11 ans et déjà en faveur des standards ouverts

Un CD audio a beau contenir 6 à 12 fois moins de musique qu’un CD MP3 ou WMA, en effet, il a l’avantage de jouer dans n’importe quel lecteur et s’échange facilement entre copines.

Open CDDepuis son dernier anniversaire, ma fille de 11 ans possède un lecteur de CD audio qui lit également les fichiers MP3 et WMA. Je me demandais lequel ce ces deux formats numériques finirait par emporter sa faveur. Huit mois plus tard, force est de constater que c’est le bon vieux format audio qu’elle préfère. Un CD audio a beau contenir 6 à 12 fois moins de musique que ses équivalents MP3 ou WMA, il a l’avantage de jouer dans n’importe quel lecteur et s’échange plus facilement entre copines. En privilégiant le format audio, ma fille vote donc résolument pour les standards ouverts. Dont acte 🙂

Une Tempête rafraîchissante

Cette tragédie que se termine par une grande leçon de tempérance et de bon gouvernement est restituée dans toute sa modernité, tant celle des contemporains de Shakespeare que celle de notre temps.

La TempêteVendredi soir, j’ai eu le bonheur d’assister à une représentation de La tempête, la pièce de Shakespeare, présentée au Théâtre du Nouveau-Monde dans une habile mise en scène multimédia. Les imposants artifices numériques déployés sur scène sont loin d’être vains, tant ils adhèrent à l’intention de l’auteur qui expose, dans une abîme poétique ensorcelante, les ressorts du pouvoir, de l’assujetissement et les mirages qui leur sont associés.

Ce qui est particulièrement frappant, c’est l’ampleur et la puissance suggestive de ce texte de la Renaissance. En ce temps-là, le verbe n’était pas encore surpassé par les artifices visuels et les illusions sensorielles de notre âge numérique. Seuls les mots avaient la force de soustraire le spectacteur à sa réalité matérielle et de lui imprimer un tissu aussi complexe de sensations métaphysiques. L’une des réussites, à mon sens, de cette production, c’est qu’elle éclaire la prodigieuse richesse du texte par d’étonnantes métaphores visuelles, mais sans la dénaturer.

Au final, cette tragédie qui se termine par une grande leçon de tempérance et de bon gouvernement est restituée dans toute sa modernité — celle des contemporains de Shakespeare comme celle de notre temps. Voilà une Tempête bien rafraîchissante à méditer.

Bonnes et mauvaises prohibitions

Les esprits simplistes se chauffant à la Bible et aux idées obscures d’un autre âge n’en démordent pas: le diable, c’est pas moi, c’est l’autre.

Prohibition n'est pas vertuIl est des vérités qui sautent aux yeux mais que certains se refusent obstinément à accepter jusqu’à ce qu’on les leur impose. C’est le cas, par exemple des bienfaits du contrôle des armes à feu. Au moins 75 % de la population est depuis toujours convaincue de cette évidence confirmée par toutes les statistiques : « moins d’armes à feu en circulation = moins de morts violentes par les armes à feu ». Mais non. Le lobby des chasseurs, des cow-boys, des tontons flingueurs et des indécrottables machos n’en démordait pas : « Il n’y a pas de corrélation entre le droit de posséder une arme à feu chez soi et le nombre de crimes et d’accidents qui leur sont associés », répétaient-ils en substance comme un mantra.

Heureusement, l’un des bons coups du ministre Alan Rock, en 1995, fut de leur imposer quand même sa fameuse Loi sur les armes à feu, au risque de passer pour un hérétique et un dangereux tyran aux yeux de ces citoyens si peureux qu’il leur faut un flingue dans le placard pour se sentir vivants. Dix ans plus tard, le résultat attendu est là : « Le Canada fait figure d’exemple, sa législation plus sévère sur les armes à feu adoptée en 1995 ayant fait chuter de 40 % le taux d’homicides par armes à feu dans la population féminine. » Ce n’est pas encore le Pérou, mais il y a du progrès et les pourfendeurs de cette loi apparaissent clairement aujourd’hui pour ce qu’ils sont : de furieux irresponsables.

