Pour en finir avec le « Web:0 »

Le penseur (sculpture d'Auguste Rodin)Autour de la question shakespearienne d’être ou ne pas être en faveur de l’appellation Web 2.0 (rappel des épisodes précédents), il me semble que le débat s’est soudainement envenimé, cette semaine, parce que des gens immergés dans le Web ne perçoivent pas de rupture dans le continuum de l’histoire récente de son développement (et pour cause) et parce que certains se sentent visés par les accusations de malversation rampante comme celle que suggère le billet de Philippe.

Je pense toutefois que l’on peut esquiver cette flèche-là sans discréditer l’ensemble d’un propos qui mérite d’être pris en compte. Car je sais pertinemment, pour l’avoir vécu, que la norme de fonctionnement des boîtes Web d’il y a quelques années, dérivée des TI et de la pub, a entrainé certaines entreprises dans des dépenses astronomiques pour un retour sur investissement négligeable. Ça, mes amis, cela s’appelle « tuer la poule aux oeufs d’or ».

Dans ce contexte, il me semble sain et normal qu’une nouvelle génération d’entrepreneurs de services Web s’approprie des outils open source afin d’offrir des sites clés en main facile à exploiter et offrant un retour sur investissement bien supérieur. Ces outils sont souvent axés sur la communication, l’échange et le patient tissage d’une communauté en réseau, plus que sur la publication top-down. Du coup, ils entrainent un nouveau paradigme de communication commerciale sur le Web et, derrière lui, des gens d’affaires, de marketing et de communication énergiques et enthousiastes qui s’empressent de le faire fructifier. Quoi de plus normal ?!?

  • Oui, le Web 2.0 est un mot clé discutable, comme tant d’autres mots-clés que nous employons chaque jour sans nous y arrêter. Michel a fort bien traité cette question-là ici.
  • Non, ceux qui l’emploient ne sont pas tous des mécréants et il n’est pas louable de leur tirer dessus à vue comme s’est employé Laurent à le faire ici.

Y a-t-il des utilisations exagérées du concept de Web 2.0 ? Je suis mal placé pour le savoir, mais bien sûr qu’il doit y en avoir. Dès que quelque chose fonctionne, il y a des abus. Toujours. La chose intelligente à faire, je crois, c’est de dénoncer ces abus sans jeter le bébé avec l’eau du bain.

Maintenant, si certains entrepreneurs ou développeurs se sentent visés par quelque chose de pas joli-joli, de deux choses l’une, d’après moi : soit ils sont un peu trop paranoïaques, soit ils ont effectivement des petites choses à se reprocher car, comme dit le proverbe, il n’y a pas de fumée sans feu.

PS : ce billet est la reformulation d’un commentaire publié dans le billet précédent. Il y a parfois des commentaires qui valent autant sinon mieux que les billets dont ils sont issus et j’en prends acte ici. Signalons aussi ce texte éclairant de Jeffrey Zeldman que j’ai découvert grâce à un commentaire de Michel 3.0.

Pitbull 2.0

Le Capitaine Lawrence

Dure semaine! La chicane a encore « pogné », hier, chez Embruns. C’est le quartier-maître de première classe Philippe qui a mis le feu aux poudres avec ce billet polémique sur the débat subliminal faisant actuellement rage dans l’archipel des blogues canado-franchouillards : le « Web 2.0 » est-il ou n’est-il pas ?

La réponse pincée de l’ami vache eût le mérite d’être claire, didactique et loyale, car placée en contexte, dans le fil de la discussion. Celle de l’ami zen eût celui d’être aimable et légère, même si les personnes sensibles ont remarqué qu’il ne gratifiait Philippe d’aucun mot doux ni d’aucun lien. C’est soit maladroit, soit perfide, certes, mais personne (pas même le pas très humble®) n’est parfait. Dans le doute, on opte pour le premier choix.

Ce qui se pardonne moins, en revanche, c’est la réponse fidèle à Soi-Même de son ami, le Capitaine de gendarmerie : cinglante, acide, ulcérée, remplie de mots durs, plus destinée à démolir la sensibilité et la réputation de l’adversaire qu’à contrer ses arguments. Non pas que le vieux pirate en manquât, mais simplement parce que c’est son style, sa culture, sa marque de commerce. Vise la tête, puis appelle l’ambulance. Si la police t’emmerde, canarde-là aussi : c’est autorisé par le Second Amendement.

