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Sortie de WordPress 1.2

Matt Mullenweg, développeur-fondateur dy système Open Source WordPress qui est au coeur de ce carnet, vient de mettre en ligne la toute dernière version de cette application merveilleuse.

WordPressMatt Mullenweg, développeur-fondateur dy système Open Source WordPress qui est au coeur de ce carnet, vient de mettre en ligne la toute dernière version de cette application merveilleuse. Parmi les améliorations, voici celles qui me semblent, à première vue, les plus intéressantes :

  • Encryption des mots de passe dans la base de données et les cookies (enfin!);
  • Création de vignettes automatiques pour les images téléversées (idéal pour la publication de photos);
  • Gestion infinie des sous-catégories;
  • Internationalisation améliorée;
  • Taxonomie plus explicite;
  • Etc, etc.

La mise à jour m’a pris une bonne heure, histoire de recoller tous les morceaux de ma personnalisation, mais le jeu en vaut la chandelle. Plusieurs bogues sont apparemment corrigés, comme la mauvaise gestion des caractères latins dans les feeds RSS des commentaires, par exemple. Enfin, puisque j’avais la main à la pâte, j’ai intégré le superbe hack d’Alex King, WP Style Switcher, qui permet maintenant de changer le style graphique de ce carnet. Simple et efficace, comme on les aime. 🙂

En revanche, un problème majeur est apparu : cette page ne valide plus! Pourtant, le code a l’air propre, il va falloir vérifier ça…

La harpe à nuages

La harpe à nuage, c’est cet instrument de musique étrange installé à un carrefour du centre-ville de Pittsburgh qui génère des sons mélodiques à partir de la lecture du ciel, de ses perturbations et de ses masses nuageuses. Un bulletin météomélodique, en quelque sorte.

Harpe à nuagesLa harpe à nuage, c’est cet instrument de musique étrange installé à un carrefour du centre-ville de Pittsburgh qui génère des sons mélodiques à partir de la lecture du ciel, de ses perturbations et de ses masses nuageuses. On peut l’écouter en temps réel sur Internet. Un bulletin météomélodique, en quelque sorte.

Le principe est simple. Comme un lecteur de CD Audio, la harpe à nuage est dotée d’un faisceau laser. Braqué sur le ciel, celui-ci se heurte aux éléments liquides et gazeux en suspension dans l’air qui renvoient à l’ordinateur central un « message » numérique. Ce message est traduit en sonorités acoustiques par un logiciel spécial. La trame sonore pénétrante qui en résulte est disponible sur le net au format Windows Media ou Real Media. Détail intéressant : ce projet a été conçu par le laboratoire NXI GESTATIO, un centre de recherche en design montréalais, et sa « structure architectonique » a été assemblée chez nous.

Notons pour conclure que le concert céleste a été interrompu, les 1er et 2 mai dernier, à cause de l’intrusion du virus Sasser dans l’ordinateur central. Comme les virus sont à peu près aussi peu contrôlables que la pluie et le beau temps, ce silence forcé fait un peu partie de la musique, lui aussi!

» Merci à la SAT pour l’info!

Les carnets du Devoir

À vos plumes! Le quotidien Le Devoir lance aujourd’hui des carnets web que l’on rôdait depuis quelques semaines en coulisse, à en juger par leurs archives.

Le 13 mai, Benoît Munger posait cette question à propos des carnets de Google : « Reste à voir si l’expérience ira plus loin que la simple information corporative. » Vu qu’ils n’ont guère évolué depuis, c’est effectivement une bonne question. Quand on regarde le blogue de Branchez-Vous!, on s’aperçoit qu’il y a des limites aux états d’âmes d’une entreprise.

Dans le cas des carnets du Devoir, cependant, on s’attend à ce que les journalistes utilisent ce médium pour éclairer d’un jour différent, plus spontané et personnel, l’actualité qu’ils dépeignent jour après jour dans le journal. Relèveront-ils le défi? C’est à voir, mais ce serait certainement plus intéressant qu’un blogue corporatif dont je me demande encore ce qui le sépare d’une section communiqués de presse s’il n’a pas de mission de communication particulière à remplir.

Les carnets du Devoir comportent une section « sur invitation » potentiellement ouverte à des groupes d’intérêts spécifiques. Le premier d’entre eux est constitué d’une dizaine de jeunes de 11 et 12 ans. Cette initiative, selon Branchez-Vous!, serait signée Mario Asselin, Michel Dumais et Clément Laberge, des habitués de ConstellationW3, eux-même grands adeptes de la technologie carnétière. Explication de Mario Asselin.