Évidence inverse dans le dossier de la marijuana : alors que de nombreux groupes sociaux brandissent le lien évident qui existe entre la prohibition d’une substance populaire comme l’alcool ou le « pot » et le taux de criminalité engendré par sa prohibition, d’autres groupes plus conservateurs s’offusquent du projet de loi décriminalisant la possession de marijuana avancé par la ministre McLellan. Le décès, la semaine dernière, de quatre gendarmes sur une plantation clandestine leur fournit des munitions, croient-ils, pour exiger une répression plus sévère encore des cultivateurs et des consommateurs de cette plante incarnant si commodément le péché.

Or, comment justement ne pas voir que ce n’est pas la toxicité très relative de la marijuana qui est à l’origine du drame de Mayerthorpe, mais plutôt sa prohibition, laquelle lui confère artificiellement une valeur ajoutée extrêmement attrayante pour les bandes criminelles ? Sans cette prohibition, de braves cultivateurs tireraient un modeste profit d’une culture et d’une consommation soigneusement encadrées par les autorités légales et sanitaires. Il n’y aurait plus des fortunes à se faire dans la contrebande du pot, et donc plus d’incitation à son trafic illégal et violent.

Mais non. Les esprits simplistes se chauffant à la Bible et aux idées d’un autre âge n’en démordent pas : « Le diable, c’est pas moi, c’est l’autre. » Ben voyons. Raisonnons ces braves illuminés. Fions-nous au bon sens populaire et ne reculons pas devant les choix de société qui s’imposent par la raison. Il y aura toujours de bonnes et de mauvaises prohibitions. Le tout est de savoir les discerner à la lumière des faits bruts et non à l’obscure pénombre de nos croyances abstraites.

Leçon de démocratie par l'absurde

Le Canada m’impressionne. Ce vaste pays est en train de vivre un grand moment de son expérience démocratique.

Nouveau timbre en commanditeLe Canada m’impressionne. Ce vaste pays est en train de vivre un grand moment de son expérience démocratique. Jour après jour, la Commission d’enquête publique Gomery révèle les dessous peu reluisants de « l’affaire des commandites » — une sombre histoire de gaspillage de fonds publics au profit apparent de publicitaires sans scrupules mais recouvrant peut-être des opérations de financement occulte, avec, en toile de fond, l’éternel dilemne opposant les tenants du fédéralisme canadien à ceux de l’indépendance du Québec.

Le moins que l’on puisse dire, c’est que cette affaire n’améliore pas l’image du Parti Libéral du Canada. Pourtant, c’est bien son chef, l’actuel premier ministre Paul Martin, qui l’a nommée et qui continue de lui laisser le champ libre, malgré les attaques répétées de son prédecesseur, Jean Chrétien. Chacun pensera évidemment ce qu’il veut de cette affaire. Quoi qu’il en soit, je connais peu de pays où l’effort de transparence démocratique serait allé aussi loin dans des circonstances semblables — et ce n’est certainement pas le cas de celui d’où je viens.

Je le répète, le Canada m’impressionne. Ce pays n’est pas exempt d’imperfection, de banditisme feutré, d’arrivisme médiocre ni de contradiction comme le démontre fort bien cette triste affaire. Il faut cependant un sacré fond de bon sens, d’honnêté citoyenne et de courage pour reconnaître et assumer ainsi publiquement l’imperfection, la malhonnêté, la médiocrité, l’incohérence et pour mettre les Lafleur(1) et Gagliano de ce monde culottes à terre aux heures de grande écoute.

Parti comme il est, le Premier ministre Martin n’a d’autre choix que d’aller de l’avant. Avec les 88% de soutien récoltés hier auprès de ses militants, il a le pouvoir de continuer à soutenir la Commission Gomery jusqu’à sa conclusion et d’offrir aux Canadiens ce qu’il leur a promis : la vérité, rien que la vérité, mais toute la vérité. Malgré les pressions des petits et des puissants, des véreux et des médiocres. C’est la seule façon pour lui de se tirer grandi de ce scandale sordide et d’incarner l’esprit de la démocratie canadienne à son meilleur.