Bien entendu, Maître G. sur son blogue perché ne pouvait prendre le risque de déchoir ni de gaspiller son fromage en publiant son commentaire en contexte, sous le billet de Philippe. Il fallait qu’il le fasse chez lui, bien au chaud sur ses terres, là où une basse cour de gaulois gavés de poison magique résiste encore et toujours à l’envahisseur, l’autre, l’étrange, le différent. Il fallait bien qu’il monétise son blasphème quotidien en trafic sonnant et ricanant. De plus, il n’y a que chez lui qu’il peut se permettre de caviarder de mauvaise humeur ceux qui lui échauffent le ciboulot.

Je suis méchant ? Grrrr, oui, peut-être, mais je me plais à croire que je combats le mal par le mal. Alors voilà. En quelques heures, je suis passé du statut de bisounours casque bleu à celui de pyromane perfide. Confronté au miroir de ses actes, Laurent n’a plus d’humour ni de superbe. Il se dérobe, découvre son flanc droit, il tente une esquive, puis, enfin, conscient d’avoir réveillé une meute de loups de mer de la Baie d’Hudson, il se fend d’une parade à peu près acceptable qu’il ne peut, cependant, s’empêcher de gâcher par quelques traits de mépris. Conclusion : Môssieur n’aime pas qu’on lui fasse des procès d’intention, mais Môssieur ne se gêne pourtant pas pour distribuer les condamnations fermes.

Bah, me direz-vous. Encore une querelle sans importance. Encore un pamphlet sans autre valeur que celle de distraire la galerie aux dépends de l’envahisseur, l’autre, l’étrange, le différent. Tu ne penses pas comme moi, donc tu es au pire un con, au mieux un couillon que j’aime bien. Ma croyance nourrie d’un doctorat de ceci et de 15 ans de cela indique que tu te fourres le pied dans l’oeil jusqu’aux couilles. Cela me donne donc le droit de gloser à gogo sur ton insignifiance jusqu’à la nuit des temps. Ici, je suis chez moi, c’est mon blogue, ma république, mon état de droit(e). Dégage, cloporte, retourne chez les raëliens d’où tu viens ou bien j’extirpe le caviard du ventre de ta mère, quantité négligeable que je n’ai jamais lue !

Bon, d’accord. J’exagère. Je dérape. Je dépasse les bornes. Je me fais des ennemis. Tout ceci est vrai mais reconnaissez que je suis honnête car je ne prétends pas le contraire.

  • Merci à Tassili, qui m’a presque fourni une bonne occasion de me taire 🙂
  • Merci à Michel qui n’est jamais à cours de savoir, de franchise et d’une sainte énergie à renverser les montagnes de mépris.
  • Merci à Marie, à qui j’ai noté que je dois une bière.
  • Merci à Martine, qui m’a fait encore une fois fait pisser de rire.
  • Merci au pas-très-humble® qui, je l’espère, finira par en rigoler.
  • Merci à ma mère, sans qui bla,bla,bla.
  • Merci à tous les Français ayant le génie assez bien placé pour être ni vache ni veau.
  • Merci aux Québécois qui consentent toujours à leur accorder le droit d’asile, même dans les cas « limites insultants« .
  • Merci à Philippe, sans qui je n’aurais jamais connu Embruns ni reçu autant d’encouragements à me remettre en question.
  • Merci à Laurent, si charmant en privé, nom d’une pipe! loin des caméras et du public.

Enfin, merci de votre visite (cling !) et de vos commentaires (bong !). Nous revenons maintenant à notre programmation régulière. The blog show must go on!

Reportage photo en direct

forum-isoc06C’est aujourd’hui qu’avait lieu la conférence de l’ICANN et ISOC-Québec sur le rôle de l’ICANN dans la gestion d’Internet et l’importance, pour les usagers d’Internet, de s’intéresser à son évolution.

Luc Faubert, le président d’ISOC Québec, a commencé par introduire la problématique, puis Marc Blanchet, président de Viagénie, a exposé en détail les aspects d’ingénierie qui sous-tendent la structure des noms de domaines. La suite à suivre sur le site du chapitre québécois de l’Internet Society (la partie formelle des présentations y sera disponible dans quelques semaines) et dans mon reportage photo, en direct sur Flickr.


Ce billet a été publiée le 23 novembre 2006 sur economielogique.com et transféré ici le 15 mars 2009, en prévision de la fermeture prochaine de mon ancien site corporatif.