Échange de fichiers sur Internet2

Des étudiants américains branchés sur le réseau de recherche et d’éducation national Internet2 ont lancé récemment un nouveau système P2P, qu’ils ont baptisé i2hub.

P2PNouvelle intéressante dans le domaine de l’échange de fichiers de pair à pair. Des étudiants américains branchés sur le réseau de recherche et d’éducation national Internet2 ont lancé récemment un nouveau système P2P, qu’ils ont baptisé i2hub et qui roule grâce au logiciel Direct Connect de NeoModus. Nul doute que les étudiants, dont l’accès au débit transitant par les ports habituels des logiciels P2P est généralement « écrasé » par les admins de réseau, vont adorer ce nouveau service. Mais comment réagiront les industriels de la culture pop et les gestionnaires de l’enseignement supérieur américain? L’avenir nous le dira…

Québécor empire… en pire!

Selon Luc Lavoie, les humoristes Jean-Michel Anctil, Patrick Huard, Martin Matte, Michel Barrette, Marc Labrèche, Normand Brathwaite, Guy A. Lepage, François Morency, Yvon Deschamps et Louis-José Houde (entre autres) versent dans le délire le plus complet. Au royaume des TVAveugles, les borgnes sont les fous du roi!

Au royaume des aveugles...Selon Luc Lavoie, grand propagandiste en chef de l’empire Quebecor, les humoristes Jean-Michel Anctil, Patrick Huard, Martin Matte, Michel Barrette, Marc Labrèche, Normand Brathwaite, Guy A. Lepage, François Morency, Yvon Deschamps et Louis-José Houde (entre autres) versent dans le délire le plus complet. C’est logique puisque c’est leur métier, mais qu’en est-il de Google, qui tient lui aussi le duo Péladeau-Morrissette en très haute estime?

Que M. Lavoie de son maître se rassure : cette affaire est positive puisqu’elle permet de promouvoir le réseau TVA jusque dans les médias électroniques français. Et puis il en faudrait bien plus pour flanquer une indigestion péladienne aux braves commissaires du CRTC.

Au fond, qui sont-ils, ces humoristes prétentieux? Ne surfent-ils pas eux-même sans vergogne sur la vague nauséabonde et disgracieuse de la téléréalité? Comme dit le proverbe, au royaume des TVAveugles, les borgnes sont les fous du roi!

De retour en ligne!

Ouf! Cela fait maintenant une semaine que je me suis retiré de la Toile afin de déménager mon serveur personnel de la PME — où il était installé de façon « AmiCale » et informelle depuis deux ans et demi — à chez moi. Cela n’a pas été facile.

Enfin, je me jette à l'eau!Ouf! Cela fait maintenant une semaine que je me suis retiré de la Toile afin de déménager mon serveur personnel de la PME — où il était installé de façon « AmiCale » et informelle depuis deux ans et demi — à chez moi. Cela n’a pas été facile. Il m’aura fallu :

  • affronter une ultime fois les limitations de Vidéotron;
  • changer de fournisseur Internet;
  • passer du câble à l’ADSL;
  • convaincre ma blonde qu’un ordi de plus ou de moins dans la maison, ça ne fait plus de différence;
  • reformater mon vieux serveur et le faire migrer de Windows 2000 à Mandrakelinux 10, afin de lui redonner toute une nouvelle jeunesse.

Petit à petit, cependant, mon nouveau destin virtuel prend forme et l’aventure est plutôt amusante.

Premier constat: Vidéotron n’est pas un fournisseur de service Internet, mais (nuance) un factureur de services Internet, tout comme Bell Sympatico, d’ailleurs. Pourquoi s’embêter à contourner les ports bloqués et les adresses IP dynamiques imposées par ces héritiers des grands monopoles? J’ai d’abord essayé de la jouer avec DynDNS, mais sans grand succès. Tout ça parce que Vidéotron (comme d’autres) a décidé que les particuliers n’avaient pas à avoir de serveurs chez eux! Si c’est ce que nous voulons, avec eux il faut payer plus cher.

Je ne peux pas accepter un tel chantage, d’autant que la technologie est là pour me permettre de m’offrir moi-même des services d’hébergement très suffisants pour mes besoins familiaux et personnels. Après un bref magasinage, j’ai choisi iStop qui m’offre un support technique professionnel et une adresse fixe facturée une seule fois. Pour l’instant, tout fonctionne, je suis pleinement satisfait et j’espère bien que cela va continuer.