Qui sait? Cette victoire du bon gouvernement contre le mauvais lui permettra peut-être d’atténuer aux yeux de l’opinion ses propres turpitudes et de ne pas résoudre comme il se devrait la question du déséquilibre fiscal qui agite actuellement les provinces canadiennes. Mais ça, c’est une autre histoire.

(1) Lafleur… Lafleur… cela vous rappelle quelque chose? Voyons, il s’agissait d’une histoire d’honneur professionnel et, ultimement, d’une vie brisée. Espérons que ce Lafleur-là assumera son déshonneur d’une façon un peu moins radicale. Faut dire que les millions, ça aide à se regarder dans la glace.

Pincez-moi, je vole !

Quatre fois moins de bits, certes, mais autant sinon quatre fois plus de tonus! Cette nouvelle version d’OpenOffice améliore considérablement le confort de travail et la compatibilité avec « M$O ».

OOoooo!Il ne m’a fallu ce soir qu’environ 22 secondes et 92 centièmes pour télécharger la dernière version « preview » d’OpenOffice 2.0 depuis le serveur miroir du GULUS. Le RISQ a beau être un réseau très performant, cette prouesse s’explique par le fait que ce serveur se trouve à quelques mètres seulement de ma chaise de bureau < ça aide ;-> et aussi, accessoirement, parce que cette suite bureautique fabuleuse ne « pèse » que 64 Mo, soit quatre fois moins que sa concurrente soit-disant microdouce. Quatre fois moins de bits, certes, mais autant sinon quatre fois plus de tonus !

En effet, par rapport à la version précédente, OpenOffice 2.0 améliore considérablement le confort de travail et la compatibilité avec « MsO ». En prime, elle comprend maintenant un système de gestion de bases de données qui peut travailler dans à peu près n’importe quelle « BD », y compris — ô joie! — sur le serveur MySQL ronronnant en silence sous le capot de mon ordi. Voilà toute une nouvelle pour les développeurs Web qui vont maintenant pouvoir tout faire avec MySQL, y compris leur liste d’épicerie 😉

Comme il s’agit encore d’une mouture beta, je vais conserver par précaution l’ogre propriétaire sur mon ordinateur. Attendez-vous cependant à ce que que fasse désormais tout ce que je peux en « OO » et à ce que je vous envoie le fruit de mon dur labeur en format OpenOffice, avec une sortie PDF, RTF ou Word, selon le contexte. Cette excellente idée m’ayant été soufflée à l’oreille la semaine dernière par Robert « César » Gérin-Lajoie, je lui rends bien volontiers la paternité de ce move à la Brutus ;->

Real politics, justice à retardement ou leçon d'humilité ?

J’aimerais bien savoir jusqu’à quel point la soif de « servir » d’Alain Juppé se distingue du plaisir qu’il éprouve à occuper le sommet de l’estrade sous le regard des badauds ébahis par tant de vision.

Le purgatoireTrois éléments ont récemment refroidi mon ardeur à brocarder la décision de l’ENAP d’inviter Alain Juppé en son sein :

  1. La réaction de l’intéressé à la pluie de tomates québecoise qu’il a reçue ;
  2. les précisions apportées par Jacques Plamondon, lui-même professeur associé de l’ENAP et, accessoirement, président du conseil d’administration de mon employeur, qui relativise lui aussi les délits reproché à l’ancien premier ministre et présente des signes rassurants de sa stature morale ;
  3. Une conversation téléphonique avec mon père, indéracinable parisien de souche, qui prétend lui aussi que Juppé n’est pas la meilleure cible puisqu’il a peu péché à une époque où tout le monde trichait allègrement avec les règles officielles du financement politique.

Soit.

Reste néanmoins le symbole de la corruption agitée sous nos yeux et une sentence judicaire déjà adoucie qui se verrait presque annihilée, du coup, par le purgatoire du Cap Diamant. Il me semble que s’il voulait réellement « servir encore quelque part », Alain Juppé ferait mieux d’occuper son année à écrire le premier tome de ses mémoires (ce serait payant!) tout en réfléchissant sereinement et humblement au grand destin qui l’attend.

