Sébastien Landry en tournage chez Savoir-faire Linux : communautés, grands espaces et plafonds hauts…

Pour les besoins d’une scène de son film, Sébastien Landry cherchait un bureau avec une belle atmosphère, un espace ouvert et des bureaux vitrés. Il a trouvé tout cela chez Savoir-faire Linux.

À l’été 2012, le réalisateur Sébastien Landry réalisait son premier long métrage, Un parallèle plus tard, qui est sorti en salle cet automne et dont l’action principale se déroule à Havre-Saint-Pierre, sur la Côte-Nord du Québec. L’une des premières scènes se passe dans une entreprise de sécurité informatique montréalaise. Le jeune cinéaste cherchait donc un bureau moderne, chaleureux, avec une belle lumière, un grand espace ouvert et des bureaux largement vitrés.

La vidéo est sous-titrée en français cc 

Le partage et l’entraide sont des valeurs communes à la culture de l’open-source et des jeunes créateurs qui, comme Sébastien, ont recours au pouvoir des communautés afin de réaliser leurs rêves. Malgré le dérangement que cela pouvait susciter en pleine semaine, nous avons donc accueilli l’équipe du film à bras « ouverts ».

À la fin de la journée de tournage, j’ai demandé à Sébastien de me parler de son expérience de socio-financement et des raisons pour lesquelles il avait choisi notre bureau comme décor naturel.

Les SFLiens à la cabane à sucre

https://www.youtube.com/watch?v=0NuQLmv-3BI

Plusieurs fois par année, le Club social de « SFL », qui est géré par des représentants des employés, organise des sorties collectives en famille et autres activités sociales — ski alpin, méchoui, soirée « gaming« , etc. Le 20 avril dernier, c’était le Temps des sucres, ce moment particulier de l’année où les températures jouent le yoyo autour du point de congélation.

Depuis des siècles, au Québec, c’est le moment de l’année où les propriétaires de boisés feuillus « entaillent » les érables afin d’en recueillir une eau, ou sève brute, qui est ensuite raffinée en sirop d’érable par évaporation. Il était alors de tradition de se réunir dans les érablières afin de déguster les plats hautement caloriques du terroir (tourtières, fèves au lards, ragoût de boulettes, omelettes, saucisses, etc.), abondamment arrosés de sirop d’érable, au son entraînant du violon.

Aujourd’hui, un exploitant d’érablière exerce le métier d’acériculteur. L’industrie québécoise de l’acériculture a produit l’an dernier près de 100 millions de livres de sirop d’érable, soit 90% de la production canadienne ou les trois quarts de la production du Canada et des USA réunis (source: Portrait 2012 de l’industrie acéricole, MAPAQ (PDF, 170,63 ko).

Le temps passe, la technologie progresse, mais les traditions restent, se développent et se propagent de génération en génération et de québécois « pure laine » en nouvel immigrant. Parmi les « SFLiens » et leurs familles qui étaient là, plusieurs découvraient d’ailleurs la cabane à sucre pour la toute première fois!

Les SFLiens à la cabane à sucre

Martin Ouellette : « Payons la WebTV pour qu’elle reste gratuite! »

J’aime beaucoup Martin Ouellette, le président de Provokat. C’est un personnage épicé, inspiré et attachant. Un visionnaire d’une espèce et d’une honnêteté rare, même, puisqu’il est capable de donner une conférence qui remet en cause son propre modèle d’affaires.

Je croise souvent Martin à Yulbiz et, le mois dernier, il m’a parlé d’une idée de modèle d’affaires 2.0 qu’il venait d’imaginer lors du RDV Media 2009. Un modèle d’affaires pour la WebTV, basé sur le don et sur son corollaire, la gratuité. Très intéressé par son raisonnement, je me suis porté volontaire pour la diffuser dans cette capsule vidéo.

Pourquoi? Eh bien parce que je crois énormément qu’il s’agit d’un modèle d’avenir pour les productions WebTV de divertissement et de fiction. Le temps de la propriété intellectuelle est dépassé. La culture doit désormais circuler plus librement et le plus souvent gratuitement, mais il faut aussi que les créateurs et les artistes trouvent le moyen de gagner correctement leur vie.

Il faut donc que quelqu’un paie, quelque part. L’État? À part les vedettes reconnues, ce sera difficile. Le public dans son ensemble? Cela va à l’encontre de la tendance du gratuit que l’on observe depuis quelques années et qui devrait continuer à s’imposer. Alors qui???