Plus dur a été le passage de Windows 2000 à Mandrakelinux 10. Mon serveur est un vieux IBM PC 300GL qui turbine péniblement à 366 Mhz. L’un de mes disques dur a rendu l’âme (je crois) lors d’un reformatage, mais il faut dire qu’il me jouait déjà des tours auparavant. Je n’en suis pas à ma première installation de Linux, mais la configuration fine des services Internet sous Linux est une nouveauté pour moi. Bref, j’ai dû essayer quelques plâtres, mais j’ai appris au fur et à mesure, un livre dans une main et une communauté sous l’autre…

À bientôt pour de nouvelles aventures!

Mise en abîme pour Yvan

C’est l’histoire d’un lien qui renvoie vers un site qui contient un lien qui renvoie vers un site qui contient un lien renvoyant au premier (ad libitum).

Aller-retour... C’est l’histoire d’un lien qui renvoie vers un site qui contient un lien qui renvoie vers un site qui contient un lien ramenant à la case départ (ad libitum).

Continue, Yvan. Je ne te connais pas autrement que par la magie des liens mais je suis sûr que tu vas bien aimer. 🙂

Ami Calmant,

C.A.

Pincez-moi, je rêve !

La doctrine américaine des brevets logiciels appliqués à l’internet vient encore de démontrer son aberrante stupidité — aussi aberrante que la politique étrangère de George W. Bush, ce qui n’est pas peu dire.

Pincez-moi, je rêve !La doctrine américaine des brevets logiciels appliqués à l’internet vient encore de démontrer son aberrante stupidité — aussi aberrante que la politique étrangère de George W. Bush, ce qui n’est pas peu dire.

La compagnie Test.com Inc. prétend en effet détenir, depuis le 28 janvier 2003, un brevet sur « la distribution et la vente de tests sur Internet« . Le simple fait de faire passer un test en ligne moyennant rétribution violerait sa soi-disante propriété intellectuelle. Sont directement visés, bien sûr, les instituts de formation en ligne, de certification professionnelle, mais également les collèges, écoles et universités qui proposent ce genre de tests à leurs étudiants moyennant des droits d’inscription génériques.

Dans un excellent article publié dans son édition du 26 mars mais malheureusement réservé aux abonnés, le Chronicle of Higher Education précise qu’une autre entreprise américaine, Acacia Research, prétend de son côté que les collèges et entreprises ayant recours à la webdiffusion en transit (media streaming) violeraient son brevet (voir à ce sujet les précisions de mediastreaming.com). « Cela revient à ouvrir la boîte de Pandore », commente Mme Sally Johnstone, directrice exécutive de WICHE. En effet, n’importe qui pourrait breveter n’importe quelle idée générique et réclamer ainsi sa retraite à vie.

Tant qu’à y être, apprenez que je dépose demain matin un brevet sur les carnets Web. Carnetiers, si vous voulez continuer à aligner dans une interface homme-machine bidimensionnelle, de façon verticale et linéaire, des textes ou extraits de textes classés par ordre chronologique inverse, dotés de liens vers d’autres pages contenant les textes complets munis d’une adresse permanente, éventuellement assortis d’une fonction pour que les lecteurs puissent ajouter de façon interactive à cette page, ou à toute page directement liée à celle-ci, des commentaires de leur cru, eh bien vous devrez désormais me verser une caisse de bière hebdomadaire, deux kilos de filet-mignon et 200 dollars d’argent de poche. Si vous refusez de vous conformer à cette demande, je serai au grand regret de vous envoyer mes avocats.

Que voulez vous? Le génie, ça ne se marchande pas. Mon brevet porte le numéro XB4569437y23405 et sera déposé le 1er avril 2004 dans mon bac vert, les arêtes de poisson faisant foi.

Peu importe par qui le scandale arrive

Peu importe par qui le scandale arrive, du moment qu’il advienne. Et si tout ceci n’est qu’un coup de bluff, réjouissez-vous : Alain Richard se serait alors mis lui-même définitivement hors jeu.

