qui ont escamoté ces lignes?
  3. En posant cette question, je témoigne du fait que Le Devoir est loin d’avoir intégré toute la richesse de l’hypertexte. Son site est lui-même un cul de sac. Hors liens publicitaires, on cherche en vain des liens pertinents vers des compléments d’information externes, tels les articles de Wikipedia, par exemple, une autre publication en ligne ou, encore mieux, le rapport annuel d’une entreprise défrayant la chronique. Cette indigence s’explique-t-elle par la paresse, la peur de perdre des lecteurs ou bien la présomption (erronnée) que la consultation optionnelle de ces ressources n’intéressera aucun lecteur?

Malgré ces lacunes, je suis heureux d’avoir pu relire ce texte dans mon « mange-forêt » favori. Bravo à Daniel pour cet exposé simple qui aide à bien comprendre l’apport de la logique informatique à l’humanité. Notre capacité de faire des liens à temps [entre « pétrole » et « Katrina« , par exemple] et de gérer la complexité des systèmes à grande échelle marquera, en effet, notre destin et celui de nos petits-enfants.

L'âge d'or du patineur

Plus on vieillit, plus on s’aperçoit que le corps et l’âme n’évoluent pas au même rythme. Je connais ainsi des jeunes de 25 ans qui sont déjà plus vieux que certains vieillards de 78, dont le corps perd de sa vigueur, certes, mais dont l’esprit reste alerte, ne s’arrêtant pas de vouloir et de produire du sens. Que préférez-vous? Être vieux dans un corps jeune ou jeune dans un corps vieux?

La jeunesse ne dépend pas du nombre des annéesÀ la ligne 675 du Cid de Pierre Corneille, Don Rodrigue affirme que la valeur n’attend point le nombre des années. En ce temps-là, la vieillesse était plutôt mal perçue, comme l’exprime le vieux Don Diègue à la ligne 378 de l’acte précédent : « Ô rage ! ô désespoir ! ô vieillesse ennemie ! » Or, qu’en est-il, aujourd’hui?

Plus on vieillit, plus on s’aperçoit que le corps et l’âme n’évoluent pas au même rythme. Je connais des jeunes de 25 ans plus vieux que certains vieillards de 78 dont le corps perd de sa vigueur, certes, mais dont l’esprit alerte ne s’arrête pas de vouloir et de produire du sens. Que choisir ? Être vieux dans un corps jeune ou jeune dans un corps vieux ? Personnellement, j’opte pour le second choix, ce qui m’évitera, j’espère, de devenir amer face aux flétrissures de la vie.

Samuel Ullman, un poète juif qui vivait en Alabama au début du 20ème siècle, est devenu célèbre au Japon grâce à un poème que l’on pourrait résumer comme ceci : la jeunesse n’est pas une période de la vie, c’est un état d’esprit, un effet de la volonté, une qualité de l’imagination, une intensité émotive, une victoire du courage sur la timidité, du goût de l’aventure sur l’amour du confort.

C’est à ce poème que j’ai tout de suite pensé en contemplant l’âge d’or du patineur, hier après-midi. S’il était de notre temps, Corneille aurait probablement interverti les rôles et la tirade du Cid, attribuée à Don Diègue, aurait commencé comme ceci : « Aux âmes bien nées, la jeunesse ne flétrit pas à l’ombre des années »…

Le Libre en mode @cceleraTIon

Sorti depuis quelques jours, le dernier numéro du magazine @ccéléraTIon est en ligne sur le site Web du CRIM. Il s’ouvre sur un dossier de six pages traitant du choix « logiciel libre vs. logiciel propriétaire » et destiné, parait-il, à éclairer les décideurs des entreprises à l’heure du choix.

@cceleraTIonSorti depuis quelques jours, le dernier numéro du magazine @ccéléraTIon est en ligne sur le site Web du CRIM. Il s’ouvre sur un dossier de six pages traitant du choix « logiciel libre vs. logiciel propriétaire » et destiné, parait-il, à éclairer les décideurs des entreprises à l’heure du choix.

En tant que partisan <-; objectif et mesuré ;-> des logiciels libres, je trouve ce dossier un peu timide. Il semble donner globalement raison aux publicités aggressives de Microsoft faisant valoir les moindres coûts de ses solutions face à celles du Libre — une prétention très discutable. Ce qui m’indispose le plus, cependant, c’est que les vrais arguments qui militent en faveur du libre — souveraineté technologique, meilleure sécurité d’un code sans tiroir secret, recyclage des efforts et des investissements déjà consentis par d’autres, interopérabilité — bref, tous ses aspects écologiques, renouvelables, équitables et holistiques sont évoqués bien timidement.

