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iMac G5 : mais qu'est-ce que c'est ?

S’agit-il d’un ordinateur portable ou d’un ordinateur de bureau ? Mystère. Le nouveau iMac G5 est un objet futuriste qui tient en fait des deux.

Laptop ou desktop?Est-ce un ordinateur portable ou de bureau ? Mystère. Le nouveau iMac G5 est un objet futuriste qui tient en fait des deux. Un ordi de table complet dans un simple écran plat. Réseau sans fil, clavier sans fil, souris sans queue. Puissance extrême(ment compacte) et design épuré. Le tout sur MacOS X, une excellente version du système UNIX.

Faut-il interdire les avions américains au Canada?

C’est étrange. Le Canada et les États-Unis n’ont pas un comportement symétrique en matière de sécurité.

Dialogue de sourdsC’est étrange. Le Canada et les États-Unis n’ont pas un comportement symétrique en matière de sécurité.

1 – Crise de la vache folle
Dès que le premier cas d’encéphalopathie spongiforme bovine (ESB) a été déclaré en Alberta en mai 2003, les États-Unis fermèrent leurs frontières aux exportations de bovins canadiens. Les choses ne s’arrangèrent pas lorsqu’une vache folle d’origine albertaine fut découverte l’hiver dernier (devinez où?) dans l’État de Washington. Vigoureusement contesté par les éleveurs canadiens, l’embargo américain sur le boeuf canadien est toujours en vigueur. Cette situation est très regrettable puisque :

  1. Il s’agissait d’incidents isolés et hors de contrôle;
  2. De vigoureuses mesures de sécurité furent prises;
  3. Il n’y eut pas de récidives connues depuis lors.

2 – Crise du 11 septembre 2001
Dès qu’un avion percuta l’une des tours jumelles du World Trade Center, ce matin-là, le Canada se mit en état d’alerte. Les choses ne s’arrangèrent pas lorsqu’un second avion atteint sa cible, puis un troisième à Washington. Quelques dizaines d’heures plus tard, le trafic aérien reprenait normalement entre les deux pays. Cette décision était très acceptable puisque :

  1. Il s’agissait d’incidents isolés et hors de contrôle;
  2. De vigoureuses mesures de sécurité furent prises;
  3. Il n’y eut pas de récidives connues depuis lors.

Si le Canada avait suivi dans cette affaire la même logique que les États-Unis dans celle de l’ESB, il aurait logiquement dû décréter un embargo sur tous les vols en provenance des États-Unis et le maintenir pendant des lustres sous prétexte que le danger n’est toujours pas totalement écarté. Après tout, nous avons un voisin à haut risque dont la politique étrangère n’est pas un modèle de tranquilité et qui en fait voir de toutes les couleurs à ses propres citoyens.

» Plus de détails sur la maladie de la vache folle au Canada.
» Plus de détails sur le terrorisme aérien aux États-Unis.
» Plus de détails sur les différents sophismes.
» Y compris ceux de nos amers amis républicains.

Dur, dur, la migration!

Pas facile de transférer ses sites Web dynamiques d’un serveur Linux à un autre quand on n’est pas expert en la matière! J’ai eu (et j’ai encore!) bien des problèmes, mais peu à peu, je crois que je vais y arriver.

Pingouin migrateur Pas facile de transférer ses sites Web dynamiques d’un serveur Linux à un autre quand on n’est pas expert en la matière! J’ai eu (et j’ai encore!) bien des problèmes, mais peu à peu, je crois que je vais y arriver.

* Mon nouveau serveur est un petit Axentra qui vient avec tout un système de gestion des applications intégré. Évidemment, je dois greffer là-dessus mes données PHP/MySQL développées sous Mandrake, ce qui n’est pas évident. Au début, je perdais toutes mes bases de données à chaque redémarrage du serveur! 🙁

* J’ai eu quelques difficultés avec Apache, dont les fichiers de configuration ont été sensiblement modifiés par Axentra. Heureusement que j’ai trouvé le convertisseur ASCII à UTF-8 de Parrallel Graphics, sinon j’aurais passé des heures à modifier le codage de tous mes posts!