Drahcir NialaAprès quelques discussions téléphoniques sans concession, j’accepte le scepticisme (pour ne pas dire l’apathie) du milieu face à cette affaire. Alain Richard est en effet détesté par bien du monde qui juge son comportement atypique plus que douteux, et ce depuis des lustres. Il n’y a qu’à chercher son nom — maintes fois cité — dans cette page de feu-pssst pour saisir l’ampleur du phénomène. Si le personnage est à la hauteur (bassesse?) de sa réputation, son témoignage devant la Commission parlementaire se dégonflera de lui-même. D’accord.

Si c’est le cas, cependant, la portée vitriolique des propos qu’il a livré au Devoir signe son arrêt de mort économique et politique total. Certains prétendent que c’est déjà fait, mais je ne crois pas que ce soit vrai. Même si le petit milieu québécois de la communication numérique condamne Alain Richard d’avance, ce n’est pas le cas d’autres milieuxéconomiques où il peut encore gagner des clients. Après un flop retentissant devant la Commission, il perdrait fatalement toute crédibilité pour ces « non initiés ».

Compte tenu de cela, c’est à mon tour d’être sceptique. Je ne vois pas comment Richard pourrait se mettre ainsi la tête sur le billot — et en première page en plus! — s’il n’a pas de preuves solides à mettre sur la table. Qu’il en profite pour se faire de la pub, pour tenter de redorer son blason, j’en conviens et j’ai moi-même signalé le communiqué de presse qui annonçait, la semaine dernière, son départ imminent du pays. Cela ne signifie pourtant pas qu’il n’ait rien à dire de pertinent sur le scandale des commandites. Tout individu aspirant à un certain assainissement des moeurs politiques devrait donc vouloir l’entendre à tout prix et faire tout ce qui lui est possible pour le protéger de ces présumés menaces de mort jusqu’à ce qu’il présente son témoignage devant les députés.

Il ne s’agit pas ici de plébisciter Alain Richard ni d’en faire un héros. Il s’agit de faire toute la lumière possible sur une histoire très louche témoignant de détournements inacceptables de l’argent de nos impôts par une classe politico-administrative s’estimant de toute évidence au-dessus des lois.

Peu importe par qui le scandale arrive, du moment qu’il advienne. D’après ce que je comprend, Alain Richard n’a plus grand-chose à perdre à dire tout haut ce que beaucoup de monde pense tout bas. C’est peut-être bien quelqu’un comme cela que ça prend pour abattre le mur du silence. Et si toute cette histoire n’était qu’un vulgaire coup de bluff, réjouissez-vous : Alain Richard se serait alors mis lui-même totalement hors d’état de nuire et vous en seriez enfin débarrassés.

Ne touchez pas à Alain Richard!

Qui que vous soyez, ne touchez pas à Alain Richard. Nous voulons entendre ce qu’il a à dire. S’il devait lui arriver quelque chose, nous ne vous le pardonnerions jamais.

Alain RichardEnfin, dans le pesant scandale des commandites qui se déroule depuis maintenant des mois sous nos yeux, voici un protagoniste avec lequel nous pouvons nous identifier: Alain Richard, fondateur et premier rebelle de rebelles.com. Et quoi? Des pourris voudraient l’éliminer?

Que ce soit vrai ou que que ce soit un fantastique coup de pub (c’est sûr qu’il y a aussi cette dimension-là, il n’y a qu’à lire le premier paragraphe de ce communiqué pour s’en convaincre), il faut absolument que les Libéraux et les semi-mafieux qui gravitent dans leur ombre opaque sachent qu’Alain Richard et ses proches sont désormais intouchables parce qu’ils incarnent rien moins que le droit des citoyens à savoir, à dire et à entendre la vérité.

Qui que vous soyez, ne touchez pas à Alain Richard. Nous voulons entendre ce qu’il a à nous dire. S’il devait lui arriver quelque chose, nous ne vous le pardonnerions jamais.

La licence GPL serait-elle trop stricte?

Selon le développeur hongrois Àrpàd Gereöffy, « la licence GPL ne nous protège pas des voleurs de codes tout en éloignant de nous les commanditaires et les entreprises. » Voici un sujet qui ne manquera pas de faire jaser les partenaires du Réseau d’expertise en standards ouverts et logiciels libres et ouverts (RESOLL)…

Adios!Nombreux sont les adeptes de Linux qui utilisent le logiciel libre MPlayer pour visionner leurs programmes vidéos favoris. Ils seront peut-être étonnés d’apprendre que le lead developer de ce petit chef d’oeuvre de technologie librement partagée quitte aujourd’hui le navire qu’il a lui-même mis à flot en l’an 2000, et ce… pour cause de désaccord avec la licence publique générale (GPL) qui régit la propriété intellectuelle de la plupart des logiciels libres.