  • Des « micro-mécènes », d’abord, c’est à dire des gens comme vous et moi pouvant s’offrir le luxe d’envoyer quelques dollars à des créateurs de contenus numériques ayant de la valeur à leurs yeux, recevant en échange la gratification d’être publiquement associés à leur diffusion. Le ruissellement de contributions modestes a le pouvoir d’alimenter de grandes lacs de création.
  • Des entreprises et des marques, ensuite, qui trouveront encore plus avantage à investir dans des contenus de valeur plutôt que dans des publicités primaires (et la plupart du temps mensongères) fonctionnant de moins en moins. En s’associant à ces communautés de soutien artistique et culturel, elles gagneront leur sympathie et des oreilles attentives.

Dans le domaine de la WebTV professionnelle et ciblée, c’est déjà un peu comme cela que je fonctionne moi-même pour certains projets. Mes webdiffusions des soirées-conférences de W3Québec et du 3e Mardi, par exemple, sont produites en coproduction avec des partenaires issus de la communauté qui me soutiennent financièrement. Idem pour le talk show interactif du webcom live, que je produirai à nouveau le mois prochain en co-production avec AgentSolo et Le Lien MULTIMÉDIA. Une fois que mes objectifs stratégiques et financiers sont atteints, le contenu généré peut bien circuler et servir à d’autres fins. Il en va de même pour tous les artisans.

Et il en va également de même pour la capsule de Martin. Je l’ai produite à mes frais, mais rien ne vous empêche, si vous la trouvez utile, de me verser ne serait-ce que la moitié de 5 dollars en cliquant sur le bouton ci-dessus. Si cela fonctionne, j’inventerai le « DonatorRoll » en me disant qu’il y a peut-être de l’avenir pour les journalistes reporters d’image indépendants passablement culottés ;D

José Navas prend position sur le financement des arts

[lang_fr]Tandis que s’ouvrent, aujourd’hui-même à Montréal, les Seconds États généraux de la danse professionnelle du Québec, le chorégraphe José Navas/Compagnie Flak prend position, expliquant combien il est dangereux de sous-estimer l’importance de l’investissement public en culture, pas seulement pour les artistes mais pour la société tout entière.

[/lang_fr][lang_en]Just as the Second Estates General of Professional Dance in Quebec begins in Montreal, José Navas — artistic director and choreographer of Compagnie Flak — takes a position explaining how dangerous it is to under-estimate the necessity of public investment in culture — not only for artists but for the whole society.

[/lang_en]

Prise 2 pour le vidéoblogue de José Navas/Compagnie Flak

Après une rapide tournée en Allemagne avec la Compagnie Flak, José Navas, danseur et chorégraphe québécois d’origine vénézuélienne, était de retour cette semaine à Montréal. En compagnie de Laurence Wegscheider, responsable du marketing et des communications, nous avons fait le point sur le travail restant à faire avant de mettre à l’eau le prochain véhicule du chorégraphe sur Flak.org.

Après une rapide tournée en Allemagne avec la Compagnie Flak, José Navas, danseur  et chorégraphe québécois d’origine vénézuélienne, était de retour cette semaine à Montréal.

En compagnie de Laurence Wegscheider, responsable du marketing et des communications, nous avons fait le point sur le travail restant à faire avant de mettre à l’eau le prochain véhicule du chorégraphe sur Flak.org.  Comme je le mentionnais récemment, fini le Flash ! Il s’agira d’un vidéoblogue relax à saveur intimiste, artistique, conviviale et didactique.

Voici donc la seconde capsule vidéo qui traite cette fois de méditation en mouvement. La danse offre en effet une expérience à la fois physique et sensible proche du Tai chi chuan , du Qi Gong, du shintaïdo et de plusieurs autres pratiques spirituelles orientales. C’est donc à un mariage du corps et de l’esprit que José nous convie dans ses trois dernières pièces, Portable Dances, Anatomies et « S », tout simplement.

Le chorégraphe José Navas se lance dans la communication Web Vidéo

Je suis extrêmement heureux de vous présenter, ce soir, la première capsule vidéo que j’ai réalisée pour la troupe de danse contemporaine montréalaise José Navas/Compagnie Flak. Elle a été tournée il y a quelques jours au Studio Flak, approuvée ce matin et mise en ligne ce soir, sur Facebook et Youtube, alors que José et les quatre excellents danseurs qui l’accompagnent sur scène s’envolaient pour l’Allemagne où ils vont présenter une nouvelle version de la pièce Anatomies.