Sur ce, bonne semaine et astalavista! 🙂

À propos du voile islamique

HijabLes ravisseurs qui menacent d’ôter la vie de deux journalistes français si la France ne renonce pas à la loi du 15 mars 2004 sur le port de signes religieux à l’école ont peut-être mal compris le sens profond et la portée de cette loi.

En ce qui concerne son sens profond, il est important de se rappeler que la France a été secouée à travers l’histoire de multiples schismes, guerres de religion, affaires Dreyfus, le tout culminant par la déportation de 80 000 juifs vers les camps d’extermination nazis. Au fil de cette histoire sanguinaire, une idée forte s’est imposée comme une sorte de pacte pacifique: c’est la laïcité.

La laïcité permet à toutes les religions de s’épanouir dans la sphère qui est la leur: le lieu de culte, la maison, la famille, la communauté et ses institutions spécifiques. Dans les lieux publics régis par la République, elle garantit à tous des droits fondamentaux en reléguant *toutes* les religions à l’arrière-plan, non pas pour les étoufer mais, au contraire, pour *mieux les protéger*.

Au plan de sa portée, la loi du 15 mars 2004 n’interdit nullement le port de signes religieux à l’école pour autant qu’ils restent discrets et ne perturbent pas les activités d’enseignement. C’est bien ce que rappellait récemment l’Union des organisations islamiques de France. Ainsi, les signes religieux « discrets » ne seront absolument pas remis en cause (sauf, peut-être, par certains administrateurs particulièrement stupides qui seront vite remis au pas par les autorités supérieures) et toutes les religions seront logées à la même enseigne, y compris la catholique et la raëlienne. Enfin, il n’est absolument et surtout PAS question d’interdire le voile islamique en France, mais simplement d’interdire le port de signes religieux ostentatoires dans les établissements publics d’enseignement, et nulle part ailleurs.

Dans ces conditions, la mise à mort de deux journalistes pour faire reculer un pays dans l’application juste et mesurée des traditions qui lui sont propres ne peut qu’apparaitre comme un abberration totale, y compris aux yeux de la plupart des musulmans. Sans parler du respect dû aux traditions justes et mesurée de tous les pays d’accueil du monde. Que diraient les Saoudiens, en effet, si des femmes ayant choisi d’adhérer aux valeurs culturelles occidentales se promenaient seins à l’air sur leurs plages publiques sous prétexte que c’est conforme à leurs convictions profondes? Ou encore si elles buvaient du vin en mini-jupe à la terrasse des cafés? Ils ne l’accepteraient pas et je leur donnerais (à mon corps défendant) raison.

When in Canada do as the Canadians do. Ce vieux problème américain est valable dans tous les pays du monde et si nous voulons que ce siècle en soit un de paix, de tolérance et de prospérité, il faudrait peut-être commencer par le méditer. Cela ne veut pas dire que la France refuse l’Islam sur son territoire, au contraire. Elle met cependant les musulmans de France au défi de réinventer leur foi dans le cadre français, de ne pas nier sa réalité républicaine, de se montrer tolérants en acceptant cette sorte de pudeur sociale imposée à toutes les religions.

» À propos de pudeur, relisons donc ceci, ça vaut le détour.
» Quant à la laïcité et l’Islam, les voici brillament servis.
» Et voici un point de vue éclairé (et mesuré) en provenance du Québec.

La voix de son maître

La voix de son maîtreInterrogé par le Corriere della Sera sur la question des journalistes français pris en otage , le premier ministre irakien Iyad Allaoui aurait déclaré ceci, selon le quotidien Le Monde : l’enlèvement des journalistes français montre qu’« il n’y a pas de neutralité possible » en Irak et que ceux qui ne « combattent pas » aux côtés du gouvernement n’échappent pas au « terrorisme ». (…) « Aucun pays civilisé ne peut se dérober. La lutte contre le terrorisme doit être globale, car le défi est vraiment global. Il n’y a pas de neutralité possible, comme le montre l’enlèvement des journalistes français. »

Il n’y a pas de neutralité possible… C’est étrange comme cette phrase signée George Bush se retrouve soudain dans la bouche d’Allaoui. On pourrait presque se demander si ce n’est pas la CIA qui a commandité cet enlèvement, en pleine Convention républicaine, afin de justifier la posture de sauveur de l’Amérique (quelle monstrueuse supercherie!) du candidat Bush.