Le quatrième écran de la convergence

Photo d'un écran de cellulaire
Photo: GSMA © 2006

Cette semaine, dans un un communiqué de presse conjoint du Sundance Institute et de la GSM Association (GSMA), l’acteur Robert Redford, président du célèbre festival cinématographique américain, annonçait la production prochaine de cinq courts métrages de fiction spécialement réalisés en fonction des petits écrans des téléphones cellulaires. Il annonce l’émergence du téléphone portable en tant que « quatrième écran » (après le cinéma, la télévision et l’ordinateur) et Bill Gajda, VP Marketing de la GSMA, remarque que celui-ci « change déjà la façon dont les gens s’eduquent et se divertissent. » Ainsi, les terminaux mobiles connectés par USB et Internet s’imposeront bientôt comme d’incontournables canaux de diffusion vidéo, qu’il s’agisse d’information, de spectacles de variétés et même d’oeuvres cinématographiques spécialement adaptées.

Car il faudra forcément adapter le langage visuel et les formats des produits médiatiques et culturels aux contraintes de ce nouveau médium. Disposant d’un écran dépassant rarement 176 pixels de large et d’une bande passante encore très coûteuse, celui-ci est aux antipodes de la télévision haute définition que l’on nous promet depuis des années. Or, si la HD offre aux téléspectateurs en mesure de se l’offrir un confort visuel et auditif inégalé, c’est probablement par le réseau GSM, qui devrait toucher 3 milliards de personnes en 2008, selon la GSMA, que la révolution vidéonumérique se répandra le plus efficacement à travers la planète, notamment dans les pays d’Afrique et d’Asie ou la téléphonie sans fil est infiniment plus abordable que l’accès aux réseaux optiques.

Ainsi donc, dans le domaine de l’information (probablement le plus adapté, à court terme, aux contraintes culturelles et techniques de ce médium), les chaînes de télévision ne pourront pas simplement compresser leurs émissions conçues pour la haute définition car l’image et les textes surimprimés en seraient illisibles. Il leur faudra mettre sur pied des équipes complètes pour retraiter les sources haute définition et les adapter à ce micro-médium.

Photo d'un écran de cellulaire

Dans le même temps, une opportunité fantastique s’ouvre pour de nouveaux projets médiatiques ciblant en priorité le Web et les écrans mobiles. C’est à une expérience de ce type que mon ami Philippe Martin et moi-même voulons nous livrer sur YULBUZZ.com, un site de videocasting que nous allons officiellement ouvrir sous peu, avec la participation, nous l’espérons, d’autres blogueurs québécois et/ou francophones.

Cette expérience devrait intéresser les journalistes de la presse écrite, je crois. Car s’il leur est difficile d’envisager de « converger » efficacement avec des télévisions aux normes techniques très élevées, les technologies numériques de la vidéo légère pourraient bien leur permettre d’enrichir leurs productions textuelles et photographiques de sources vidéo réalisées « on the fly », sans équipes lourdes, et mises en ligne à peu de frais sur le Web ou par l’entremise d’ententes de distribution avec des opérateurs de téléphonie sans fil. Le cas échéant, il faudra reconnaître la clairvoyance de Nelson Dumais, qui avait flairé cette tendance il y a plus de six mois et à qui je dois d’avoir mis le pied dans l’engrenage en février 2006.

Avec l’avènement du Web 2.0, on assiste déjà à la prolifération de contenus de vidéo légère produits par M. et Mme Tout-le-Monde, ainsi que par ces personnes morales que sont les entreprises, les gouvernement et les associations. Il faudra bien entendu faire le tri dans cette masse d’images et c’est là que les experts de l’édition, du journalisme et de la communication reprendront du galon. Passant d’une société de l’information à une société du savoir, les diffuseurs auront recours à ces agents de tri, de classement, de hiérarchisation et, somme toute, de digestion afin d’être en mesure d’offrir des programmes qui se tiennent à leurs audiences. Il y a de nouveaux métiers dans l’air…

*

En passant, j’applaudis la façon de faire des gens de la GSMA. Leur communiqué de presse original est agrémenté de liens menant à deux documents PDF contenant des informations complémentaires ainsi qu’à un petit album de photos (dont celle apparaissant plus haut) et à la vidéo du discours de Robert Redford. Cette complémentarité des technologies et des médias est inhérente à toute communication institutionnelle moderne et efficace. Signalons, pour terminer, la vidéothèque corporative de la GSMA, dont plusieurs éléments méritent d’être visionnés.