Il me semble qu’il reste un gros travail de communication à faire pour développer et établir la validité de cet argumentaire dans l’opinion publique. Cela dit, on ne peut que souscrire à la plupart des propos tenus par les rédacteurs et leurs sources. Le fait que le CRIM fasse de ce dossier l’élément saillant de son magazine trimestriel est en soi une bonne nouvelle. L’article suivant, qui met en parallèle Java et dot.net, est également non partisan et de bon augure puisqu’il banalise résolument le recours au libre. Constatons avec plaisir que le débat quitte ses « chapelles » traditionnelles et se tient, enfin, sur la place publique, et ce le plus calmement du monde.

Retour à la case départ

Au Monopoly, quand on passe par la case départ, on touche quelques dollars, puis on repart pour un tour. C’est ce qui arrive aussi après les vacances estivales. On encaisse son chèque de congés payés, les doigts de pieds en éventail, puis on est rentre en dedans pour onze mois.

Souvenirs, souvenirs...Au Monopoly, quand on passe par la case départ, on touche quelques dollars, puis on repart pour un tour. C’est ce qui arrive aussi après les vacances estivales. On encaisse son chèque de congés payés, les doigts de pieds en éventail, puis on rentre en dedans pour onze mois. Heureusement, il y a cette pub à la télé qui nous promet de beaux souvenirs…

À propos de souvenirs, je m’en voudrais de ne pas céder à l’appel de la mode. Après m’être offert le même appareil photo que l’ami cherchant, Éric Baillargeon — merci encore de tes bons conseils, Éric! — qui me l’avait fortement conseillé au Premier Mercredi du 3 août, je dois être l’avant-dernier terrien à lancer son photoblog. J’ai de chouettes photos de la Côte-Nord et de la Gaspésie à partager. Rincez-vous l’oeil et passez-moi vos commentaires. Ils seront appréciés 🙂

Wal-Mart et Microsoft, même combat!

Microsoft vient de nommer Kevin Turner au poste de directeur général (CEO) de l’entreprise. L’éditeur d’Internet Explorer règle ainsi un vieux contentieux avec le monde syndical puisque M. Turner a passé l’essentiel de sa carrière chez Wal-Mart. Sous sa gouverne, les observateurs s’attendent à ce que Microsoft se mette à facturer les bogues — jusqu’ici gracieusement offerts avec ses logiciels — tout en remplaçant le fatigant trombone de la suite Office par un associé virtuel qui vous dira chaque matin: «Alloooo John! Où voulez-vous allez, aujourd’hui?»

The new bossMicrosoft vient de nommer Kevin Turner au poste de directeur général (CEO) de l’entreprise. L’éditeur d’Internet Explorer règle ainsi un vieux contentieux avec le monde syndical puisque M. Turner a passé l’essentiel de sa carrière chez Wal-Mart. Sous sa gouverne, les observateurs s’attendent à ce que Microsoft se mette à facturer les bogues — jusqu’ici gracieusement offerts avec ses logiciels — tout en remplaçant le fatigant trombone de la suite Office par un associé virtuel qui vous dira chaque matin: « Alloooo John! Où voulez-vous allez, aujourd’hui? »

La blogosphère en expansion

Grâce à Technorati — et via Branchez-Vous! — je viens d’apprendre qu’il se crée un nouveau carnet Web par seconde dans la blogosphère mondiale, laquelle s’enrichit de 10,4 nouveaux articles par seconde.

Carnetier à l'ouvrageGrâce à Technorati — et via Branchez-Vous! — je viens d’apprendre qu’il se crée un nouveau carnet Web par seconde dans la blogosphère mondiale, laquelle s’enrichit de 10,4 nouveaux articles par seconde. Comme j’aimerais bien faire partie des 13% de carnetiers créant du contenu au moins une fois par semaine, je m’empresse de rédiger cette note anormalement courte, j’en conviens, mais qui doit bien valoir au moins 0,4 article, n’est-ce pas?

