Le Réseau Action TI communique et met en marché ses événements en Web vidéo

Au cours des quatre derniers mois, j’ai réalisé trois capsules pour la Section de Montréal du Réseau ACTION TI, qui a commencé à accompagner ses événements de communications Web Vidéo. La finalité d’affaires est double (communication + marketing) et les déclinaisons variables.

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Au cours des quatre derniers mois, j’ai réalisé trois capsules pour la Section de Montréal du Réseau ACTION TI, qui a commencé à accompagner ses événements de communications Web Vidéo. La finalité d’affaires est double (communication + marketing) et les déclinaisons variables. Fait inusité: je fais également partie de l’équipe technique événementielle en captant les activités afin d’en retransmettre les gros plans sur les écrans de la salle. Mixées à des entrevues ciblées, ces captations servent ensuite de plans d’illustration dans les capsules, tout en étant archivées sur les disques durs de l’association pour usage ultérieur.

  • Intracom 2010 – Commentaires des participants
    Réalisée lors de la conférence INTRACOM 2010, cette capsule/souvenir permet de communiquer aux membres du réseau un aperçu de la conférence et de les inciter éventuellement à participer à la prochaine édition. Remarquez qu’il ne s’agit pas de pub, mais bien d’un reportage aussi neutre que possible, idéal facilement atteint puisque la conférence s’est fort bien déroulée.
     
  • Intracom 2010 – La transformation du web et des communications interactives
    Réalisée et diffusée quelques semaines avant la conférence, cette capsule visait évidemment à maximiser les inscriptions. On y trouve les témoignages de trois conférenciers précédés d’un mot de la présidente. Le tournage, qui n’a duré qu’une trentaine de minutes, a eu lieu au Palais des Congrès de Montréal.
     
  • Cocktail du Nouvel An – Combat des chefs en TI
    Nourrie d’une entrevue avec le PDG de l’association, la captation de ce « cocktail 2.0 » du Nouvel An a permis de mettre en valeur la participation des membres aux activités du Réseau et la créativité de celui-ci. Il s’agissait donc essentiellement d’une capsule de communication.

Au final, je suis très heureux de cette collaboration régulière qui me permet de continuer à servir le milieu des TI, comme je le fais depuis maintenant une douzaine d’années, et qui me force à réfléchir et à approfondir ma maîtrise de la communication Web Vidéo. Dans les capsules d’INTRACOM, par exemple, j’ai systématiquement joué avec l’espace-temps éditorial que m’offre la vidéo afin d’inclure des éléments de texte, des images, des symboles, autant de soutiens visuels introduisant une composante de « réalité augmentée » dans l’objet de communication Web Vidéo. Avec le temps réel, cet aspect est un axe de développement fondamental de ma pratique actuelle.

La "refonte" de Libé : un rituel primitif sans intérêt

Quand le ciel leur tombe sur la tête, les humains primitifs revêtent des masques à plume, se dessinent des signes magiques sur le corps et exécutent des rituels destinées à chasser les mauvais esprits et à conjurer le mauvais sort. Le nouveau design de Libé n’apporte à peu près rien de neuf à part des mots creux et des concepts éculés. Il est du même ordre et aura fatalement le même résultat : aucun.

Ce matin, j’ai été interpellé par un gazouilli que Jeff Mignon venait de publier sur Twitter et sur Facebook: « Quel journal redesigné (seulement) a vu ses revenus augmenter? C’est bien que Libé ait de l’argent pour faire de la déco. » Je venais tout juste de lire mes courriels. La newsletter quotidienne de Libération pointait en effet vers un document PDF de deux pages au lieu de la traditionnelle page Web attendue.

Ce choix de format, lourd et inutile dans le contexte de cette nouvelle, n’est pas anodin. En parcourant le dépliant auto-publicitaire, j’ai été sidéré. Voici, pour mémoire, les commentaires que j’ai renvoyés à Jeff par l’entremise de son profil Facebook :

Nuba - body painting by Rita Willaert - Licence Creative Commons BY/NC/SA

  1. C’est complètement ridicule. Je n’en reviens pas que la refonte Internet n’occupe qu’1/12e de page dans leur autopub PDF.
  2. On ne parle que de redesign graphique et éditorial. On introduit des abonnements payants qui ne donneront qu’une valeur ajoutée cosmétique aux abonnés — voir les articles au moment où ils sont envoyés à l’imprimerie, quelle belle affaire!
  3. Il n’y a là aucune vison de la valeur ajoutée d’Internet, de l’hypertexte, de la profondeur de l’info et des sources, enfin, qui restent encore inaccessibles, inviolées.