Ce billet a été publiée le 11 novembre 2006 sur economielogique.com et transféré ici le 15 mars 2009, en prévision de la fermeture prochaine de mon ancien site corporatif.

Démystifier les adresses et la gouvernance d'Internet

forum-isoc06Combien d’internautes savent-ils que l’adresse « www.google.com » n’est en fait qu’un alias commode pour désigner la « ferme de serveurs » résidant à l’adresse 72.14.205.99 du réseau Internet ? Probablement pas la majorité. Et combien ont entendu parler de l’ICANN, la Internet Corporation for Assigned Names and Numbers ? Encore moins. C’est pourtant cet organisme qui gère les noms de domaine et dont dépend en partie l’avenir d’Internet. *Notre* réseau.

En collaboration avec le chapitre québécois de la Internet Society (ISOC-Québec) et grâce aux infrastructures de la Téluq, l’ICANN organise une journée de conférence, le 23 novembre, simultanément à Montréal et à Québec. Les internautes québécois soucieux de comprendre comment fonctionne Internet et comment ils peuvent participer, aussi modestement soit-il, à sa gouvernance assisteront avec grand intérêt à cette série de présentations.

Pourquoi ? Parce que le réseau Internet, on le sait, a été construit pierre par pierre par ses propres usagers. Aujourd’hui, cependant, il est de plus en plus aux mains de grandes entreprises de télécommunications régionales, nationales et internationales qui l’exploitent afin — et c’est bien légitime — d’en tirer profit au nom de leurs actionnaires.

Si l’on ne s’en occupe pas, si l’on n’y prend pas garde, si la logique commerciale n’est pas modérée par la logique associative, scientifique et citoyenne qui a créé ce fantastique outil de communication, nous risquerions de ne plus pouvoir dire, un jour, que ce réseau est le nôtre. Les péages à l’entrée s’y multiplieraient au profit des plus riches et des plus influents. Voilà pourquoi il est de notre responsabilité de nous intéresser à ces questions.

Les internautes qui ne pourront pas se libérer le 23 novembre peuvent néanmoins mettre le site d’ISOC-Québec dans leurs favoris et même en devenir membre tout à fait gratuitement. Il est probable que les conférences seront disponibles en vidéo sur demande quelques semaines après l’événement.


Ce billet a été publiée le 8 novembre 2006 sur economielogique.com et transféré ici le 15 mars 2009, en prévision de la fermeture prochaine de mon ancien site corporatif.

Démystifier les adresses et la gouvernance d’Internet

En collaboration avec le chapitre québécois de la Internet Society (ISOC-Québec), l’ICANN organise une journée de conférence, le 23 novembre, à Montréal et à Québec. Les internautes soucieux de comprendre comment fonctionne Internet et comment ils peuvent participer, aussi modestement soit-il, à sa gouvernance assisteront avec grand intérêt à cette série de présentations.

Combien d’internautes savent-ils que l’adresse « www.google.com » n’est en fait qu’un alias commode pour désigner la « ferme de serveurs » résidant à l’adresse 72.14.205.99 du réseau Internet ? Probablement pas la majorité. Et combien ont entendu parler de l’ICANN, la Internet Corporation for Assigned Names and Numbers ? Encore moins. C’est pourtant cet organisme qui gère les noms de domaine et dont dépend en partie l’avenir d’Internet. *Notre* réseau.

En collaboration avec le chapitre québécois de la Internet Society (ISOC-Québec) et grâce aux infrastructures de la Téluq, l’ICANN organise une journée de conférence, le 23 novembre, simultanément à Montréal et à Québec. Les internautes québécois soucieux de comprendre comment fonctionne Internet et comment ils peuvent participer, aussi modestement soit-il, à sa gouvernance assisteront avec grand intérêt à cette série de présentations.

Pourquoi ? Parce que le réseau Internet, on le sait, a été construit pierre par pierre par ses propres usagers. Aujourd’hui, cependant, il est de plus en plus aux mains de grandes entreprises de télécommunications régionales, nationales et internationales qui l’exploitent afin — et c’est bien légitime — d’en tirer profit au nom de leurs actionnaires.