Blocus frontalier

Dear American friends, je regrette de devoir annuler ma visite prévue chez vous cet été. Les procédures permettant à un citoyen français résidant au Canada d’obtenir un visa sont en effet fort complexes. Les délais d’entrevue et de décision peuvent prendre jusqu’à deux mois. Enfin — et c’est la cerise sur le sundae — il me faudrait débourser pas moins de 100 $US pour obtenir un simple visa provisoire. À ce prix-là, j’espère que la gravure est aussi belle que celle des visas soviétiques !

Vacances domestiquesDear American friends,

Je regrette de devoir annuler ma visite prévue chez vous cet été. Les procédures permettant à un citoyen français résidant au Canada d’obtenir un visa sont en effet fort complexes. Les délais d’entrevue et de décision peuvent prendre jusqu’à deux mois. Enfin — et c’est la cerise sur le sundae — il me faudrait débourser pas moins de 100 $US pour obtenir un simple visa provisoire. À ce prix-là, j’espère que la gravure est aussi belle que celle des visas soviétiques !

Pour mémoire, j’ai obtenu mon visa de résident permanent au Canada pour 200 dollars d’ici. C’était il y a 16 ans, je vous l’accorde, mais quand même. Je suis également conscient que les mesures de contrôle des frontière mises en place par votre gouvernement, à la suite des attentats du 11 septembre, représentent une dépense importante et qu’il faut bien la financer. Reste que l’imposition d’un droit de visite de 100$ par tête de pipe est inacceptable de la part d’un pays se vantant de défendre de la libre circulation des biens, des personnes et des capitaux. Si j’ajoute à cela les mesures de sécurité qui règnent à l’entrée de votre consulat — on ne vous demande pas de vous déshabiller mais presque — le message que vous nous envoyez est le suivant : « Étrangers que seule l’amitié oblige à venir chez nous, comprenez que vous n’y êtes pas les bienvenus et allez passer vos vacances ailleurs. »

En conséquence, je vais vite me faire venir de France un passeport « lisible en machine », dit passeport Delphine, qui me rapprochera un peu plus de l’univers de Big Brother, certes, mais dont le produit financier restera au moins dans mon pays d’origine. Ce passeport sécurisé devrait me permettre de vous rendre visite pendant quelque temps sans trop de tracas frontalier. Si je comprends bien le scénario actuel, je suppose que vos fonctionnaires m’obligeront, dans un an, à l’échanger contre un passeport biométrique. Le cas échéant, dites-leur qu’ils se mettent le doigt dans la pupille, car j’aurai probablement obtenu, d’ici là, une authentique citoyenneté canadienne. L’ironie, c’est que j’en aurai fait la demande, après 16 ans de bonne et loyale résidence, afin de voyager en Amérique sans avoir à exhiber mon code génétique. Sage précaution, d’ailleurs, dans un Nouveau-Monde qui, à l’instar du bon vin et des mariages tristes, vieillit pour le meilleur et pour le pire.

Pour l’heure, j’irai donc passer ma dernière semaine de vacances sur la Côte-Nord du Québec. J’investirai les 100 $US épargnés à la frontière dans un bon couscous à l’orignal arrosé d’une bouteille de vin d’Espagne que je boirai — j’en fait le sarment — à la guérison de vos institutions.

Patience et longueur de temps

Finalement, tout vient à qui sait attendre. Mes parents chéris, dont je suis généralement séparé par tout un océan, atterrissent à Dorval à 15h20, cet après-midi. Par ailleurs, après des mois de travail bénévole, le nouveau site de W3Québec est en ligne. Bravo à tous les collègues qui y partagent leurs connaissances, leurs expertises et qui lui ont consacré, de façon totalement bénévole, une bonne partie de leur temps libres. Je suis très fier de faire partie de cette association.

W3 QuébecFinalement, tout vient à qui sait attendre. Mes parents chéris, dont je suis généralement séparé par tout un océan, atterrissent à Dorval à 15h20, cet après-midi. Par ailleurs, après des mois de travail bénévole, le nouveau site de W3Québec est en ligne. Bravo à tous les collègues qui y partagent leurs connaissances, leurs expertises et qui lui ont consacré, de façon totalement bénévole, une bonne partie de leur temps libres. Je suis très fier de faire partie de cette association.