Ce développeur hongrois surnommé A’rpi, alias Àrpàd Gereöffy, dirigeait le développement de Mplayer depuis l’an 2000. Il jette aujourd’hui l’éponge car il se trouve en désaccord avec la licence GPL qui, dit-il, « ne nous protège pas des voleurs de codes (…), tout en éloignant de nous les commanditaires et les entreprises. » Cette prise de position ne date pourtant pas d’hier puisqu’il en parlait déjà dans une entrevue remontant à novembre 2001.

Le fond de l’histoire, c’est qu’A’rpi aurait souhaité pouvoir intégrer quelques API développées pour Mplayer G2 dans certaines applications commerciales. Il préconisait donc le recours à une licence mixte (dual licensing), mais « la licence GPL, dit-il, est trop stricte pour cela et toutes les licences alternatives ont immédiatement été rejetées par tous les autres développeurs. »

Voici un sujet qui ne manquera pas de faire jaser les partenaires du Réseau d’expertise en standards ouverts et logiciels libres et ouverts (RESOLL), et notamment les représentants en son sein du Centre de recherche en droit public de l’Université de Montréal qui lui apporteront leur expertise juridique.

<plogue>Signalons en passant que le RESOLL commentera justement, ce lundi 29 mars, l’étude qu’il vient de réaliser sur l’offre en matière de logiciel libre au Québec, une étude dont le rapport est déjà disponible sur son tout nouveau site Web auquel j’ai le très grand plaisir de collaborer 🙂 </plogue>

C'est la faute aux médias!

Comment voulez-vous participer à une manifestation dont vous ne soupçonnez pas l’existence? Certes, le rôle des médias n’est pas de promouvoir toutes les causes ni de s’associer aux mouvements de contestation. Par ailleurs, ceux-ci devraient s’assurer de mieux communiquer avec la population. Mais en ont-ils les moyens?

Il n'y a pas d'âge pour manifesterÀ Montréal, plus de 7000 personnes ont répondu à l’appel du Collectif Échec à la guerre et ont revendiqué la fin de l’occupation irakienne, contre 150 000 en 2003 qui avaient manifesté contre la guerre.

C’est exact, mais comparons des pommes avec des pommes. Le 15 mars 2003, on en était à la troisième manif d’une série de quatre et les médias avaient un petit peu mieux rempli leur rôle. Par exemple, Le Devoir annonçait la manifestation record du 15 mars 2003 trois jours avant qu’elle n’ait lieu. Cette année, il n’en a parlé à ses lecteurs que le matin même. C’est un peu court, jeune homme, comme disait Cyrano.

Comment peut-on participer à une manifestation dont on ne soupçonne même pas l’existence? Le rôle des médias n’est certes pas de promouvoir toutes les causes ni de médiatiser tous les mouvements de contestation. Ceux-ci devraient par ailleurs s’assurer de mieux communiquer avec la population. Mais en ont-ils les moyens?

La journée de manifestations de samedi dernier a été décrétée au Forum social mondial de Bombay, le 19 janvier dernier. Ce matin-là, Le Devoir publiait une dépêche d’agence intitulée Les altermondialistes dénoncent les méfaits de la guerre et du militarisme américain. Trois mois plus tard, pas un mot sur la journée mondiale d’action pour la paix programmée en mars, qui constituait pourtant l’une des annonces factuelles les plus « sexy » — journalistiquement parlant — faites ce jour-là. Elle avait en plus des retombées locales directes pour les lecteurs. N’est-ce pas là une très regrettable omission?

Selon mon estimation personnelle, il y a eu au moins 5000 manifestants sortis de nulle part, à Montréal, samedi. Comparée à celle de la première manif anti-guerre de décembre 2002, c’est vraiment bien.

Ceci dit, la participation populaire ayant été très limitée, les slogans et le ton général faisaient un peu gau-gauche. Mon amie Ariane me faisait d’ailleurs remarquer qu’il est stupide de demander aux Américains de quitter l’Irak maintenant, étant donné l’état dans lequel ils l’ont mis. C’est vrai, mais si l’intelligentsia et les médias québécois avaient mis la population au parfum un peu plus tôt quant à cette manif, il y aurait eu plus de monde et les slogans auraient fatalement reflété cette diversité.