Si l’on ne s’en occupe pas, si l’on n’y prend pas garde, si la logique commerciale n’est pas modérée par la logique associative, scientifique et citoyenne qui a créé ce fantastique outil de communication, nous risquerions de ne plus pouvoir dire, un jour, que ce réseau est le nôtre. Les péages à l’entrée s’y multiplieraient au profit des plus riches et des plus influents. Voilà pourquoi il est de notre responsabilité de nous intéresser à ces questions.

Les internautes qui ne pourront pas se libérer le 23 novembre peuvent néanmoins mettre le site d’ISOC-Québec dans leurs favoris et même en devenir membre tout à fait gratuitement. Il est probable que les conférences seront disponibles en vidéo sur demande quelques semaines après l’événement.

Le masque africain et la plume

L’un des bons côtés des conférences internationales sur le changement climatique, comme celle qui se déroule actuellement au Kenya, c’est qu’elles permettent de braquer les projecteurs sur des informations connues, mais malheureusement passées sous silence par les politiciens et, surtout, la plupart des médias.

Le masque (africain) et la plume (du journaliste)L’un des bons côtés des conférences internationales sur le changement climatique, comme celle qui se déroule actuellement au Kenya, c’est qu’elles permettent de braquer les projecteurs sur des informations connues, mais malheureusement passées sous silence par les politiciens et, malheureusement, par la plupart des médias. Ainsi en va-t-il, par exemple, de cette fameuse « étude inédite rendue publique hier par le Secrétariat sur les changements climatiques à Nairobi, au Kenya, pour souligner l’ouverture d’une nouvelle conférence internationale sur les changements climatiques », selon le journaliste Louis-Gilles Francoeur, du Devoir.
Une étude inédite, vraiment ?

Premièrement, il aurait été louable, sur le site Web du journal, d’offrir au lecteur des liens directs vers :

    Cela aurait fourni d’importantes précisions aux lecteurs vraiment curieux d’en savoir plus sur ces questions, notamment aux enseignants et aux étudiants d’aujourd’hui dont l’avenir est en jeu. Cela aurait également permis de relever cette légère imprécision journalistique : il n’y a pas eu d’étude inédite rendue publique par le Secrétariat de la Convention-Cadre des Nations Unies sur les Changements Climatiques (CCNUCC, appelons donc les choses par leur nom), mais plutôt un échange d’information sous forme de présentations effectuées dans le cadre d’un colloque régional de l’organisation en Afrique auquel une représentante d’Environnement Canada, Mme Karen Sutherland, a incidemment participé.

    On aurait ainsi pu se poser des questions sur la valeur des 30 millions de dollars consacrés par le Canada, de 2000 à 2005, à différents projets d’adaptation au changement climatique dans les pays en voie de développement qui sont succintement décrits dans ce fichier PDF. Cela nous aurait amené à nous interroger sur l’avenir du Fonds canadien de développement pour les changements climatiques au-delà de 2006.

    Quoi qu’il en soit, cet article est précieux puisqu’il me conforte dans cette vision quelque peu angoissante qui m’est venue lors de mon retour d’Europe, en septembre dernier. Si nous somme réellement « humains », nous allons devoir faire en sorte de ne pas laisser nos frères et soeurs africains aux prises avec une catastrophe dont nous sommes les principaux responsables. Cela signifie, pour commencer, que nous ne pouvons pas jouer à l’autruche et remettre les décisions difficiles à plus tard.

    Accrochez-vous au navire, mes amis les homo sapiens, car cela va brasser dur au cours des prochaines décennies. Si vous croyez un tant soit peu au p’tit Jésus, c’est le temps de vous aimer les uns les autres et de le prouver.

Du bonheur et de la folie

« Deux faiblesses qui s’appuient l’une sur l’autre créent une force. Voilà pourquoi la moitié du monde en s’appuyant contre l’autre moitié, se raffermit. » (Léonard de Vinci)

J’ai beaucoup travaillé, ces dernières semaines, et délaissé quelque peu mes activités en ligne. Est-ce grave, docteur ? Non, car je ne nourris pas d’ambition en ces pages, et pour cause :

Aux ambitieux que ni le don de la vie ni la beauté du monde ne suffisent à satisfaire, il est imposé comme châtiment qu’ils gaspillent la vie et ne possèdent ni les avantages ni la beauté du monde.