Les rock stars, baromètres intouchables de l'opinion

Dans son enquête sur «les rebelles millionnaires», publiée ce matin à la Une du Devoir, Antoine Robitaille s’emploie à discréditer les rock stars qui militent en faveur de l’environnement et de la lutte contre la pauvreté dans la monde. Les attitudes et les personnages qu’il dénonce ne sont pas aussi vains qu’il l’affirme. Ce sont les symboles médiatiques nécessaires d’un monde chaotique se mettant en marche pour assurer sa survie.

Un capitaliste sera toujours prêt à vous vendre la corde pour le pendre si cela peut lui rapporter de l'argent.Dans son enquête sur « les rebelles millionnaires », publiée ce matin à la Une du Devoir, Antoine Robitaille s’emploie à discréditer les rock stars qui militent en faveur de l’environnement et de la lutte contre la pauvreté dans la monde. Leur attitude iconoclaste à l’égard de l’establishment ne serait qu’une « posture rebelle » à la mode, pour ne pas dire une basse opération de récupération mercantile. Les raisonnements des « experts » sur lesquels il appuie cette thèse ne sont pas dénués d’une certaine pertinence, mais ils sont un peu courts. Pour en extraire le sens réel, il faudrait les poursuivre jusqu’au bout.

Si les discours « révolutionnaires » des Bob Geldorf, Bono et autres Madonna de ce monde font aujourd’hui tant vibrer les foules, c’est qu’ils traduisent un profond sentiment de colère et de révolte au sein d’une frange de plus en plus large de la population mondiale. À la fin de l’excellent documentaire canadien The Corporation, le cinéaste américain Michael Moore rappelle cette boutade voulant qu’un capitaliste sera toujours prêt à vous vendre la corde pour le pendre si cela peut lui rapporter de l’argent. « Je suis l’une de ces cordes, conclut-il. J’utilise cette faille du système pour mieux le dénoncer. On me laisse faire parce que mes films sont populaires et qu’ils rapportent beaucoup d’argent. »

Vu sous cet angle, on comprend beaucoup mieux le succès de la « posture rebelle », nouvel objet de consommation dont les rock stars, ces baromètres sensibles de l’opinion, s’emparent afin de nourrir leurs créations populaires. C’est effectivement l’un des nombreux paradoxes engendrés par notre civilisation suicidaire et entretenu par ses élites économiques, politiques et médiatiques aveugles . Parmi tous les opposants au système capitaliste actuel, les plus efficaces sont ceux qui en tirent le plus grand profit matériel car cela leur confère, au sein de ce système, une légitimité les rendant intouchables.

Ces grands surfers de la conscience populaire ont la particularité de parler un double langage : celui de la raison sociale et du développement responsable, qui anime de plus en plus le commun des mortels, et celui de la déraison capitaliste, socialement irresponsable et globalement destructrice, qui rassure les marchés obnubilés par le seul profit à court terme. Du coup, leur pouvoir est immense car ils échappent aux implacables machines de répression qui écrasent les mouvements populaires de contestation.

Je conseille vivement à M. Robitaille de voir ou de revoir le film The Corporation, maintenant disponible en DVD dans les clubs-vidéo. Son analyse incomplète s’en trouvera peut-être illuminée par une prise de conscience salutaire. Les attitudes et les personnages qu’il dénonce ne sont pas aussi vains qu’il l’affirme. Ce sont les symboles médiatiques nécessaires d’un monde chaotique se mettant en marche pour assurer sa survie.

Victoire du bon sens logiciel

Sur 736 parlementaires européens, 645 se sont prononcés aujourd’hui en faveur du rejet de la directive de la Commission européenne sur les brevets logiciels. Seuls 14 eurodéputés ont soutenu ce texte, alors que 18 s’abstenaient et que les 59 autres prenaient une journée de congé. (…) Le bon sens, l’esprit de coopération et d’innovation véritable auront donc prévalu. Ce soir, j’irai fêter ça au Premier Mercredi du YulBlog Café 🙂

GNU-Champagne!Sur 736 parlementaires européens, 645 se sont prononcés aujourd’hui en faveur du rejet de la directive de la Commission européenne sur les brevets logiciels. Seuls 14 eurodéputés ont soutenu ce texte, alors que 18 s’abstenaient et que les 59 autres prenaient une journée de congé.

Cette décision finale est une grande victoire pour tous les défenseurs de la liberté de concevoir, développer, diffuser et utiliser des logiciels de façon honnête et équitable. Le droit d’auteur, qui protège le code et non l’idée, leur suffit amplement. Appliqué au logiciel, le principe des brevets dont on connait déjà les conséquences en biotechnologie, par exemple, aurait eu pour résultat de rendre illégal l’implémentation dans un logiciel d’un simple clic de souris et de mille autres fonctionnalités de base que se seraient empressé de breveter, à coup de millions d’euros, les grands groupes de l’industrie.