Si c’était le cas, cependant, la Centrale de la déstabilisation mondiale serait encore plus à côtés de ses putchs que les enquêtes du Congrès ne l’ont démontré. Car, en effet, de deux choses l’une : soit Christian Chesnot et Georges Malbrunot sont finalement libérés — et en ce cas, c’est tout le contraire qui aura été prouvé puisqu’on a effectvement assisté ces dernières 24 heures à une incroyable manifestation de solidarité dans tout le monde islamique à l’égard de la France et de ses deux reporters; soit au contraire ils sont assassinés, et en ce cas la sortie d’Allaoui apparaitra comme ce qu’elle est — une sordide tentative de récupération partisane portant la griffe du Pentagone et de ses valeureux penseurs de l’apocalypse pétrophile.

Cette guerre sans nom est à vomir, tout comme ses commanditaires et leurs marionnettes.

Une goutte de sang à faire déborder le bain

L’assassinat sordide de Zahra Kazemi n’ajoute qu’une goutte de sang à la baignoire sanguinolente des ayatollas. Je parierais pourtant ma casquette de baise-bol que cette goutte-là a le potentiel de faire déborder le bain.

Zahra KazemiMéchant pays que l’Iran, où les coupables se désignent, se jugent et s’acquittent eux-mêmes et où les crimes se transigent au prix du sang.

Certes, l’assassinat sordide de la photographe irano-canadienne Zahra Kazemi n’ajoute qu’une goutte du précieux liquide vital à la baignoire sanguinolente des ayatollas. Je parierais pourtant ma casquette de baise-bol que cette goutte-là a le potentiel de faire déborder le bain. Incident diplomatique. Prix Nobel de la Paix en renfort. Pressions politiques à l’ONU. Les ONG montent au créneau. Une petite contre-révolution laïque, avec ça?

J’aime bien les réactions iconoclastes de Stephan Hachemi, le fils de la victime. Il ne se gêne pas pour botter les fesses des responsables canadiens, maniant le meurtre de sa mère comme un témoignage accablant qu’il exige d’entendre jusqu’au bout. Avec sa gueule à la Marlon Brando, le jeune homme joue sur du velours médiatique car réclamer justice a autrement plus de poids à Ottawa qu’à Téhéran. Du coup, toutes les contradictions internationales, les compromissions d’État et les grands écarts diplomatiques apparaissent au grand jour.

En passant, je m’étonne de ne trouver presque pas de portraits de Zahra Kazemi sur Internet, hormis sa sempiternelle et peu avantageuse photo de passeport. Est-ce là le seul souvenir que le monde gardera de son visage ?

Le temps des cerises

Qui a dit que l’été était le temps des vacances? J’ai l’impression au contraire que c’est le temps du travail, encore du travail, toujours du travail.

La cerise sur le sundaeQui a dit que l’été était le temps des vacances? J’ai l’impression au contraire que c’est le temps du travail, encore du travail, toujours du travail. Encore un week-end passé à préparer un nouveau Bulletin! Et puis voilà le festival de jazette en prime. C’est dire si ce carnet constitue la cadette de mes préocupations actuelles!

Et vous, d’abord? Que faites-vous ici? Pourquoi n’allez-vous pas cueillir les cerises en Suisse?

Le blues de la métropole

Cela n’a pas complètement gâché ma journée, mais je suis quand même triste. La seule initiative intéressante de l’ancien maire de Montréal, Pierre Bourque, est totalement dénaturée par la défusion de 15 arrondissements qui seront reconstitués en municipalités autonomes d’ici un à deux ans.

TristesseCela n’a pas complètement gâché ma journée, mais je suis quand même triste. La seule initiative intéressante de l’ancien maire de Montréal, Pierre Bourque, est totalement dénaturée par la défusion de 15 arrondissements qui seront reconstitués en municipalités autonomes d’ici un à deux ans.

Curieusement, les référendums ont fait très mal dans l’Ouest anglophone de l’île et dans ces enclaves très chics du centre-ville que sont Westmount-la-richarde et Mont-Royal-l’opulente. Ils feront revenir la métropole dix ans en arrière au plan économico-social, mais au moins les choses sont maintenant un peu plus claires.