Si j’avais pris le temps de publier au détriment de mon sommeil et de ma santé, j’aurais certainement crucifié ici le soi-disant « Plan vert » du gouvernement conservateur canadien. J’aurais cherché la cause de son ineptie dans le matérialisme et le rationnalisme avarié de notre société :

Le bonheur suprême sera la plus grande cause de misère, et la perfection de la sapience une occasion de folie.

Le poids des ans commençant à s’accumuler sur mes épaules, j’aurais cherché refuge dans les savoirs intemporels et dans l’étude des causes et des effets, deux passions qui, dans notre société, enrichissent moins le corps que l’âme :

Acquiers dans ta jeunesse ce qui compensera les misères de ta vieillesse. Et si tu entends que ta vieillesse ait la sapience pour aliment, étudie pendant que tu es jeune, pour que cette vieillesse ne manque point de nourriture.

Je me serais rabattu sur l’idée juste que les hommes et femmes formant ce piteux gouvernement seront peut-être encore en vie en 2050 et que leurs descendance subira avec eux le poids de leur manque de courage. La mémoire des hommes n’oublie ni l’héroïsme ni l’infâmie.

L’âge, qui s’envole, glisse en secret et leurre l’un et l’autre; et rien ne passe aussi rapidement que les années; mais qui sème la vertu récolte l’honneur.

Enfin, j’aurais observé avec circonspection les positions défendues par certains partis d’opposition, fort vertueuses, certes, mais historiquement douteuses…

Chaque partie d’un élément séparé de sa masse désire y faire retour par le chemin le plus court.

Finalement, j’aurai médité les belles paroles de Léonard de Vinci, autant pour participer à la résolution des tensions du monde que pour déceler, parmi les femmes qu’il m’est donné de croiser, celle qui deviendra nécessairement ma prochaine moitié 🙂

Deux faiblesses qui s’appuient l’une sur l’autre créent une force. Voilà pourquoi la moitié du monde en s’appuyant contre l’autre moitié, se raffermit.

Toutes ces citations sont extraites des Prophéties de Léonard de Vinci, un petit bouquin découvert chez Archambault et acquis à prix dérisoire. Le plus précieux est rarement ce qui coûte le plus cher.

Les relations publiques à l'ère du développement durable

Photo du colloqueÀ l’heure où l’ONU s’inquiétait pour la santé des océans, quatre associations de communicateurs et professionnels québécois en relations publiques signaient, hier, une déclaration solennelle en faveur du développement durable. La cérémonie de signature a eu lieu à la clôture du colloque Développement durable et communications organisé par la Chaire de relations publiques de l’UQÀM. En voici le texte, la bande son et le clip vidéo.

Cette déclaration s’inscrit évidemment dans le sillage de la Loi sur le développement durable adoptée par l’Assemblée nationale du Québec en avril dernier. Elle a été signée par Mme Francine La Haye, présidente de l’Alliance des cabinets de relations publiques du Québec (ACRPQ), M. Bernard Poulin, président de l’Association des communicateurs municipaux du Québec (ACMQ), Mme France Poulain, présidente de l’Association internationale des professionnels en communication (Chapitre de Montréal) et Mme Nicole Beaulieu, présidente de la Société québécoise des professionnels en relations publiques (SQPRP).

La lecture de la Déclaration par Mme Solange Tremblay est également disponible sous forme audio, dans ce fichier MP3 de 2,5 Mo. En voici la transcription :

Déclaration des communicateurs et des professionnels en relations publiques du Québec à l’égard du développement durable


Dans la foulée des travaux des Nations-Unies en 2002, à Johannesburg, dans le cadre du Sommet Mondial sur le Développement Durable, les communicateurs et les professionnels en relations publiques du Québec prennent l’engagement de contribuer à la promotion et au respect du développement durable dans les sphères relevant de leurs responsabilités et de leurs activités au sein de la société québécoise.

Ce faisant, ils font leur la définition du développement durable proposée par le Rapport Brundtland en 1987 : « Le développement durable est un développement qui répond aux besoins du présent sans compromettre la capacité des générations futures de répondre aux leurs. »

Les communicateurs et professionnels en relations publiques du Québec s’engagent :

  • à prôner une vision fondée sur le respect des personnes, des systèmes vivants et de l’environnement qui favorise une économie respectueuse des impacts de ses activités , une société juste et un environnement sain pour les générations actuelles et à venir, dans une perspective d’amélioration de la vie des personnes et de préservation des ressources.
  • à apporter leur contribution professionnelle à la sensibilisation des différentes collectivités, organisations et entreprises de la société québécoise envers des pratiques respectueuses des principes du développement durable.
  • à stimuler l’acquisition et le partage des savoirs et des savoir-faire sur l’aspect communicationnel du développement durable.
  • à mettre en évidence les enjeux reliés au développement durable et à encourager le dialogue avec les groupes citoyens et les différentes parties prenantes des organisations et des entreprises.
  • à ne négliger aucun effort de communication pour favoriser la concertation, la collaboration et l’imputabilité des décideurs face à ces questions.
  • à favoriser l’essor du développement durable dans les différents réseaux où ils interviennent.