Cette entrevue en anglais s’inscrit dans le cadre d’une stratégie de communication Internet ambitieuse qui ne fait que commencer et qui risque de faire autant de musique que de bruit. Je brûle de vous en dire plus, mais en bon professionnel, je devrais rester discret pendant une dizaine de jours encore, jusqu’à ce que j’ai livré le nouveau site Web de la Compagnie.

Malheureusement, j’en suis incapable. Voici donc trois petits indices qui m’aideront à patienter :

  1. Comme il se doit quand l’on a autant de talent, de fans à choyer et d’images à offrir, il s’agira d’un vidéoblogue.
  2. Lequel sera propulsé par WordPress, le CMS léger le plus performant qui soit.
  3. De la technologie Flash qui rend le site actuel opaque aux moteurs de recherche, il ne restera qu’un lecteur vidéo.

Une "Écurie" au coeur de notre société en réseau

Il ne reste que quatre soirs (23 au 26 avril) pour assister au dernier spectacle de Manon Oligny, L’Écurie, à la Société des arts technologiques (SAT). « L’Écurie est un essai sur l’identité féminine, un essai chorégraphique et littéraire grâce à cette première collaboration avec Nelly Arcan », explique la chorégraphe, et vous en saurez plus sur le propos artistique des deux jeunes femmes en lisant le « pré-papier » de Fabienne Cabado publié dans Voir.

L'Écurie par Manon OlignyAprès avoir vu moi-même le spectacle la semaine dernière, il me semble que l’analyse formelle proposée par François Dufort (Dfdanse) comporte des clés d’interprétation absolument essentielles. Face à l’art contemporain, en effet, on se trouve devant un miroir de nous-même qu’il n’est pas toujours évident de saisir et d’accepter. Les Impressionnistes et Vincent Van Gogh en savent quelque chose, eux qui furent vilipendés pour avoir osé transposer au plan formel la sensualité bourgeoise prisée par leurs contemporains. Ce n’est que bien plus tard que tout un chacun a fini par en apprécier l’intense beauté.

Idem pour cette Écurie, une « installation chorégraphique » taillée sur mesure pour la SAT, et je vais tenter d’expliquer ici comment ce mariage s’est traduit du point de vue du spectateur que je suis.

Au-delà de la tension induite par l’opposition femme libérée/femme érotique et par la performance physique (les deux ne sont-elles pas liées dans notre imaginaire collectif?), j’ai été estomaqué par la précision de la mise en scène qui reflète parfaitement la réalité de notre civilisation numérique. Cette absence de point de vue « classique », frontal, à l’italienne, est en réalité une multiplicité de points de vue individuels laissée au bon vouloir du spectateur qui est libre de se placer où il veut et de regarder ce qu’il veut, quand il veut.

manon-2L’éclatement de la scène en trois sous-scènes distinctes entourées de planches lui interdit, cependant, de voir tout ce qui se passe en même temps et le force à tout moment à faire un choix. Il ne s’agit plus, alors, d’un simple spectacle, mais d’une expérience personnelle qu’on serait bien en peine de revivre à l’identique deux soirs de suite et dans laquelle nous n’avons pas d’autre choix que de nous impliquer personnellement. Certains spectateurs se concentrent sur une danseuse, d’autres essaient de garder au moins deux stalles dans leur champ de vision; il y en a qui déambulent au gré de leur instinct, d’autres qui prennent du recul, grimpant sur les gradins afin d’essayer (en vain!) de retrouver une esthétique classique qui leur éviterait littéralement de prendre position.

Par ailleurs, Nelly Arcand, tapant frénétiquement sur le clavier de son Mac, et les techniciens de scène sont également en plein milieu de la salle, si bien qu’ils font eux-mêmes partie du spectacle. En fait, chaque spectateur est lui-même l’objet du regard de l’autre. Quoi que l’on fasse, que l’on reste immobile ou que l’on déambule, que l’on échange un regard troublant avec l’une des artistes, que l’on se positionne en « voyeur » en glissant les yeux à travers les planches des stalles, que l’on s’attarde à la régie technique, que l’on échange avec Nelly Arcand un rapide sourire, on participe soi-même au spectacle en émettant un feedback qui en modifie instantanément la charge et la nature. On est soi-même corps évoluant sur la scène, acteur et danseur improvisé. Notre attitude fascinée, blasée ou amusée est un commentaire, le spectacle un billet et le tout, une conversation.