Le bon sens, l’esprit de coopération et d’innovation véritable auront donc prévalu. Ce soir, j’irai fêter ça au Premier Mercredi du YulBlog Café 🙂

» Détails et autres liens sur Da Linux French Page

Trompe-l'oeil médiatique

Le 24 juin dernier, le chroniqueur techno de Radio-Canada, Bruno Guglielminetti, caressait ses lecteurs québécois dans le sens du « poële » en leur signalant l’entrée du mot « blog » dans l’édition 2006 du dictionnaire Larousse. Évidemment, la levée de boucliers linguistiques ne s’est pas faite attendre et plusieurs commentateurs se sont dit offusqués que les éditeurs français aient choisi l’emprunt direct à l’anglais plutôt que le néologisme « blogue » préféré par l’Office de la langue française du Québec.

L'oeil était dans le blogue et regardait Caïn :)Le 24 juin dernier, le chroniqueur techno de Radio-Canada, Bruno Guglielminetti, caressait ses lecteurs dans le « sens du poële » en leur signalant l’entrée du mot « blog » dans l’édition 2006 du dictionnaire Larousse. Évidemment, la levée de boucliers linguistiques ne s’est pas faite attendre et plusieurs commentateurs se sont dit offusqués que les éditeurs français aient choisi l’emprunt direct à l’anglais plutôt que le néologisme « blogue » préféré par l’Office de la langue française du Québec.

Une rapide recherche dans Google permet pourtant de retrouver la trace des dépêches d’agence originales, elles-mêmes n’étant probablement que des concentrés de communiqués de presse plus détaillés. On y découvre plusieurs québécismes dans cette nouvelle cuvée lexicale — « calotte », « grignotine » ou « jambette » — ainsi que des belgicismes, helvétismes et autres italianismes, d’ailleurs. Bref, j’en déduis que notre langue s’abreuve à plus d’une culture, tout en respectant le génie propre à chacune.

Quant à l’orthographe controversée du mot blog[ue], l’usage majoritaire en assurera probablement la pérennité. Là encore, Google recense près de 4 millions d’occurences du mot « blog » sur le Web francophone, contre moins de 340 000 pour sa version québécisée. Cette dernière ne risque guère d’entrer dans le dictionnaire qu’à titre de variante québécoise, ce qui semble correspondre assez bien à la réalité. Et pourquoi pas, d’ailleurs?

Quoi qu’il en soit, cette anecdote sans importance prouve une fois de plus que le public ne sort pas grandi des pratiques journalistiques dominantes qui consistent à triturer les dépêches d’agences pour leur faire dire n’importe quoi. Sur le Web, on a pourtant la possibilité d’inclure dans ses textes des liens vers les sources au profit des lecteurs intéressés à en savoir plus. Rares sont les journalistes en ligne qui offrent cette valeur ajoutée à leurs lecteurs. C’est d’autant plus dommage qu’ils reporteraient ainsi sur eux la responsabilité de s’informer convenablement avant de porter un jugement.

Le conflit américano-cubain vu de la Place de Mai

Salim Lamrani a réalisé une entrevue explosive de la présidente des Mères de la Place de Mai, Hebe de Bonafini. Washington et ses alliés européens en prennent pour leur grade.

Hebe de Bonafini sur la Plaza de Mayo, à Buenos AiresHebe de Bonafini, présidente de la Ligne majoritaire du mouvement argentin de la Place de Mai (les mères des enfants assassinées par la dictature), a reçu le Prix Education et paix, de l’UNESCO, en 1999. Début juin, cette femme courageuse et qui ne mâche pas ses mots participait à une conférence contre le terrorisme (américain, entre autres) à La Havane. Le chercheur français Salim Lamrani, spécialiste des relations américano-cubaines, l’y a rencontrée.

Au fil de cette entrevue, Mme de Bonafini dénonce crûment la propagande anti-cubaine et les atteintes aux droits humains perpétrées, un peu partout dans le monde, par les élites américaines et leurs alliés européens. Son regard sur le monde est assez différent que celui que colportent habituellement les médias occidentaux. Il n’en est pas moins fort troublant.

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