En prenant cet engagement, les communicateurs et professionnels en relations publiques du Québec entendent rendre hommage aux nombreuses personnes et aux nombreux groupes qui ont tracé la voie du développement durable au Québec et, avec eux, ils souhaitent participer activement au renforcement des trois fondements interdépendants du développement durable : le développement économique, le développement social et la protection de l’environnement, dans la poursuite de l’oeuvre du pionnier du développement durable du Québec, M. Pierre Dansereau.

Signé à Montréal, le 4 octobre 2006, par l’Alliance des cabinets de relations publiques du Québec, l’Association des communicateurs municipaux du Québec, l’Association internationale des professionnels en communication – Chapitre Montréal et la Société québécoise des professionnels en relations publiques.

*

» Voir aussi le reportage photo du colloque.


Ce billet a été publiée le 15 octobre 2006 sur economielogique.com et transféré ici le 15 mars 2009, en prévision de la fermeture prochaine de mon ancien site corporatif.

Colloque Développement durable et communications

Logo du Colloque Développement durable et communications

Toute la journée, je suis au Pavillon des sciences de l’UQAM, où je filme les conférences du colloque Développement durable et communications. Madame Solange Tremblay, directrice du Centre d’études sur les responsabilités sociales, le développement durable et l’éthique de la Chaire en relations publiques de l’UQÀM, présente en ce moment même les résultats d’une étude sur l’opinion des communicateurs québécois sur le développement durable. C’est passionnant !

» Voir le reportage photo en direct sur Flickr.

» Lire le billet sur ma participation sur ÉconomieLogique.com.

» Mise à jour – La Déclaration des communicateurs et des professionnels en relations publiques du Québec vient d’être publiée sur Centpapiers.

Les présentations filmées de W3Québec

Depuis fin août, j’ai commencé à filmer chaque mois les présentations mensuelles de W3Québec, une association québécoise visant à promouvoir l’ensemble des normes, standards ouverts et bonnes pratiques du Web et du multimédia. Auparavant, nous tenions ces réunions montréalaises en duplex avec nos amis de Québec, à l’aide d’un lien de vidéoconférence légère. L’archivage vidéo apporte maintenant la pérennité à ces présentations tout en élargissant considérablement leur audience potentielle. Puisqu’il s’agit de promotion sans but lucratif, c’est tout bon.

Fin août, j’ai donc filmé l’introduction aux Web Services présentée par Benoît Piette (ses diapositives sont ici). Nous étions dans une grande salle du CRIM dont nous avions laissé une bonne partie des plafonniers allumés, ce qui fait que l’image est assez bonne (toutes restrictions gardées). J’ai inséré le petit logo de W3Québec semi-transparent dans Adobe Première Pro : l’effet est net et sans bavure.

Contenu disparu en même temps que Google Video

Introduction aux Web Services, par Benoît Piette (28.08.2006)

Fin septembre, nous avions droit à une présentation de Denis Boudreau, fraîchement revenu de ParisWeb 2006. Cela s’intitule Exploration du Web mobile (diapositives ici), un sujet dont Denis explique d’entrée de jeu qu’il n’est pas un expert. Ceci dit, son expertise générale des normes et technologies Web lui permet de défricher rapidement et efficacement la question, comme on peut le constater dans la vidéo. C’est d’ailleurs la situation dans laquelle se retrouvent souvent la plupart des professeurs ;->

Contenu disparu en même temps que Google Video

Exploration du Web mobile, par Denis Boudreault (25.09.2006)

Pris par le temps — ah! le colloque du RISQ ! — j’ai intégré le logo de W3Québec dans Ulead Video Studio Plus, un logiciel grand public que j’utilise souvent pour mes montages. C’est aussi avec cet outil que j’ai généré le fichier compressé envoyé à Google. Malheureusement, si ce logiciel est pratique et simple d’emploi, ses fonctions fines et ses codecs de sortie sont bien moins bons que ceux de Première (qui coûte, c’est vrai, beaucoup plus cher). Résultat : le logo de W3Québec est affreux!