  1. Le « séparatisme » n’est plus un péché mortel. Ce qui s’applique aux uns doit s’appliquer aux autres. À la prochaine fois, comme disait le bon roi René.
  2. L’arrogance des riches n’a pas d’autres limites que celles qu’on leur impose. Si l’on peut à la rigueur comprendre la position des citoyens des villages de Lac Édouard, Boucherville, Saint-Augustin- de-Desmaures et Baie-d’Urfé, celles des habitants de Westmount et Mont-Royal, en effet, ne peut s’expliquer autrement que par l’élitisme, l’égoïsme et le mépris.

Je suppose que Peter Trent, le séparatiste en chef, ne sera pas d’accord avec cette analyse. C’est pourtant celle que de nombreux québécois ne manqueront pas de faire. Tant pis pour lui.

L'annuaire francophone de flux RSS

Je viens de découvrir l’Annuaire francophone de flux RSS, une ressource incontournable proposée depuis environ un mois par l’ingénieur belge Robert Viseur, à qui l’on doit également LogicielLibre.net.

Annuaire Je viens de découvrir l’Annuaire francophone de flux RSS, une ressource incontournable proposée depuis environ un mois par l’ingénieur belge Robert Viseur, à qui l’on doit également LogicielLibre.net. Outre le classement raisonné de 423 sources RSS francophones (et bientôt 424 puisque j’y ai bien sûr ajouté le flux de CW3), cet annuaire met également en oeuvre un logiciel expérimental baptisé Retronimo qui permet de créer des flux RSS de toutes pièces à partir de sites n’en offrant pas, ou encore des flux thématiques s’alimentant à plusieurs sources.

L’un des péchés de jeunesse de cette nouvelle ressource, c’est que les adresses des flux n’y sont pas précisées, pas plus que celles des sites d’origine. Ceci dit, on peut les retrouver très facilement en entrant le nom du site, indiqué, lui, en clair, dans un moteur de recherche. Dans une discussion sur LinuxFR, Robert Viseur indique avoir « un peu peur du repompage par des sites plus connus ». On peut le comprendre… et presque le souhaiter!

Le souverainisme gagne du terrain… en Europe!

Plus l’Europe bâtit sa fédération, s’inspirant parfois en cela du « modèle » canadien, et plus elle se trouve confrontée à la tendance centrifuge que l’on connait bien chez nous. À tel point que l’euroscepticisme (chouette! un nouveau mot dans le dictionnaire) est de plus en plus couramment taxé de « souverainisme ». À quand le prochain référendum?

Alors? Toujours eurosceptique?Plus l’Europe bâtit sa fédération, s’inspirant parfois en cela du « modèle » canadien, et plus elle se trouve confrontée à la tendance centrifuge que l’on connait bien chez nous. À tel point que l’euroscepticisme (chouette! un nouveau mot dans le dictionnaire) est de plus en plus couramment taxé de « souverainisme ».

Je me demande quelle version je préfère : l’originale, publiée hier soir dans Le Monde, ou bien l’édition canadienne, à peine sous-titrée, reprise ce matin par Le Devoir. Évidemment, ceux qui n’ont pas acheté le journal ou qui n’y sont pas abonnés préfèreront la première. Faut dire qu’elle est agrémentée de statistiques précises, à la fin, qui mettent en exergue le très fort taux d’abstention sévissant au sein de l’électorat européen — ce qui n’est jamais un signe de grande santé démocratique.

Si vous voulez mon avis (et je n’en doute nullement:-), Paul Martin devrait libérer Charles Guité et Alfonso Gagliano de toutes les charges pesant contre eux et les envoyer immédiatement à la rescousse de l’Europe en péril. En organisant ce débarquement libéral sur les plages normandes, il étendrait son influence internationale, se débarrasserait de collègues encombrants (et agressifs, en plus!) et permettraient enfin aux agences de pub proches de son parti de se remplir les poches du Golfe de Gascogne à la Mer Caspienne sans que les électeurs canadiens n’aient rien à leur reprocher.

Tant qu’à y être, Sheila Copps devrait peut-être aussi se lancer dans l’aventure. L’étoilé européen a fière allure, nonchalamment accroché au balcon d’un hôtel particulier du 17ème siècle ou encore planté sur le « hood » d’une Mercedes. C’est que la pauvre Sheila doit s’emmerder ferme, en ce moment, sur la banquette arrière du Parlement.