En ce qui me concerne, il m’aura fallu environ 15 minutes pour me libérer du malaise entraîné par cette situation apparemment incongrue. Une fois que j’ai compris ce que j’étais en train de vivre, j’ai pris un plaisir fou à jouir de ma liberté d’acteur/spectateur au cœur d’un torrent d’émotions artistiques, à m’approcher des danseuses afin de ressentir à fond leur charge émotionnelle, à observer le public, varier les angles de vision, échanger des regards ouverts, parfois même quelques mots, lire les textes défilant sous mes yeux et swinguer sur l’incroyable bande sonore du show. J’étais au cœur d’une expérience marquée par la participation et l’échange, une sorte de « spectacle 2.0 ».

Cette installation chorégraphique incarne ainsi à merveille les grandes lignes de force de notre société en réseau, dans laquelle il n’y a plus de centre ni de périphérie, mais d’innombrables centres et d’innombrables acteurs-spectateurs engagés dans une immense conversation à la fois mondiale et atomisée.

Ma morale chevaleresque, au final, c’est que la beauté de notre modernité réside dans l’acceptation des tensions inhérentes à toute liberté. Il y en a certainement d’autres (par exemple : la femme libérée ne peut vivre pleinement sans assumer la dialectique sensualité/soumission) et cela me réjouirait de connaitre la vôtre. Car c’est décidé, je vais retourner à la SAT, probablement vendredi ou samedi soir, afin de piaffer sur les roulements de batterie gigantesques de L’Écurie en compagnie de ma fille et d’une trollée d’inconnus.

manon-3Photo © Renaud Kasma. Origine: Facebook

René Barsalo : [propulse]ART ou le spectacle en réseau

Après avoir exploré le concept de « hub urbain », nous vous présentons aujourd’hui la seconde partie de notre entrevue de février dernier avec René Barsalo. Le directeur, recherche et stratégie de la SAT nous entretient, cette fois, du corollaire du hub urbain, qui a pour nom de code [propulse]ART.

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Ce groupe de recherche multi-institutionnel, financé par le Ministère du Patrimoine canadien, est en train de créer une trousse à outil à code source libre et ouvert (open source) qui permettra aux salles de spectacle ou de conférence de se relier les unes aux autres en réseau et de diffuser ainsi des événements et des spectacles ayant lieu, au même instant, dans une autre ville, voire même à l’autre bout du monde. Évidemment, ces outils permettront l’interactivité, si bien qu’il sera possible de dialoguer d’une ville ou d’un pays à l’autre en temps réel.

La chose se pratique depuis quelques années en laboratoire, mais l’agenda serré de [propulse]ART devrait la rendre très largement accessible, avec les conséquences économiques et sociales qu’on peut imaginer. Internet transformera bientôt les arts de la scène comme il a transformé l’industrie musicale, la télévision et le cinéma. Attachez vos ceintures et bon spectacle!

Cette entrevue a été publiée le 9 avril 2008 sur Intruders TV Canada, un blogue collaboratif qui a été fermé abruptement par Thierry Béziers en mars 2009.

René Barsalo : le « hub urbain » de la Société des arts technologiques

Depuis que nous avons lancé Intruders Canada l’an dernier, nous avons souvent allumé nos caméras à la SAT, la Société des arts technologiques — que ce soit au StartupCamp, à Yultour ou lors du dernier BarCamp Montréal. Ce laboratoire de la culture numérique s’impose de plus en plus comme l’un des haut lieu de réseautage, d’innovation et d’incubation technologique de la métropole québécoise.

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René Barsalo, directeur, recherche et stratégie de la SAT, est l’un des co-auteurs du rapport de veille de 2005 introduisant le concept de hub urbain, qui s’articule autour de deux observations fondamentales. 1) L’Internet à très large bande offre des possibilités de transport de l’image et du son permettant de donner un spectacle dans plusieurs lieux géographiquement éloignés à la fois. 2) Les lieux de rassemblement à vocation culturelle (opéra, théâtre, bibliothèque, cinéma…) témoignent de la fonction sociale de la culture, une richesse qui gagne à être partagée. Le fait qu’elle soit analogique ou numérique n’y change rien.

Lors de la conférence Espaces et services branchés d’Interfaces Montréal, la SAT évoquait récemment la conclusion imminente d’une entente de financement pour le projet Propulse[art]. Ce groupe de recherche dotera le hub urbain d’une boîte à outils logiciels sur mesure. À suivre dans la seconde partie de l’entrevue.

Cette entrevue a été publiée le 14 mars 2008 sur Intruders TV Canada, un blogue collaboratif qui a été fermé abruptement par Thierry Béziers en mars 2009.