Système d'éclairage légerJe tire deux autres enseignements techniques de cet enregistrement.

  1. Nous étions, cette fois, dans une plus petite salle dont la configuration nous a amenés à éteindre toutes les lumières. Nous n’étions éclairés que par l’écran sur lequel s’affichaient les diapositives. Il en résulte beaucoup de « bruit vidéo », ce qui m’a convaincu d’investir quelque 330 dollars (le prix en magasin) dans un petit système d’éclairage très paramétrable qui me permettra de corriger le problème à l’avenir. Nous pourrons en mesurer l’apport le mois prochain.
  2. Côté son, j’ai commis l’erreur de ne pas brancher de micro directionnel pendant les 10 premières minutes, pensant ainsi mieux capter l’atmosphère de cette petite salle. Mal m’en prit car, au final, le son qui en résulte n’est vraiment pas bon. Concentré sur mon problème d’éclairage, j’ai mis du temps à m’en rendre compte, mais les choses se sont arrangées ensuite, dès que j’ai pointé un micro externe vers Denis.

Je suis très heureux de pouvoir bénéficier chaque mois de l’expérience et de la perspicacité de professionnels ouverts et talentueux, comme le sont Benoît, Denis et tous ceux qui, comme eux, partagent leurs connaissances avec les membres de W3Québec. Je contribue comme je le peux à cet échange, espérant ainsi faire ma part pour que rayonnent les principes d’accessibilité et de normalisation dont W3Québec fait la promotion.

Pour conclure, précisons que ces vidéos véhiculent une bonne partie du contenu partagé, mais que la présence physique aux réunions permet de participer à l’échange, de le prolonger en s’y confrontant à d’autres points de vue et, à toutes fins utiles, de s’y constituer un réseau socio-professionnel de qualité. La vidéo ne communique pas cela. Raison de plus, si vous le pouvez, pour réserver votre « dernier lundi » de chaque mois afin de faire un tour au CRIM Montréal, de 19h à 21h. Stay tuned!


Ce billet a été publiée le 3 octobre 2006 sur economielogique.com et transféré ici le 15 mars 2009, en prévision de la fermeture prochaine de mon ancien site corporatif.

La fragilité, andidote de la performance

Une flaque d'eau, du sable et un galet dessinent un oeil minéral

J’ai découvert ce matin, sur le blogue de Maridan’, un bouquin publié en 2004 que je vais impérativement me procurer d’ici ce soir : La fragilité de Miguel Benasayag. Il faut lire ces extraits que ma lectrice préférée nous en livre et qui nourrissent magistralement les feux de mon cerveau. En résumé, voici un extrait de la jaquette d’Amazon.ca : « Au fil d’un parcours philosophique aussi exigeant que passionnant, (…) M. Benasayag explore les voies d’un renouveau de l’action politique. Il propose ici une théorie de l’émancipation qui dépasse l’opposition forts-faibles à la base du fonctionnement de nos sociétés, une théorie de la situation fondée sur la notion de « fragilité » comme dimension fondamentale de ce qui fait l’essence même de la vie. Sa grille de lecture nous permet de mieux saisir cette « mutation du citoyen » et cette quête de résistance à la virtualisation de la vie. »

Parmi les passages cités par Maridan’, j’aime particulièrement celui sur la technique dont les secrets de fabrication nous échappent et que nous utilisons à l’aveuglette, comme l’on récitait autrefois une prière. Le mystère de la technique remplace celui de l’Immaculée Conception et le clergé post-moderne troque la soutane contre un diplôme d’ingénieur et un M.B.A. Sommes-nous plus avancés ?

Inspirant, aussi, l’extrait résumant le thème général du livre, qui arrime le lien social à la fragilité intrinsèque de l’être humain. Ce constat traverse tous les bouquins éclairants que j’ai lu, ces derniers temps, de La force de conviction à Écologie et liberté. Il explique peut-être aussi pourquoi, dans notre univers de dispersion et de technicité, le réseau Internet connait le succès foudroyant que l’on connait. Sauf qu’il ne faut pas être dupe : être lié, ce n’est pas tout à fait la même chose qu’être hyperlié.