Bref, il y a pas mal de fric et des beaux films de peur à se faire sur le front de l’anti-souverainisme européen. Amenez-en des love-in fédéralistes à Venise! Et vivement le prochain référendum à Vingt-Cinq!

Nouveau match nul entre le yang et le yin

Certains contribuables vont tirer de cette nouvelle matière à se lamenter, à vilipender nos institutions politiques, àd critiquer l’ancien gouvernement péquiste et à s’écoeurer un peu plus de la politique. En ce qui me concerne, je trouve au contraire que c’est là une excellente nouvelle…

La vérificatrice générale du Québec, Denise Paradis, porte un jugement très dur sur les lacunes de gestion à la Société générale de financement entre 1998 et 2003, sous le gouvernement péquiste (…). La vérificatrice générale qualifie aussi de lamentable la gestion du projet de prolongement du métro de Montréal vers Laval. Selon elle, le projet a été mené dans l’improvisation depuis le début. (…)

Dr Yin and Mr YangCertains contribuables vont tirer de cette nouvelle matière à se lamenter, à vilipender nos institutions, à critiquer l’ancien gouvernement péquiste et à s’écoeurer un peu plus de la politique. En ce qui me concerne, je trouve au contraire que c’est là une excellente nouvelle.

Entendons-nous bien : la bonne nouvelle, ce n’est pas que la gabégie existe, ni les abus, ni même à l’occasion certains actes de corruption. Ça, on le savait déjà et ce n’est en rien une bonne nouvelle. Mais c’est la vie, ou plus exactement l’expresson incontournable du mal, aussi indissociable du bien que le revers l’est de la médaille, le verso du recto, le mal du bien, la nuit du jour et le yang du yin. De l’équilibre avant toute chose, disait le poète…

La bonne nouvelle, c’est que le yang, ici, au Québec, s’est retrouvé une fois de plus coincé par le yin alors qu’il est des systèmes (ou des partis) politiques dans lesquels, plus souvent qu’autrement, c’est lui, l’abominable yang, qui fait la nique au yin sans que celui-ci ne puisse lui échapper.

Prenez le cas, par exemple, du Parti libéral du Canada et de l’affaire des commandites. Que le scandale ait eu lieu, c’est regrettable mais c’est ainsi. Il y a lieu de s’en offusquer, d’exiger toute la vérité, de punir les coupables, de rendre le système plus imperméable à ce genre de magouille, mais cela reste tout de même dans l’ordre des choses. Tiens, le yang a encore frappé!

Ce qui est vraiment fâcheux, en revanche, c’est que le Premier ministre Paul Martin, qui s’était montré si catégoriquement offusqué en janvier, ne fasse à peu près rien de concret pour aller jusqu’au fond de l’histoire. Tout ce qui l’intéresse, c’est clair, c’est le pouvoir, les élections et, probablement, le cours de sa fortune personnelle — au propre comme au figuré. Le voilà réduit à enterrer lâchement le scandale dans le but évident de raffermir le clan libéral et cela ne lui pose apparemment aucun problème de conscience. Pourtant, science sans conscience n’est que ruine de l’âme, disait l’écrivain gargantuesque — et la science politique n’échappe pas à la règle.

Espérons que les citoyens canadiens ne seront pas dupes de la manoeuvre et sauront faire payer à chacun le juste prix de ses actes comme de ses intentions. Ce qui est réjouissant, dans cette affaire comme dans celle de la SGF et du métro de Laval, c’est qu’il y ait en ce pays des institutions nommées « vérificateur général » permettant de mettre à jour ces horreurs bien ordinaires. Cela permet de résoudre un certain nombre de problèmes lorsque les vents politiques sont favorables, ou alors de juger le personnel politique sur pièce, en pleine lumière.

Tout scandale, toute gabégie révélée par la vérificatrice ou le vérificateur général, au Québec ou au Canada, est le signe que la démocratie y est vivante, même s’il y a parfois loin de la coupe aux lèvres. Elle est encore loin l’Amérique? demandait Toto le poète. Tais-toi et nage, lui répondait son père. Traduction démocratique : tais-toi et vote.