En parlant d’humilité, je me demande jusqu’à quel point sa soif de « servir » se distingue du plaisir qu’il éprouve à occuper le sommet de l’estrade sour les regards ébaudissants des badauds ébahis. Notez que je suis bien placé pour poser cette question puisque je ne rate jamais moi-même une occasion de me taire 😉

Merci, WordPress !

L’équipe de développement de WordPress vient de publier la version 1.5 de ce merveilleux système de publication. Quelques heures après l’avoir installée, je suis si émerveillé que j’en ai presque les larmes aux yeux!

Merci, WordPress!L’équipe de développement de WordPress — le célèbre Matt Mullenweg en tête — vient de publier la version 1.5 de ce merveilleux système de publication que j’utilise avec bonheur depuis près de deux ans, maintenant. Quelques heures après l’avoir installée sur amicalmant.ca, je suis si émerveillé que j’en ai presque les larmes aux yeux!

C’est que WordPress est toujours ce moteur de carnet web hyper-ergonomique, hyper-respectueux des standards Internet et d’une extrême simplicité à utiliser. Sa dernière mouture s’est enrichie de nombreuses options de lutte anti-spam, de contrôle des gabarits et des styles, ainsi que d’une fonction de publication de pages Web indépendantes du carnet proprement dit. Cela veut dire que l’on pourra maintenant publier de longs articles ou d’autre types de contenus en marge du carnet, les référant dans un menu ou par des liens directs depuis les articles de celui-ci. Bref, WordPress n’est pas encore un CMS complet comme Xoops, TikiWiki ou Typo 3, mais il est maintenant bien plus qu’un « blogue » — et ô combien plus simple à utiliser au quotidien!

Je remercie du fond du coeur Matt, Ryan et leur équipe de développeurs pour leur génie humble et subtil, leur respect des standards du W3C, leur adhésion à l’esprit incontournable et généreux du mouvement open source, leur engagement à offrir à la communauté de la plume virtuelle ce que le Web a de meilleur. Rendu à un tel degré de perfection et d’émotion, le temps est venu pour moi de joindre le geste à la parole et de me fendre d’un don qui témoignera de ma reconnaissance et qui contribuera à l’effort collectif. Merci, merci, merci !

Échange Juppé contre Gagliano

Que pourrait bien enseigner à des étudiants québécois en administration publique l’ancien Premier ministre français Alain Juppé, récemment condamné à 14 mois de prison avec sursis et à un an d’inéligibilité pour un délit de corruption ?

Les corruptiblesL’annonce de l’engagement de l’ancien Premier ministre français Alain Juppé à l’École nationale d’administration publique du Québec (ENAP) me laisse passablement perplexe. Quel type de science administrative ou politique peut bien enseigner un homme récemment condamné à 14 mois de prison avec sursis et à un an d’inéligibilité pour délit de corruption? Ni le financement occulte des partis politiques, ni le mépris du droit — et encore moins l’apologie du cynisme — ne figurent au programme de cette digne institution. On pourrait à la rigueur l’utiliser comme cobaye au laboratoire d’éthique, mais pas comme professeur, que diable!

À moins, bien sûr, que Jacques Chirac et Paul Martin n’aient conclu une entente occulte afin de mettre au vert, de façon réciproque, leurs collègues embarrassants. Si c’est le cas, on apprendra bientôt qu’Alfonso Gagliano est nommé professeur de comptabilité aux HEC (Hautes Études en Corruption) de Paris. À suivre

Crise d'antipétitionnite aigüe

Vous avez sûrement reçu dernièrement un courriel vous invitant à signer (?) une pétition interpellante quelque part, t’sé veux dire, contre la coupure des budgets de formation gastronomique à l’école ou pour la reconstruction du pont de la rizière Thaï. S’il vous plait, ne souscrivez pas à cette pétition.

Join the mailing-list club!Vous avez sûrement reçu dernièrement un courriel vous invitant à signer (?) une pétition interpellante quelque part, t’sé veux dire, CONTRE la coupure des budgets de formation gastronomique à l’école, le bouclier anti-imbéciles, la mégapole du savoir-soigner sans médecin ou, à l’inverse, POUR la reconstruction du pont sur la rizière Thaï. Ne niez pas — j’ai des preuves — et ne souscrivez SURTOUT PAS à cette pétition.