Au final, je crois qu’il ne faut pas chercher à comprendre cette nouvelle de façon rationnelle. Il faut au contraire l’interpréter de façon anthropologique, en intégrant la dimension irrationnelle qui justifie, même de nos jours, bien des prises de décisions humaines aux conséquences catastrophiques.

Plutôt que d’introduire dans sa refonte les concepts novateurs requis par le passage inévitable d’une économie matérielle à une économie immatérielle; plutôt que de se concentrer sur la valeur tangible de son produit, la valeur ajoutée offerte à ses clients et la logique profonde d’Internet et des médias sociaux, qui reconfigurent inexorablement nos besoins et nos habitudes de consommation de l’information, la direction de Libération a choisi de faire du bruit… avec rien. Elle a choisi le cosmétique, le rituel magique, l’incantation religieuse.

Quand le ciel leur tombe sur la tête, les humains primitifs revêtent des masques à plume, se dessinent des signes magiques sur le corps et exécutent des rituels destinées à chasser les mauvais esprits et à conjurer le mauvais sort. Le nouveau design éditorial de Libé n’apporte à peu près rien de neuf à part des mots creux et des concepts éculés. Il est du même ordre et aura fatalement le même résultat : aucun.

Pire. L’introduction de contenus payants sans réelle valeur ajoutée (voir plus haut) créera un réflexe de méfiance dans le lectorat, qui ne tardera pas à se sentir floué par la minceur des privilèges payants qu’on lui accorde. Or, au contraire, toute offre de contenu payante devrait puiser dans les fabuleux trésors encore inexploités par les entreprises de presse et ouvrir enfin l’accès à des contenus actuellement inaccessibles — ou très peu accessibles :

  • des sources textuelles, audio et vidéo brutes, mais validées, structurées, référencées, en consultation simple ou exportables aux fins d’exploitation par des éditeurs tiers (en mode « remix« ), qu’il s’agisse d’autres médias, de blogueurs, d’entreprises ou d’organisations — bref, ce que j’appelle des « open sources ».
  • des dossiers thématiques exhaustifs, incluant une profondeur inégalée grâce, non seulement aux archives propriétaires du journal, mais également aux liens externes menant vers les pages Wikipédia, articles de blogues, autres sites de médias voire d’entreprises de ce monde qui, tous, constituent des sources auxquelles s’abreuvent les journalistes et auxquelles leurs lecteurs trouveraient probablement enrichissant de pouvoir également s’abreuver.

Cette future architecture de l’information « open sources » nécessite de grands investissements en formation. Les journalistes en place ne veulent pas, aujourd’hui, s’embarrasser avec la production de sources multimédia (audio et vidéo) en temps réel ou quasi réel. Heureusement, la génération qui arrive derrière n’a pas de scrupule à cet égard, d’abord parce que c’est devenu très simple avec les outils dont nous disposons aujourd’hui, mais aussi parce qu’elle a intégré cette dimension dans sa culture. Or, c’est le seul moyen dont la presse « écrite » dispose pour damer le pion aux médias électroniques (radio/TV) et aux médias sociaux sur lesquels l’information circule désormais en temps réel.

Cette future architecture de l’information « open sources » nécessite également le développement de systèmes informatiques complexes permettant de structurer, indexer, présenter, rendre digestes et accessibles ces masses d’informations spécialisées à haute valeur ajoutée. Au lieu de concentrer ses forces humaines et financières sur cet objectif stratégique aux plans économique, technologique et social, Libération investit son temps et son argent dans un rituel de cosmétique journalistique qui n’a aucune chance de fonctionner. C’est bien dommage.


Photo : Sudan deel 4 – De Nuba school / body painting
Photographe: Rita Willaert
Licence: Creative Commons BY/NC/SA


PS : Si vous êtes à Montréal (Québec) le week-end du 19-20 septembre, venez discuter du modèle d’affaires du journalisme « open sources » à Podcamp Montréal. Plus nous serons de fous à refaire le monde des médias et plus rira bien qui rira le dernier ;~}


Mise à jour @ 18h22 : Il y a quelques jours, 01net écrivait qu’« une application payante très innovante permettra d’accéder à d’autres services, dont on ne connaît pas encore la teneur ». Espérons que Libé ira dans le sens de l’ouverture des sources, de l’info multimédia, du temps réel et du remix. Si c’est le cas, je réviserai ma position en conséquence…