Répondez à celui ou celle qui vous l’envoie qu’Internet est en train de devenir obèse à cause d’une surcharge pondérale au niveau de ses protocoles de messagerie méta-libidineuse. Expliquez-lui qu’il existe aujourd’hui des moyens simples et efficaces de mettre une pétition en ligne, sur un site Web, en évitant de faire circuler ainsi dans tous les sens 500 000 messages bourrés d’adresses de courriel pour rien. Faites lui comprendre que des « spammeurs » tomberont peut-être, par hasard ou pas rasés, sur ce pactole d’adresses toutes fraîches qu’ils bombarderont de 500 000 millions de milliards de messages non sollicités stupides, disgracieux, inutiles et souvent malhonnêtes.

Enfin, si l’on ne vous demande pas d’apposez votre adresse de courriel au bas de la pétition, posez-vous cette question toute simple : que vaut, moralement, légalement et politiquement, une pétition de noms sans adresse, sans signature manuscrite — bref, sans mécanisme d’authentification?

Souverains poncifs

Le monde chrétien a mal à son pape. Heureusement, il existe encore quelques journaux sérieux qui évitent de verser avec trop d’empressement dans les souverains poncifs.

Souverains poncifsLe monde chrétien a mal à son pape. D’après un porte-parole d’évangile, celui-ci ferait une « laryngo-trachéite aiguë et des crises de laryngospasmes ». Bigre. Il n’en faut pas plus pour que Bernard Derôme entame son oraison pré-funèbre.

Gare aux souverains poncifs !

Il faut abolir la monarchie

Il faut abolir la monarchie car elle est contraire aux droits de l’homme et au principe de liberté individuelle.

Ubu Prince Bonne année. Ceci étant dit avec beaucoup d’éloquence et sans que nul ne puisse me taxer d’hypocrisie, venons-en au fait : il faut abolir la monarchie car elle est contraire aux droits de l’homme et au principe de liberté.

Je m’explique. Le prince Harry fait scandale. Pourquoi? Invité à « une fête d’anniversaire dont la thématique était l’Afrique coloniale, le jeune prince s’est présenté (…) vêtu en officier [allemand] de l’Afrika Corps » orné d’une croix gammée. Pas bon, ça, Prince coco.

« Dans sa lettre d’excuse, Harry avoue avoir tout bonnement manqué de jugement pour le choix de son costume. » Un peu con mais pas trop, le prince. N’importe quel hooligan aurait pu s’en tirer par cette pirouette en s’attirant les bonnes grâces du jury ou, à tout le moins, les circonstances atténuantes. Le troisième prétendant au trône d’Angleterre a dû subir, lui, une campagne de presse internationale sans pitié. C’est injuste!

Pensez à la pauvre reine Elizabeth, condamnée à se promener jusqu’à la fin de ses jours avec une pièce montée sur la tête. Au moins, personne apparemment ne se moque d’elle — et pour cause : aux yeux des monarchies démocratiques, comme nous le rappelle Aujourd’hui le Maroc, seule la figure régnante est inviolable et sacrée. Son frère et sa belle soeur, en revanche, ont été forcés d’abdiquer afin de jouir d’un minimum de vie privée. Quant à Lady Di — tu parles d’un surnom lourd à porter! — elle vécut un enfer encore plus terrible que Stéphanie de Monaco jusqu’à ce qu’un cocktail léthal de paparazzis et d’alcool creuse son tombeau au fond d’un tunnel.

De nos jours, les princes et princesses ont la vie dure. Tout bardés de prestige qu’ils soient, la monarchie démocratique (hum… cherchez l’erreur) les soumet à une tyrannie médiatique incompatible avec le respect de la vie privée et la liberté d’expression qu’elle revendique pour ses simples citoyens. Face à cette injustice flagrante, à cette citoyenneté à deux vitesses, il n’y a que deux solutions : le retour à la monarchie absolue ou son abolition pure et simple.

N’ayant pas d’intérêt objectif pour la première, je choisis sans hésiter l’abolition. Exécution.